mardi 13 mars 2007

La estrategia del Caracol


Le brouillard à envahit les rues d’Amsterdam ce matin.
Une ouate dense opacifie le monde extérieur.
Je suis au sec, bien installée face à mon ordinateur.
Mon organisme a besoin de calme et de repos ce matin.
Je mesure la chance qui m’est donnée d’avoir un espace qui m’abrite et correspond à mes besoins présents.
J’ai été voir hier soir :« La estrategia del caracol « (La stratégie de l’escargot).
Film Colombien de 1993.
L’action se déroule dans un vieil immeuble de Bogota. Le propriétaire, jeune entrepreneur, va utiliser toutes les influences que lui offre le pouvoir de son argent pour faire expulser rapidement ses locataires.
Ils vivent dans cet immeuble vétuste depuis des années dans un esprit très convivial.
Certains y sont nés !
Un déménagement ne leur semble pas envisageable.
Ils s’accrochent à leur immeuble qui représente leur vie.
Pour résister à ce coup du sort, ils s’organisent avec leurs propres moyens.
Différents personnages s‘activent pour permettre à cette communauté de survivre :
Justo est un jeune révolutionnaire ;
Gabriel un homme qui se transforme en Gabriela;
Luis, un prêtre ;
Misia Trina, un témoin d'un miracle religieux…
Les colocataires tentent de repousser l’échéance de l’expulsion grâce à des subterfuges, parfois rocambolesques ; et à l’aide de Romero, qui est un avocat pas encore diplômé.
Jacinto, un vieil anarchiste espagnol, propose une stratégie : la stratégie de l’escargot pour combattre l’adversité. Ils vont transporter leur maison.
Ils regroupent leurs forces et tous ensemble déménagent leur immeuble dans un terrain qui leur permettra de se reconstruire une vie.
Je dis bien l’immeuble : fenêtre, porte, boiserie, morceau de mure, parquet, carrelage, baignoire, robinetterie...
Ils ont construit un système de transport digne d’Eiffel pour acheminer « discrètement » leur cargaison.
Ce n’est pas un drame, c’est une comédie.
Du rire, des larmes, de la tendresse, du désespoir, de l’humour et surtout la richesse d’une communauté de vie qui se serre les coudes.
Le miracle d’une humanité qui choisit d’avoir un but commun et de le poursuivre.
Je me suis régalée. Hier soir, ce n’était pas les brumes d’Amsterdam, mais la lumière de Bogota.
En fait en réfléchissant, la situation est comparable aux expulsions effectuées en France.
Le pouvoir de l’argent est le même. La forme change, l’apparence est plus civilisée chez nous. Difficile de faire la part des choses entre le droit du propriétaire et celui des locataires.
La solution reposerait-elle sur une forme plus humaine de la justice et du partage?

Aucun commentaire: