mercredi 30 janvier 2008

Hema

C'est une chaîne de magasins Néerlandais qui présentent le gros avantage d'être présent partout et surtout d'avoir beaucoup de produits qui ont un descriptif ou un mode d'emploi en français !!!!!
Hema, c’est aussi un magasin en ligne . Attention les yeux, cela vaut le détour. vous n'avez pas besoin de comprendre le Néerlandais, mais soyez patient, attendez quelques secondes ...

http://producten.hema.nl/

Le parlé "estrangès" aux Pays Bas

"Le don des langues n'est pas inné en ce qui concerne les Néerlandais. Le spectre vocal même favorable n'explique pas tout. L'enseignement s'est mis, si l'on peut dire, de longue date au service de ce don. La formation théorique est réservée au cursus universitaire. Durant toute leur scolarité, les élèves du secondaire apprennent surtout à parler. L'objectif étant moins de connaître les plus belles pages de la poésie, dans les deux ou trois langues étrangères étudiées, que d’être capable de tenir une conversation de l'autre coté de la frontière."
Extrait de Cinq saisons aux Pays Bas, Pierre Jean Brassac.

J’ai constaté que les Pays Bas sont un pays ou il fait bon vivre, une partie de cette qualité de vie est offerte par la communication à travers les langues étrangères. Ici, même les enfants sont capables de s’exprimer en Anglais ! Pierre Jean Brassac apporte une explication, les langues étrangères sont enseignées à tous dans un souci de « tenir » une conversation. Ici les ambitions universitaire sont réservées à ceux qui souhaitent poursuivre dans cette voie !
Vive l’apprentissage des langues étrangères efficace !

mardi 29 janvier 2008

Conte : les trois portes

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent.
Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.
"Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda le Prince.
"Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant je veux bien te donner quelques indications. Sur ta route, tu trouveras trois portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton cœur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi."




Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie. Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE".
"C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas." Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.
Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du cœur.
Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent. Bien des années passèrent.
Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas".
"C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à ton emprise." Et il disparut.



Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES"
"C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration." Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables. Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts. Ce fut là son deuxième combat. Bien des années passèrent.
Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion. C'est en moi que prennent racine toutes ces choses."
"Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même. Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu dois encore parcourir." Et le Vieil Homme disparut.



Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MEME".
"Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire," se dit-il. Et il entama son troisième combat. Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts, à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.
Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : « Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser."
"C'est bien" dit le Sage.
"Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise."
"C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru." Et il disparut.



Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière une inscription qui disait "ACCEPTE-TOI TOI-MEME."
Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. "Quand on combat on devient aveugle", se dit-il. Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons. Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer. Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.
Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner à ne jamais être en accord avec moi-même. J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."
"C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la troisième porte."


A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "ACCEPTE LES AUTRES". Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie; celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées. Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues. Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs imperfections, leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.
Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"demanda ce dernier.
"J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."
"C'est bien" dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "ACCEPTE LE MONDE".
Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la première fois. Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur perfection. C'était pourtant le même monde qu'autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?
Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda."Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde. Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."
"C'est la troisième Sagesse, dit le Vieil Homme. Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde."
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince. Le Silence l'habita. "Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence"
Et le Vieil Homme disparut.

Le Labyrinthe, Kate Mosse

Un roman, une fiction juste pour le plaisir de lire une histoire !

L'arrière de la jaquette
Juillet 1209 : Dans la cité de Carcassonne, Alaïs, dix-sept ans, reçoit de son père un manuscrit qui, prétend-il, recèle le secret du Graal. Bien qu'elle n'en comprenne ni les symboles ni les mots, elle sait que son destin est d'en assurer la protection. Elle doit, au prix d'une foi inébranlable et de grands sacrifices, préserver le secret du labyrinthe, secret issu des sables de l'ancienne Egypte voilà plusieurs milliers d'années. Juillet 2005 : Lors de fouilles archéologiques aux environs de Carcassonne, Alice Tanner trébuche sur deux squelettes. Dans la grotte où gisent ces ossements, elle découvre, gravé dans la roche, un langage ancien, qu'il lui semble possible de déchiffrer. Elle finit par comprendre, mais trop tard, qu'elle vient de déclencher une succession d'événements terrifiants. Son destin est désormais lié à celui que connurent les Cathares, huit siècles auparavant...

Une fresque historique de 800 pages avec en toile de fond :
La tragédie Cathare du XIIIème siècle.
Le Languedoc : sa langue, sa culture, ses légendes.
Carcassonne, Chartres, Monségur, le Pic de Soularac.
Une croisade, des énigmes, des bûchers, des manuscrits secrets, une quête, une religion, le Graal…
Deux femmes Alaïs et Alice.

L’inquisition, instaurée dès 1233 par les Dominicains surnommés Frères noirs, persécute les Cathares. Quelles que fussent les motivations de l'Eglise catholique et des chefs « français » comme Simon de Montfort, la croisade albigeoise fut avant tout une guerre d'occupation, un tournant dans l'histoire de ce qu’est devenue la France. Elle marque la fin de l'indépendance du pays d'oc, en même temps que la disparition de ses traditions, de ses idéaux et de son mode de vie.

Attention ce n’est pas un roman historique ! Même s’il donne une première approche de cette époque et qu’il est documenté, cela reste un roman agréable à lire, un policier qui nous amène dans une quête. J’ai aimé le lire et regretté d’arrivé aux dernière pages. Je me suis attachée à l’époque et aux personnages !

"Pas a pas, se va luènh" Proverbe occitan (Pas à pas on va loin)

dimanche 27 janvier 2008

Jan Pieterszoon Sweelinck

Jan Pieterszoon Sweelinck est né en 1562 à Deventer et mort en 1621 à Amsterdam.
Il fut l'organiste d'Oude kerk (la veille église d'Amsterdam), professeur et compositeur entre la période Renaissance et Baroque de la musique.
Ce fut, avant Bach, l'un des meilleurs spécialiste de l'orgue et du clavecin.

Il innova dans le domaine de la Fugue. Bach s'appuya sans doute sur ses travaux pour développer sa musique.
C'était un improvisateur de génie. On l'appelait l'Orphée d'Amsterdam. Sont parvenues jusqu'à nous plus de 70 pièces. On suppose que certaines d'entre elles sont semblables à celles qu'il improvisait pour ces concitoyens.

Un voyage musical qui vaut le détour ! Si, si, avant Bach il y avait une vie "organique" !


Ecoutez !

mercredi 23 janvier 2008

Betty and Tom

Ce matin, j'ai appris que des amis Irlandais sont dans la peine.
Leur fille...Emer....34 ans de vie...a choisit de la quitter...au Malawi...ou elle était infirmière volontaire dans une clinique.
Que dire, que faire pour leur apporter un peu de réconfort ?

Alors je reviens vers celle qui peut éclairer cette partie du chemin, difficile à comprendre et accepter, même si l'on a la foi chevillée au corps.


J'ai trouvé une transcription d'une interview, par 4 chemins, d'Elisabeth Kübler-Ross, sur radio canada, le 11 juin 1998.

Les mourants et la mort

Pour commencer une devinette. Voici ce qu'écrit la personne dont je vais vous parler :

" Le docteur B., une femme âgée, prétendait avoir des dons de voyance. Nous étions les premières triplées à l'accouchement desquelles elle ait participé. Elle se mit à scruter méticuleusement nos visages et fit à ma mère des prédictions sur chacune d'entre nous. Elle dit qu'Éva, née la dernière resterait toujours " la plus chère au cœur de sa mère " tandis qu'Erika, la deuxième choisirait toujours " la voie du milieu. " Puis, le docteur B., me désignant d'un geste, expliqua que j'avais montré la voie aux deux autres et ajouta " vous n'aurez jamais à vous inquiéter de celle-là. "

Qui était-elle? [Rires…]

Pour vous aider à vous situer dans le temps, je peux vous dire que j’ai parlé de cette personne à la radio à plusieurs reprises autour de 1971 ou 1972. Puis en 1975, paraissait un ouvrage très important, dont j'ai eu l'occasion de reparler par la suite. En parlant de son travail, j’ai abordé un sujet qui m’intéressait beaucoup : les soins palliatifs. Non pas que je m'occupe de l'accompagnement des mourants en phase terminale, mais j'ai été l'un des premiers membres du conseil d'administration de Palli-Ami, organisme associé à ce genre de question au sujet de la mort, des mourants etc.

Il s'agit d'Elisabeth Kübler-Ross, qui a d'abord écrit On Death and Dying, Les derniers instants de la vie, paru en anglais en 1975, puis en français un peu plus tard; cet ouvrage a été réédité récemment chez Fidès.

