mardi 27 mars 2007

La procession du Miracle : Stille Omgang

Le miracle

Amsterdam est parfois appelé la ville du miracle.

La capital des Pays Bas n’a pas gagné cette réputation pour sa permissivité, mais parce qu’un pèlerinage s’y effectue depuis le moyen âge. Suivant la tradition, le 15 Mars 1345, un homme malade se mourrait dans sa maison de Kalverstraat.
Pensant sa mort prochaine on fit querir un prêtre pour lui administrer les derniers sacrements, notamment la communion. Après avoir reçu l’hostie consacrée, l’homme malade vomi.
Comme le voulait la coutume ce qu’il avait rendu fut jeté au feu. Le lendemain matin l’hôtesse découvrit l’hostie intact. Elle fut mise dans une boite et apportée au prêtre de la paroisse (Oude Kerk), mais par deux fois l’hostie retourna miraculeusement dans la maison de Kalverstraat.

Ce fut le début de la tradition connue à Amsterdam sous le nom de la Procession du Miracle. Depuis lors les gens ont pensés qu’ils devaient parler du Miracle qui était arrivé.

Quelques années plus tard une chapelle fut construite sur le lieu du Miracle.

La vénération de ce miracle médiévale explique qu’Amsterdam devint un important centre de pèlerinage. Il advint en 1578 que la cité d’Amsterdam décide de se convertir au Protestantisme. Les services Catholiques furent interdits et les messes dites dans des églises cachées. Mais la tradition du Miracle était tellement importante au 17 et 18 ème siècle que les croyants arrivèrent à organiser une procession à une échelle plus limité.
La tradition fut perpétuée à travers quelques églises telles que celle du Béguinage.

La procession

Quand la foi Catholique fut restaurée au 19 ème siècle, le désir grandissant d‘émancipation envers l’église Catholique amena à planifier une Procession silencieuse. L’idée d’origine vient d’un groupe d’amis, des hommes de loi, qui s’est transmis jusqu'à nous et qui est en fait la continuation de la Procession du Miracle.

Chaque année, une centaine de gens de tout le pays prennent part à la procession.
La plupart sont Catholiques, mais pas tous.
Les gens marchent, font du vélo ou viennent en bus à Amsterdam pour se joindre à la procession. Le point culminant est une messe dite dans l’une des églises de la paroisse.

Chaque année une intention spécial est choisit comme sujet de réflexion ayant trais à un thème de la vie courante moderne.
De nos jours, la Procession silencieuse à différentes significations en fonction des personnes.
Pour certaines cela représente la tradition d’origine, la présence du Christ lors du Miracle de l’hostie.
Pour d’autre le sacrifice d’une nuit de sommeil dans la période du carême.
Pour d’autres encore la procession à un caractère méditatif concernant l’intention spécial qui est choisie.


A travers le silence et l’absence de signe distinctifs (pas de chants, pas d’attributs religieux), les participants se sentent reliés les uns aux autres et impliqués dans les activités de la vie de la cite qu’ils traversent.
La boucle du parcours dans la ville s’effectue en une heure de marche
Chaque année, la semaine du Miracle commence le mercredi qui suit le 12 Mars.

Du mercredi au samedi, des messes sacrées et des dévotions sont célébrées dans l’église du Béguinage. Mais la grande manifestation annuelle reste celle de la Procession silencieuse, elle se déroule dans la nuit de samedi à dimanche jusqu’à quatre heures du matin.
A cette occasion des programmes spécifiques sont mis en place dans certaines église, cette année Mozes en Aäronkerk proposait tout un programme pour les plus jeunes.

En début de soirée, je me suis retrouvée dans l’église du Béguinage ou une célébration en hollandais commençait. La langue me reste encore très hermétique et je suis rapidement sortie. Sur la place du Spui les gens se rassemblaient. Dans une ambiance chaleureuse à grand renfort de sourire et d’accolades. Les premiers fêtards de la Saint Patrick, patron des Irlandais, croisaient les pèlerins qui se regroupaient. J’ai traversé le Singel pour entrer dans Oude Lutherse Kerk. L’église était pleine à craquer. Je suis montée au balcon pour essayer de participer. Mais là encore la barrière de la langue est terrible.

En fait j’ai continué la soirée en écumant les pubs Irlandais en bonne compagnie, avec des concitoyens que je comprenais. La barrière de la langue est parfois un obstacle difficile à surmonter.
La voie de la facilité et de la fête était toute tracée. Amsterdam est pourvue en Pub Irlandais, mais un seul nous a offert de la musique en live. Le cidre coulait à flot, la musique celtique réveillait en moi des échos familiers.
Et de temps en temps, en changeant de Pub, je retrouvais le décalage avec ce qui se vivait ce soir là dans Amsterdam.

La procession croisait le chemin de la faune nocturne d’Amsterdam.




Elle passait dans le quartier rouge.
Définition du quartier rouge : derrière chaque vitrine éclairée d’un néon rouge, des prostituées attendent le client. Il leur est interdit de se montrer en vitrine nues, alors elles en cachent le minimum. Le quartier regorge de pubs où la bière coule à flot, de coffee shop ou de jeunes touristes viennent s’étourdir avec des drogues « douces » et de sex-shops.


L’atmosphère est surréaliste, on se croirait dans un parc d’attraction sexuel où tous les soirs sont lâchés des bus entiers de touristes japonais et d’adolescents. Junkies en mal d’une dose, paumés de tous âges croisent les hommes d’affaires en goguette.
Et la procession passe silencieuse…

Deux mondes aux antipodes se côtoient se soir là !
Je comprends mieux la portée du geste de ses pèlerins silencieux, cela force le respect.

Car en fait je crois qu’il s’agit de cela. Respect de la personne humaine.

L’année prochaine, je ne fêterais pas la Saint Patrick, je marcherais moi aussi !

Et vous, vous auriez fait quoi ?

Robert Capa

Le JHM d’Amsterdam, muséum de l’histoire juive consacre une exposition à Robert Capa (1913/1954) photographe Américain d'origine Hongroise.

Il a couvert les plus grands conflits de son époque.

A l'âge de 17 ans il quitte la Hongrie sous régime fascisant pour Berlin, il veut devenir Journaliste. Il travail comme apprenti développeur dans une agence de photos et fait science Po.

Il rencontre Simon Gutman grâce à qui il couvre son premier sujet : Léon Trotsky. Il part à Copenhague le photographier.

Il est juif et quand Hitler prend le pouvoir, il part pour la France et décide de franciser son prénom. Il y fait la connaissance de Gerda Taro, une étudiante allemande juive, photographe et antifascistes qui devient sa femme.

Ils partent ensemble couvrir Guerre civile Espagnole aux côtés de troupes républicaines. Il prend des photos très engagées. L’une d’elle fait le tour du monde : Mort d'un soldat républicain, le soldat en chemise blanche, s'effondre après avoir été touché par une balle.

Alors qu'il couvre la Seconde guerre sino japonaise, Gerda Taro est écrasée accidentellement par un char républicain.

Il rejoint les Etats Unis. Pendant la seconde guerre mondiale, il couvre le front d'Afrique du Nord puis il débarque avec des troupes alliées en Sicile.

Le 6 juin 44 il débarque avec la première vague d’assaut sur la plage d'Omaha Beach . Pendant plus de 6 heures, sous les bombes et entre les balles, aux côtés des soldats, il prend 119 photos. Malheureusement, un laborantin pressé par le temps (les photos sont arrivées juste avant le bouclage), fait une erreur et détruit presque tous les clichés. Il ne reste que 11 photos valables.


En 47, il participe à la fondation de l’agence Magnum qui regroupe les plus célèbres photographes et Photojournalistes du monde. La nouveauté c’est que les photographes gardent l’intégralité des droits de leurs photos.

Une grande amitié le lie à l'écrivain américain Steinbeck. Ils partent ensemble en URSS .

Une année plus tard il assiste à la naissance de l'État d'Israël.

En 53 il quitte les USA suite au maccarthisme.

Le 25 mai 54, il couvre la guerre d’Indochine au Viet Nam, quand pour prendre une photo générale de soldats français, il s'écarte du chemin et marche sur une mine.

Ce qui j’admire, c’est qu’il prend les clichés au plus près de l’action. C’est un homme courageux qui risque sa vie pour exercer le métier qu’il a choisit.
Il dit « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ». Il saisit l’instant, l’instant ou tout bascule. Ou l’homme fait face à la mort, au danger, à une réalité qu’il appréhende à l’instant présent.

Les photos parlent de destruction, de mort, d’exil, mais aussi d’amour, de vie, de « moment historique ». Un concentré d’existence. C’est fort, violent, émouvant.
Il a traversé son époque en témoin de l’humanité ou l’inhumanité de ses contemporains. Magnifique témoignage.

Que peut ressentir un homme, au cœur d’une guerre, qui photographie les horreurs se produisant autour de lui ?

Dans le Coeur d’Amsterdam…


J’habite Amsterdam depuis maintenant plus d’un mois et je suis toujours aussi éblouie par la beauté des canaux, l’architecture…
J’aime me perdre dans les rues, longer les canaux à bicyclette. Je n’ai pas encore sacrifié au rite de la visite de chacun des grands musés, cela viendra en son temps. En fait, je sens que quelque chose m’échappe dans cette ville.
Je la visite comme les milliers de touristes qui passent un jour ici. Je n’ai pas encore découvert l’âme d’Amsterdam, son essence.
Qui mieux que des Hollandais, aimant la ville d’Amsterdam, pourraient faire partager une découverte personnalisée de leur ville.
Bien sure vous allez tous me répondre et les guides, les tours…
Oui mais il y a bien plus dans cette ville.
J’ai appris d’une amie que les jardins de la maison Descartes ou de l’institut Goethe sont des endroits extraordinairement calmes en été, ou il fait bon venir se reposer loin des hordes de touristes qui s‘emparent de la ville.

Voilà qui est intéressant, comprendre le mode de vie des habitants. Les endroits qu’ils préfèrent. La façon dont les priorités sont données aux piétons, vélos, trams, voitures…Les raisons historiques qui expliquent le plan de la ville.
Il y a un deuxième aspect à partager. Je me suis rendue compte en faisant visiter la ville ou j’habite en France que le regard de mes amis étrangers est enrichissant. Ils sont intéressés par ce qu’ils découvrent, mais au delà de cela, ils m’apportent un regard neuf et différent sur ce qui fait mon quotidien.
La vision de mon environnement est enrichie par cet échange.
Voilà je vous ai livré le fruit de mon expérience à vous de me répondre. Français, hollandais à vos plumes.