Cette femme est certainement à mon sens et avec le recul - je me dis parfois que l'âge procure certains avantages – l’une des personnes les plus importantes du siècle.
C’est à travers un monde matérialiste à outrance qu’elle s'est occupée d'une question dont tout le monde semblait vouloir se défaire : la mort et les mourants, l’aboutissement naturel de la vie de chacun d'entre nous. Elle a accompagné dans la mort des milliers de gens, puisqu'elle ne fait que cela depuis le début des années 1970, jusqu'à tout récemment où elle a pris une forme de retraite.
Elle a publié dernièrement The Wheel of Life: A Memoir of Living and Dying, traduit en français sous le nom de Mémoires de vie Mémoires d'éternité.
Je me suis plongé là-dedans et j'ai redécouvert cette grande dame de notre époque, et j’ai eu envie de partager cette redécouverte avec vous.

" Des années durant, j'ai été poursuivie par une réputation exécrable, par des gens qui me considéraient comme la Dame des " Derniers instants de la vie " (son premier ouvrage). Ils pensaient qu’avoir passé plus de trois décennies à poursuivre des recherches sur la mort et la vie après la mort me rendait automatiquement experte en la matière. Je crois qu'ils sont à côté de la question. Le seul fait indéniable concernant mon travail, a trait à l'importance de la vie. J'ai toujours dit que la mort peut constituer l'une des plus grandes expériences que l'on puisse connaître. Si vous vivez chaque jour de votre existence dans la droiture, alors vous n'avez rien à craindre d'elle. Peut-être ce livre, qui est certainement mon dernier, éclaircira-t-il ce point. Il suscitera sans doute également quelques questions nouvelles et pourra peut-être même en fournir les réponses. "

Dans sa maison de Scottsdale en Arizona, où elle s'est retirée depuis quelques années, elle parle de la petite fille qu'elle a été, son enfance en Suisse, destinée à devenir une femme au foyer, gentille et bigote, comme tant d’autres Suissesses etc.

" Certaines de mes opinions sont non conformistes. Ainsi par exemple, ces dernières années, j’ai souffert d’une demi-douzaine d’attaques cérébrales, parmi lesquelles une petite crise juste après Noël 1996. Mes médecins m’ont mise en garde, me suppliant d’arrêter le café, les cigarettes et le chocolat. Mais je continue toujours à m’adonner à ces petits plaisirs. Pourquoi pas? C’est ma vie après tout! "

Elisabeth Kübler-Ross, est une de ces bonnes femmes impossibles, une de ces entêtées, une obstinée...

" C’est ainsi que j’ai toujours été. Je suis très indépendante, têtue comme une mule, et un peu déséquilibrée, alors c’est comme ça que je suis et c’est tout. " En parlant du puzzle de sa vie elle dit : " Tout ce qui m’est arrivé devait m’arriver. Mon destin était de m’occuper des mourants. Je n’ai pas eu le choix lorsque j’ai rencontré mon premier atteint du Sida. " Elle est médecin au départ : " J’ai eu le sentiment qu’on me demandait de parcourir 400 000 km chaque année pour animer des séminaires afin d’aider les gens à gérer les aspects les plus douloureux de la vie, de la mort et de la période intermédiaire. Plus tard dans ma vie, une force irrésistible m’a incitée à acheter une ferme de 120 hectares dans la campagne virginienne ".
Et c’est là qu’elle a créé un centre d’accueil d’une part, qui est en même temps un centre de formation pour des personnes qui s’occupent de l’accompagnement des mourants.

J’ai retenu ces trois phrases dans l’introduction de son ouvrage :

" Tout le monde traverse des difficultés dans la vie; plus vous en aurez, et plus vous apprendrez et évoluerez "
Voilà qui est encourageant si ce n’est pas totalement désespérant, cela dépend du point de vue que l’on adopte bien sûr!
" L’adversité ne peut que vous rendre plus fort "
" Dès lors que vous aurez appris vos leçons, la douleur disparaît."