Quelqu’un est intéressé par l’idée ? A des choses à partager ?

lundi 26 mars 2007

Le Petit Prince Saint Ex

Ce soir, j’ai revisité « Le Petit Prince ».
C’est un livre qui m’accompagne. Des déserts, aux sommets des montagnes il s’adapte. L’altitude aussi bien que la sécheresse ne lui font pas peur.
A chaque fois que je l’ouvre c’est un bonheur retrouvé, une part de mon enfance est enfermée dans ces pages. La voix de Gérard Philippe racontant cette histoire merveilleuse.
J’ai grandit et au fur et à mesure que les années passaient, le livre racontait la même histoire, mais l’écho intérieur était différent.
Quand j’ouvre « Le petit Prince », un vieil ami me parle.
Il m’éclaire de vérités oubliées dans les méandres de ma psyché ou redéfinit sous un nouvel éclairage un trait de l’humanité.

J’ai extrait quelques mots :

Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les yeux.

Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

Ce qui embellit le désert, dit le Petit Prince, c'est qu'il cache un puits quelque part...

Qu'est-ce-qui signifie « apprivoiser » ?C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ca signifie « créer des liens ».

Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.

On ne connaît que les choses qu'on apprivoise.

On risque de pleurer un peu si l'on s'est laissé apprivoiser...

Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé.

C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

Le langage est source de malentendus.

L’amour ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction.

J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence...

Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part...

Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin.

On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants, mais peu d'entre elles s'en souviennent.

Il est bien plus difficile de se juger soi-même que de juger autrui.

C'est tellement mystérieux, le pays des larmes.

Les enfants doivent être indulgents envers les grandes personnes.

Quand le mystère est trop impressionnant, on n'ose pas désobéir.

Et vous , quel est le livre qui vous accompagne ?

jeudi 22 mars 2007

Istanbul à Amsterdam

La « nouvelle » Eglise gothique d'Amsterdam domine la place centrale du Dam.
Elle est consacrée plus souvent au culte du beau plutôt qu'au culte divin.

J’ai visité dans ses murs l’exposition : Istanbul, la ville du sultan.

La mise en scène de l’exposition est très travaillée.
Les décors sortent de l’ordinaire : des panneaux gigantesques séparent les espaces et divisent l’église en salles ayant chacune une thématique différente.
On trouve même une reproduction d’un bazar, une tente qui rappel la mosquée bleue...

Sur d’immenses panneaux on à la surprise de trouver des tapis superbes, des centaines de sachets d’épice, des assiettes de faïence, mais aussi des pots en plastique coloré.
Le mélange est détonnant.
Visuellement, le festival de couleur m’a ramené dans le grand bazar d’Istanbul.
Le reproche que je ferrais se situe plus au niveau des sons et des odeurs.
Istanbul est un mélange d’effluves et de sons.
Impossible dans cette ville de fermer ses sens à tous ce remuménage olfactif et sonore.
Certes le palais du sultan, au bord du Bosphore est plus au calme.

Mais la ville est en perpétuel mouvement, la vie y est intense.
Avec un gout salé/sucré, des contrastes d’odeurs, une rumeur persistante.
Je n’ai pas retrouvé cette ambiance, je n’ai pas retrouvé l’âme.

En fait ce qui m’a peut être gêné, c’est de visiter cette exposition au cœur d’Amsterdam. Et malgré sa qualité (certaines pièces sont fabuleuses) le fait de transposer hors de son contexte Istanbul me dérange.
Je saisie bien l’intérêt de présenter l’ensemble de ces objets remarquables.
Mais je m’attendais sans doute à retrouver Istanbul.
Là, c’est l’exposition de belles pièces de musée, mais sans vie propre.

J’ai discuté avec deux ladies turcs pour connaitre leur opinion.
Leur ressenti est identique au mien.
C’est comme un beau tableau, il est bien peint, la technique est maîtrisée, les couleurs sont belles, mais il reste sans âme.
Voilà, cela n’engage que moi, mais je suis déçue.

Une exposition, une exhibition doit elle être une succession de merveilles exposées à notre appréciation ou doit elle aussi refléter quelque chose de plus, avoir une âme ?
La question est ouverte.

mercredi 21 mars 2007

lundi 19 mars 2007

Femme Sauvage


Clarissa Pinkola Estès :

"Femmes qui courent avec les loups - Histoires et mythes de l'archétype de la femme sauvage".

Lundi 19 Mars, Il neige sur Amsterdam.


Voilà, plus d’un an de lecture qui s’achève. Une rencontre merveilleuse avec un livre.

C’est un livre particulier, qui se déguste petit à petit, qui parle au plus profond de nous, qui travail.

Il est entré dans ma vie par le biais de plusieurs amies qui m’ont conseillées sa lecture.

Puis il m’a été offert.

Sur l'instant, ma pensée s’est arrêtée sur la taille du pavé à avaler.

Et ce livre est allé fleurir mon étagère !


Mais sans cesse mon esprit revenait sur les amies qui m’ont conseillées sa lecture.

Alors je suis retournée le cherher sur son étagère. Il est revenu dans mes mains.


J’ai dévoré le premier chapitre, puis instinctivement le livre est retourné sur l’étagère.

J’ai laissé murir ces premières pages.

J’ai digérer le contenu, je l’ai assimilé et intégré dans ma vie.


C’est dans cette continuité que ma lecture c’est poursuivit.

De temps en temps le livre sur son étagère m’appelait.

Curieusement, chaque nouvelle prise en main m’a apporté les découvertes, les réflexions dont j’avais besoin dans ma vie à cet instant.


Un voyage fabuleux vers mes racines instinctuelles.

Une redécouverte de ma nature profonde.

Une vision plus claire de ce que j’ai le droit de m’accorder…


Je l’ai terminé hier avec regret. Souhaitant pouvoir prolonger ce chemin.
Alors je vais le reposer sur l’étagère et je sais que je reviendrais régulièrement visiter ses pages.
Il parle à mon âme, il parle à mon cœur, il nourrit la femme sauvage qui s’épanouie en moi.
Merci pour ce cadeau de la vie.

« Chaque femme porte en elle une force naturelle riche de dons créateurs, de bons instincts et d'un savoir immémorial.

Chaque femme a en elle la Femme Sauvage.

Mais la Femme Sauvage, comme la nature sauvage, comme l'animal sauvage, est victime de la civilisation.

La société, la culture la capturent, pour qu'elle entre dans le moule réducteur des rôles qui lui sont assignés et ne puisse entendre la voix de son âme profonde.


Nous rencontrons la femme sauvage dans nos rêves, dans notre psyché. Nous entendons son appel. C'est à nous d'y répondre, de retourner vers elle dont nous avons, au fond de nous-mêmes, tant envie et tant besoin. »


C’est un livre généreux, un manuel de vie pour se ressourcer et se prendre en main, en tant que femme.

L’objectif est de nous réapproprier nos mythes, nos contes, pour pouvoir y puiser de l'énergie. C’est aussi une lutte contre toute forme d'aliénation.


Clarissa Pinkola Estès nous compare à une « louve robuste, pleine comme un oeuf, débordante de vitalité, consciente de son territoire, donneuse de vie, loyale ». Afin de devenir cette femme il est necessaire de passer par les cycles de vie / mort / vie.


« Oser laisser mourir en soi ce qui doit l’être pour mieux renaître à sa nature intuitive, retrouver celle qui ose, qui crée. Car la vie et le sacrifice vont de pair.


Jung, Bettelheim mais aussi des légendes indiennes, les contes de Grimm… vont nous permettre de nous mettre en chemin.

Son livre n’exige rien, n’impose rien mais incite, encourage, montre que tout est possible à tout âge, pour toute femme.

Il faut seulement oser traverser la forêt, écarter les branches qui barrent le chemin, couper celles qui font obstacle ou qui sont mortes.


C’est le livre de l’expérience personnelle mais surtout le livre d’une chaîne millénaire.

Nous faisons tous partie d’une histoire mais cette histoire s’inscrit dans d’autres histoires».


Certains livres sont des rencontres magiques, celui-ci en fait partie.

Il entre dans votre vie et vous aide à grandir.

C’est un cadeau merveilleux de la vie !


Et pour vous les amis, quels sont les livres qui vous ont marqués ?

vendredi 16 mars 2007

Slagwerkensemble CVA dans la série jeunes talents

Muiekgebouwaan’tij
Thématique du concert : confrontation entre les musiques africaines, turques, iraniennes.

Concert avec uniquement des percutions : Bongos, Djembé, Zarb, Daf, Hang, Tabla, Darabuka, Tambourin, boite de conserve…

Les Bongos
Le Djembé

Le Tar est une petite percussion d'origine basque utilisée au Maroc. Tambour sur cadre à cymbalettes. Il permet des frappes en retour sur l'avant-bras

Le zarb est un tambour à une face en forme de gobelet taillé dans un seul bloc de mûrier et couvert de peau de chèvre. On en joue avec les doigts et les paumes pour produire toute une gamme de sons. C’est le plus important instrument de percussion utilisé en solo et pour accompagner la musique classique iranienne.

Le daf est un grand tambour sur cadre couvert de peau de chèvre et souvent muni de petits anneaux en métal fixés à l’intérieur du cadre de bois. On l’utilise surtout dans la musique populaire et religieuse iranienne et kurde.

Le hang est un instrument de musique acoustique
Le hang a la forme d'une sphère métallique aplatie. Il comporte huit notes dont une fondamentale. Les notes peuvent résonner par sympathie ce qui étend encore la gamme. L'envers du hang produit une note de udu (cruche).

Le tabla est l’instrument de percussion le plus populaire et le plus versatile de l’Inde du Nord. Il s’agit d’une paire de tambours : le bayan, plus grand, est fait de métal et le dayan, plus petit, est en bois. Tous deux sont recouverts de peau de chèvre et on en joue avec les doigts et les paumes. Un disque noir appelé shayi, fait de poudre de fer ou de pierre est placé à la surface de la peau. Il permet un accordage précis et la production de toute une gamme de sons et de notes.


La Darabuka

Le Tambourin

Les étudiants font un super bœuf sur scène.
De l’énergie pure. Les paumes frappent. La main caresse. Les doigts font preuves d’une agilité surprenante, ils semblent se mouvoir d’une vie qui leur est propre.
Les baguettes produisent des sons métalliques, des vibrations sèches.
Des sons primaires qui remontent à la nuit des temps s’emparent des entrailles. Ils parlent à la partie sauvage qui est en moi. Ils réveillent une énergie primale.
Rythme, cadence : mon cœur semble s’adapter à ses changements.
Instruments de bois, instruments de peaux. La nature profonde résonne.
L’entrée en scène de la troisième partie est fascinante. Les musiciens sont dans la salle. Ils nous encerclent produisant des sons issus de la forêt primale. Percutions, mais également sifflement d’oiseaux ou cris d’animaux. Je ferme les yeux un instant et j’y suis dan cette forêt verte de l’Amazonie !
Boum, Boum, Boum.
Les percussions se répondent ou accordent leurs voix. Le son enfle et retombe. Les vagues déferlent, la mer gronde et le calme revient.
Leurs voix unies ou opposées dans une force parfois dissonante me pénètrent.
Boum, Boum, Boum
Les percutions transmettent des vibrations fondamentales.
1 heure déjà !
Merci pour ce morceau de forêt, merci pour se voyage dans différentes contrées, merci pour se voyage au tréfonds de mes entrailles.
Bon voyage à vous dans la vie et la musique. Vous êtes fin prêt pour offrir en concert votre cadeau, votre musique !

jeudi 15 mars 2007

Incontournable Rijksmuseum!


Le Rijks museum


Le Rijks est en travaux de restauration mais les pièces les plus belles de sa collection son visibles. C’est un festival d’œuvres majeures du Siècle d'or : des maisons de poupée, des objets en argent fabriqués par des orfèvres de renom, de belles faïences de Delft et des tableaux de Vermeer, Jan Steen, Frans Hals et Rembrandt... Ces chefs-d’œuvre témoignent du miracle politique, économique et artistique du Siècle d'or.
Bon je ne vais pas vous faire faire le tour de tout le musé. J’ai retenu uniquement des œuvres qui m’ont touché.

Dés la première salle le ton est donné. La Hollande est certainement le pays des tulipes, des moulins et des sabots ; mais encore plus surement celui de peintre de génie.





Bartholomeus Van der Helst « Le banquet de la guilde des arbalétriers »


Le gigantisme du tableau (232x547) impressionne. Et plus encore quand on se rapproche. Car de loin l’ensemble est beau, mais de près c’est stupéfiant !
Des détails, encore des détails : le velouté des tissus, la texture des aliments, le reflet des objets en argent, le soin apporté à chaque objet est infini. Le réalisme domine le tableau. Sur la cuirasse du capitaine on voit le reflet de plusieurs gardes. Chaque verre est différent par sa couleur, sa forme, sa taille. La corne à boire argentée est superbe, c’est à elle seule une œuvre d’art. Les convives ont également chacun un couteau qui leur est propre pour manger. Les maisons que l’on aperçoit par la fenêtre existent bel et bien dans Amsterdam. Les visages des personnages sont expressifs et leurs atours sont superbes. Ils partagent un bon gueuleton et sont fières de leur prestance. Nous sommes bien au siècle d’or.

Le voyage dans le temps a commencé. Car il s’agit bien de cela. Toutes les œuvre qui m’entourent sont plus belles les unes que les autres. Elles parlent d’une époque révolue. D’un temps ou les marines s’affrontaient avec des navires en bois. Ou les étoffes, les porcelaines de chine étaient ramenées de lointaines contré au prix de mille périls. Une salle est consacrée à toutes ses péripéties.

La Maison de poupée Oortman.




Réplique fidèle d’un intérieur du XVII ème siècle. Tout a été réalisé par des artisans dans chaque corps de métier avec les matériaux requis. C’est un joyau, une pure merveille. La réalisation de cette folie est, à l’époque, équivalente à l’achat d’un immeuble au bord d’un canal. Tous les détails d’une maison grandeur nature sont là : peinture des murs, des plafonds, tableau accrochés aux murs, faïence dans le vaisselier, paravent, batterie de cuisine, tentures…

Paulus Van Vianen L’adoration des bergers et la Résurrection 1605/1606


Ces deux œuvres sont réalisées sur des plaques d’argent finement ciselées. C’est tellement fin que j’en oublie qu’il s’agit d’un objet ciselé et non tableau. Incroyable. J’ai été profondément touché par la douceur, la tranquillité, la sérénité qui se dégage de ses deux scènes bibliques. Plus que l’exploit technique qui est selon les spécialistes unique, c’est la grâce de l’ensemble que j’ai retenu.





Rembrandt " La Ronde de Nuit " 1642.


Une petite fille se glisse entre les hommes, elle a accroché à sa ceinture une griffe (klauw en néerlandais) qui symbolise les arquebusiers. Les seize arquebusiers auront payé chacun plus ou moins 100 florins pour figurer dans ce portrait en fonction de la place qu'ils occupent. Le capitaine et le lieutenant ont sans doute payé davantage, ils sont au centre de l’œuvre. Le tableau est plein de vie, les personnages ne sont pas statiques, mais représentés dans des attitudes naturelles. Ils ne semblent pas poser. Ce qui m’a fasciné c’est le souci du détail.
La main du capitaine semble sortir du tableau, elle m’invite à y rentrer. Chaque détail est hallucinant, par exemple, l’ombre de la main qui se détache sur le costume jaune apporte de la profondeur. Par contre, dans les zones d’ombre moins importantes, il a seulement ébauché la forme du chien qui est à droite dans l’ombre.
Le réalisme les broderies de la chasuble jaune est incroyable de précision. Rembrandt à peint toutes les phases du maniement d’un mousquet : le chargement de l’arme, le coup de feu (le feu jaillit du canon), les restes de poudre qui sont enlevés en soufflant.
C’est un tableau fantastique.



Vermeer "la laitière" 1658

C’est celle que l’on voit sur les pots de yaourt.
Près d’une fenêtre, une servante verse du lait dans un bol. Le sujet est simple. Le tableau est aussi d’un réalisme stupéfiant. Il a choisie des couleurs vives pour le corsage et la jupe, ce qui attire obligatoirement le regard. Il utilise la lumière pour éclairer son sujet, mais aussi pour peaufiner des détails qui donnent plus de corps au tableau : un clou et son ombre. Il pousse le raffinement jusqu’à peindre un trou dans un carreau, des petits trous dans le mur. Même le pain est croustillant, prêt à être manger. Du lait et du pain, les basics de l’époque pour se nourrir. Simple mais tellement vivant. Pour un peu j’entendrais le lait couler !
Un grand moment !




Verner « L’homme à l’anneau » 1617


Bartholomeus Janzs est un orfèvre de Leyde. Il est représenté avec un anneau et une pierre de touche. Cette pierre sert à tester l’or. On détermine la teneur en or en frottant la pierre dessus.
Le portrait est animé. C’est presqu’une photographie. Tout est fin et élégant dans ce tableau. Une merveille de précision. Chaque détail est finement ciselé. Unique ! Cet homme est là, à sa fenêtre, et nous échangeons un regard à travers les âges.



Frans Hals et Pieter Code 1637 « La Compagnie maigre »

Ce qui est stupéfiant c’est la vie qui est insufflée aux personnages. Les reflets, la lumière, les vêtements, les armes : tout est d’une infinie précision. Frans Hals n’a pas fini le tableau et c’est Pieter Codde qui s’est chargé de l’achever, mais il n’a pu égaler le travail de son prédécesseur. Certain détails ne sont pas aussi travaillés, on peu voir la différence dans les cols des deux personnages qui portent une écharpe rouge. C’est tout de même une merveille.




Jan Steen 1665/1668 « La fête de la Saint Nicolas »


Les peintres de renom se spécialisaient dans un genre spécifique : marine, animaux, architecture, peinture comique… Ce type de tableau raconte une histoire. C’est la Saint Nicolas, le grand frère à trouvé un martinet dans son soulier. Il pleure. Son petit frère et la servante rient de son désarroi. La petite sœur à reçu une poupée et un seau avec des confiseries. Des enfants chantent dans la cheminée attendant d’autres cadeaux. La grand-mère à sans doute caché derrière le rideau un cadeau pour consoler son petit fils, elle lui fait signe de s’approcher. Les visages sont très expressifs. C’est une peinture qui raconte une belle histoire de fête.


Pieter Saenredam « L’ancien hôtel de ville à Amsterdam » 1657


En 1641 le peintre fait des dessins des trois bâtiments qui composent l’hôtel de ville à l’époque. Un incendie le démolie en 1652. Le peintre réalisera ce tableau en 1657. Il écrit sur l’une des plinthes du bâtiment : « in 3uren tyt sonder meer » (en trois heures seulement) le bâtiment à brulé. Une partie de l’histoire d’Amsterdam est inscrite dans cette peinture.




Hendrick Avercamp « Paysage d’hiver avec patineurs » 1609


Ce peintre est sourd et muet ce qui ne l’empêche pas d’être un conteur extraordinaire. Il nous raconte avec son pinceau la vie sur un canal gelé : des patineurs, des enfants qui font de la luge, le chien et le corbeau qui partagent une charogne, des amoureux qui s’ébattent dans une meule de foin, des hommes qui se soulagent, des hommes qui creusent la glace pour puiser de l’eau… Tout un monde qui vie au cœur de l’hiver sur la glace des canaux. J’aurai beaucoup aimé voir de la glace sur les canaux d’Amsterdam.



Une autre exposition à l’intérieur du Rijks m’a stupéfait : Jan van der Heyden (1637-1712).

Il est connu pour la « souplesse de son style » (il est d'ailleurs appelé le Leonard de Vinci allemand).L'exposition retrace son parcours artistique à travers deux parties : la première propose seize peintures issues des collections publiques et. Je suis restée littéralement scotchée devant ces tableaux de scène du quotidien de son époque. Ils sont tellement vivants. Chaque détail est d’une précision alliciante. C’est une photo peinte, qui ne demande qu’à s’animer.
Des scènes de rues : la ménagère puise de l’eau dans un canal, le cheval tire sa charge, un mendiant s’écarte pour se soulager, des enfants jouent, les boutiques sont prêtes à recevoir le chaland, un mendiant tente sa chance, des chiens sont en quête d’un os, l’étal d’un boucher se devine, les signes nagent sur un canal, les rues d’Amsterdam sont vivantes. Je suis persuadée que l’on pourrait retrouver avec exactitude les rues qui tiennent lieu de décor aux tableaux.
La deuxième partie met en évidence ses scènes de villes incendiées. J’ai survolé cette partie, attirée par une conteuse qui subjuguait des enfants grâce à l’histoire qu’elle racontait. Un groupe d’une dizaine d’enfant chapeauté de casque de pompier participait à une représentation ayant pour thème les pompiers. Extraordinaire. Cette conteuse grâce à la complicité d’un comparse et quelques compléments technique à réussit à, tenir les enfants en halène pendant une demi heure de bonheur. Une nouvelle découverte de l’histoire, de la peinture à travers une histoire. Génial ! Le complice, en costume de pompier, apparaissait régulièrement, il dépliait le grand tuyau d’eau prévu pour l’incendie. Quel est le rapport avec Jan van der Heyden ? Et bien, cet homme était également un inventeur et il a considérablement perfectionné le système de lutte contre les incendies en son temps. Les yeux des enfants s’agrandissaient de bonheur ! Et mon cerveau n’est croyait pas mes oreilles, je comprenais le Hollandais !



Une dernière œuvre qui me tient à cœur :
Adriaen Piertrz Van de Venne « La pêche aux âmes »

Un arcan ciel, figurant un pont au dessus d’une scène dantesque : les Catholiques et les protestants se font concurrence pour repêcher les hommes.
Tableau issue d’un passage de la Bible : « je vous ferais pécheurs d’hommes ».
Les rives sont occupées par les partisans des deux camps. Les protestants austères dans la lecture de la bible, les catholiques gonflés d’or et de parures.
Pour la petite histoire à l’origine le filet des Catholiques était vide !
La thématique de la peinture est un sujet sérieux sur lequel on ne plaisante pas, surtout à l’époque. Le peintre à choisit d’incorporer un peu d’humour. Il a peint une mouche en taille réelle sur sa toile !
Actuellement la peinture prendrait un tout autre aspect. Les pêcheurs d’âme ne sont plus les mêmes. Ou plus précisément leur stratégie d’approche est différente et le fleuve est livré à de nouveaux intervenants. Quels sont les bateaux qui ramèneraient le plus d’âmes ?


Certains artistes atteignent des sommets dans leur art. C’est ce que j’ai ressenti dans ce musé. La beauté, le talent, l’émotion dominent toutes ses œuvres. Le génie humain est ici exprimé.
J’ai aimé, j’ai beaucoup aimé. Mes quatre heures de visite m’ont réjouies le cœur et l’âme mais elles n’ont pas été suffisantes. Je garde un gout de « j’y reviendrais ! ».



L’art est une nourriture pour mon âme. Et pour la votre?

J’ai trouvé sur internet deux clip, donnant bien le ton du musée :

http://www.youtube.com/watch?v=GDr4-y3JZqc
http://www.youtube.com/watch?v=2059uQE1HG4

mardi 13 mars 2007

Les hirondelles de Kaboul

Yasmina Khadra

Un monde « en état de décomposition avancée » où « les prières s’émiettent dans la furie des mitrailles ».
Rire, chanter sont devenus des péchés au pays des Talibans.
La misère et le désespoir enveloppent l’être humain qui ne sait pas ce qui l’attend quand il sort dans la rue.
Kabul la ténébreuse, où « personne ne croit au miracle des pluies, aux féeries du printemps, encore moins aux aurores d’un lendemain clément », où « les hommes sont devenus fous » où « ont tourné le dos au jour pour faire face à la nuit ».
Barbarie, folie, une dérive des êtres qui perdent leur humanité.
La liberté à disparue au nom de Dieu.
La condition de la femme est simple, on ne leur reconnait aucun droit.


Les personnages : Atiq Shawquat, un ancien combattant devenu geôlier ; Mussarat, son épouse malade, droite et courageuse ; Mohsen, un bourgeois, éduqué et libéral ; Zunaira, sa très belle femme, amoureuse. Un huis clos suffocant.


Une fois encore les jeux du cirque romain se reproduisent. Lapidations, exécutions en tous genre sont le lot du quotidien. Voir, organisées sous forme de spectacle pour galvaniser les foules.


Roman noir, dure, dérangeant. Avec une atmosphère suffocante, épouvantable, cauchemardesque.

Ame sensible s’abstenir.

C'est un livre qui m'a été donné.
Sa couverture m’avait interpelée lors de sa sortie en format poche. Je me souviens l’avoir pris en main, avoir lu le résumé et avoir jugé son sujet trop difficile. Quelque chose me révolte profondément, mes entrailles se révulsent à l’idée qu’une femme puisse ne pas avoir de droit. Le droit de la femme sujet que je n’avais pas envie d’aborder.
Ce livre me revient aujourd'hui dans les mains. Alors je l’ai lu.

En fait le cauchemar ne se conjugue pas qu’au féminin. La folie des hommes au nom de Dieu n’a pas de limite. Voilà matière à ma réflexion.
J’ai foi en Dieu, cette foi me porte à aimer le monde, à aimer cette humanité imparfaite. Comment peut-elle provoquer l’inverse dans un autre être humain ?

La estrategia del Caracol


Le brouillard à envahit les rues d’Amsterdam ce matin.
Une ouate dense opacifie le monde extérieur.
Je suis au sec, bien installée face à mon ordinateur.
Mon organisme a besoin de calme et de repos ce matin.
Je mesure la chance qui m’est donnée d’avoir un espace qui m’abrite et correspond à mes besoins présents.
J’ai été voir hier soir :« La estrategia del caracol « (La stratégie de l’escargot).
Film Colombien de 1993.
L’action se déroule dans un vieil immeuble de Bogota. Le propriétaire, jeune entrepreneur, va utiliser toutes les influences que lui offre le pouvoir de son argent pour faire expulser rapidement ses locataires.
Ils vivent dans cet immeuble vétuste depuis des années dans un esprit très convivial.
Certains y sont nés !
Un déménagement ne leur semble pas envisageable.
Ils s’accrochent à leur immeuble qui représente leur vie.
Pour résister à ce coup du sort, ils s’organisent avec leurs propres moyens.
Différents personnages s‘activent pour permettre à cette communauté de survivre :
Justo est un jeune révolutionnaire ;
Gabriel un homme qui se transforme en Gabriela;
Luis, un prêtre ;
Misia Trina, un témoin d'un miracle religieux…
Les colocataires tentent de repousser l’échéance de l’expulsion grâce à des subterfuges, parfois rocambolesques ; et à l’aide de Romero, qui est un avocat pas encore diplômé.
Jacinto, un vieil anarchiste espagnol, propose une stratégie : la stratégie de l’escargot pour combattre l’adversité. Ils vont transporter leur maison.
Ils regroupent leurs forces et tous ensemble déménagent leur immeuble dans un terrain qui leur permettra de se reconstruire une vie.
Je dis bien l’immeuble : fenêtre, porte, boiserie, morceau de mure, parquet, carrelage, baignoire, robinetterie...
Ils ont construit un système de transport digne d’Eiffel pour acheminer « discrètement » leur cargaison.
Ce n’est pas un drame, c’est une comédie.
Du rire, des larmes, de la tendresse, du désespoir, de l’humour et surtout la richesse d’une communauté de vie qui se serre les coudes.
Le miracle d’une humanité qui choisit d’avoir un but commun et de le poursuivre.
Je me suis régalée. Hier soir, ce n’était pas les brumes d’Amsterdam, mais la lumière de Bogota.
En fait en réfléchissant, la situation est comparable aux expulsions effectuées en France.
Le pouvoir de l’argent est le même. La forme change, l’apparence est plus civilisée chez nous. Difficile de faire la part des choses entre le droit du propriétaire et celui des locataires.
La solution reposerait-elle sur une forme plus humaine de la justice et du partage?

lundi 12 mars 2007

Une histoire de curé

C’est un curé de La haie qui raconte cette histoire :

« Un jour pendant la nuit, quelqu’un à écrit en grande lettre sur le mur de l’église : Jesuz redt (Jésus l’emporte !)
C’est probablement un protestant qui a écrit ses mots.
Le jour d’après, quelqu’un a ajouté le mot : niet (pas) et le texte se lit : Jezus redt het niet (Jésus ne l’emporte pas !) C’est peut être un humaniste qui a ajouté ce mot, car un humaniste ne croit qu’en la force intérieure de l’homme.
Pendant la nuit suivante, un autre a ajouté : alleen (seul) et le texte se lit : Jesus redt het niet allen !
Jésus ne l’emporte pas seul !
C’est probablement un catholique qui a ajouté le mot : seul. »

Voilà de quoi méditer.
Qu’aurait pu écrire un juif ?

Les italiens savent faire la fête !


Ils ont organisés une parade traditionnelle au centre d’Amsterdam.



Dans un grand déferlement de tambours, trompettes, jongleries exécutées avec des drapeaux.
Un festival de couleurs milieu de Museuplein.
Ils sont forts ses italiens. Ils se font leur publicité en utilisant leur tradition : une parade italienne.
Le défilé dans les rues marchandes est une réussite.
Quel coup marketing ! La distribution de brochures est intensive.
Lucca, la patrie de Giacomo Puccini est mise en avant. De son coté le Hilton qui visiblement participe à l’évènement tient sa bannière bien haut.
Mais passons cet aspect bassement mercantile.



L’ambiance est Italienne. Des cris d’encouragement pleuvent dans cette langue musicale.
Les spectateurs sont enthousiasmés par les prouesses de jongleurs et la chorégraphie des joueurs de tambour et de cuivre.
Le rythme, la musique et la gestuelle tout est en harmonie.
Les yeux des enfants s’agrandissent de curiosité et d’émerveillement quand ils voient la parade passer. Les parents emboîtent le pas à cette joyeuse troupe pour suivre la fête.
Et les adultes, retrouvent un cœur d’enfant: un sourire éclaire leur visage.


Les drapeaux virevoltent, un, deux, trois en cadence.



L’un des italiens est capable d’en manipuler jusqu’à cinq à la fois. C’est absolument magique.



Il dessine des figures géométriques jaunes et rouges. Je crois voir se dessiner les ailes d’un papillon.
La bonne humeur et la joie sont des éléments très communicatifs.



Les passants se laissent volontiers envelopper dans cette vague joyeuse.
La clientèle des boutiques sort sur le pas de porte pour regarder avec des yeux étonnés l’Italie qui défile. Les réactions sont très positives.
Les automobilistes acceptent de patienter quelques minutes pour laisser passer la foule.
Des sourires se dessinent sur toutes les figures. Les appareils photo crépitent.



Des cyclistes suivent la cavalcade.
Le soleil qui illumine la scène participe à l’ambiance festive.
Le rouge et le vert sont à l’honneur. Certains italiens ont même revêtus des tenues spécialement adaptées aux couleurs italiennes !
C’est extraordinaire de voir des personnages en costume du moyen âge dans les rues de cette cité. Leurs atours resplendissent. Drapé dans des velours qui veulent être la reproduction de costumes d’époque. On est facilement replongé dans cet univers moyenâgeux. L’architecture d’Amsterdam se prête particulièrement bien à ce spectacle.
D’autant plus que les tambours font retentir des sonorités qui pourraient appartenir à cette lointaine période. Les battements se répercutent au tréfonds de nos corps et nous emporte dans une autre temps.
Les musiciens n’y vont pas de main morte. Ça vibre de partout. C’est une explosion d’énergie qui jailli des tambours.
C’est un vrai moment de plaisir.
La petite fille qui habite encore en moi a été totalement conquise par cette farandole de couleurs, de gestes, de sourire, de sons, de rythme, d’énergie. Merci à tous les participants.

Il s’agit là d’un coup de pub orchestré par la municipalité de Lucca et l’hôtel Hilton. Ils ont conjointement organisé et sponsorisé ce spectacle de rue avec comme objectif sous jacent de profiter des retombées médiatiques. Tourisme pour l’un, notoriété et soirée prestige à 79 Euros pour l’autre.
Pour conserver nos fêtes traditionnelles allons nous devoir sacrifier au Dieu argent pour drainer une manne financière ? Ou pouvons nous encore envisager de compter sur les bonnes volontés et sur le coté associatif pour faire la fête ?