Puisqu’il s’agit de sa biographie, elle nous reparle de sa découverte de la mort, de l’expérience de la mort des autres, puis de tout ce qu’elle a vécu autour et alentour de ce phénomène, qui est considérable. C’est probablement la personne qui est allée le plus loin dans ce genre de recherches, avec Stanislav Grof.
" Les données rassemblées par l’observation auprès de mourants, m’ont convaincue qu’il ne s’agissait pas de pures coïncidences ou d'hallucinations, ce que les mourants vivaient ou avaient vécu. Un moment, ces découvertes remarquables m’ont conduites à une conclusion scientifique encore plus remarquable. La mort n’existait pas, en tout cas pas dans sa définition traditionnelle. J’avais le sentiment que toute définition nouvelle devrait aller au-delà de la mort du corps physique. Elle devrait prendre en compte la preuve que nous détenions, selon laquelle l’homme a également une âme et un esprit, une raison supérieure de vivre, un sens de la poésie, quelque chose de plus que la simple survie, quelque chose d’immortel. Les patients mourants qui étaient passés par les cinq stades déclaraient ensuite : une fois que nous avons accompli tout le travail pour lequel on nous avait envoyés sur terre, nous sommes autorisés à abandonner notre corps lequel emprisonne notre âme comme le cocon enferme le futur papillon "
Ce qui ressemble beaucoup à la formule qu’emploie Platon quand il dit que " L’âme est prisonnière du corps comme d’un tombeau ". Pour nous, c’est une formule qui paraît un peu froide comme ça, mais en grec, il y a un jeu de mots entre " soma ", le corps, et " sema " qui est le tombeau!
Les cinq phases en question, on ne les vit pas nécessairement dans le même ordre où elle les définit. Dans le film All that Jazz, on raconte la mort d’un chorégraphe et son passage à travers justement ces cinq étapes définies par Mme Kübler-Ross. C’est intéressant de constater que le scénario a été bâti à partir de ses observations.

Processus de la mort

" Selon les interviews que j’ai rassemblées, le processus de la mort se décomposent en plusieurs phases distinctes "

Elle en a identifié quatre :

" Première phase : Les gens flottent au-dessus de leur corps. Peu importe si les gens mouraient dans une salle d’opération ou dans un accident de voiture, ou encore s’ils s’étaient suicidés, tous ont rapporté avoir eu pleinement conscience de ce qui se passait autour d’eux au moment de leur mort. Ils quittaient leurs corps, tel des papillons qui sortent de leurs chrysalides. [...] Les sujets faisaient en outre l’expérience de la plénitude. Par exemple, si de son vivant quelqu’un était aveugle, il retrouvait la vue dans l’autre monde.
À ce stade, les sujets avaient abandonné leurs corps derrière eux et rapportèrent qu’ils étaient dans un état de vie " post mortem " que l’on peut seulement définir comme spirituel et énergétique. Ils étaient rassurés de constater qu’aucun être humain ne meure dans la solitude. Quelles que soient les circonstances ou le lieu de leur mort, ils pouvaient se rendre où ils voulaient à la vitesse de leur pensée. Certains affirmèrent qu’il leur suffisait de penser à la détresse des membres de leu famille pour se retrouver instantanément auprès d’eux. [...]
D’ailleurs les témoignages abondent là-dessus. Evidemment, avec la technologie qui permet de procéder à des réanimations de personnes qui étaient rendues très proches ou très loin de la mort, on a plus de ce genre de témoignages. Certains qui sont allés très près de " l’autre côté " sont revenus et ont affirmé avoir vécu ce genre d’expérience-là.
La troisième phase. On pénètre, disent les sujets, dans ce que l’on décrit habituellement comme un tunnel, ou un seuil transitionnel - bien que ces personnes, pour évoquer cet endroit, aient utilisé diverses images - un pont, un défilé entre deux montagnes, un joli ruisseau - et au bout de celui-ci, ils voyaient toujours une lumière brillante. Lorsque leurs guides les ont rapprochés de cette lumière, ils ont senti qu’elle irradiait une chaleur, une énergie, une force spirituelle et un amour intenses. La lumière, disaient-ils, est la source suprême de l’énergie de l’univers.
Les sujets rapportent s’être trouvés en présence de la Source Suprême, de quelque chose qui est indéfinissable mais que certains ont appelé la Source, certains l’appelaient Dieu. D’autres indiquèrent simplement s’être sentis entourés de tous les instruments de connaissance, passés, présents, futurs etc. "
" La conclusion fondamentale que j’ai tirée de tout cela c’est que les êtres humains, qu’ils soient riches ou pauvres, Américains ou Russes, ont des besoins et des soucis similaires. En fait, je n’ai jamais rencontré une personne dont le plus grand besoin n’ait été l’amour inconditionnel. "

Si je devais tirer l’essentiel de son propos, ce serait :
" Ce que la mort enseigne, c’est la vie, comment vivre la vie. "

Son dernier chapitre s’intitule justement Sur la vie et la façon de vivre et elle écrit :
" C’est bien dans mon style d’avoir d’ores et déjà prévu ce qui va se passer. Ma famille et mes amis viendront du monde entier, traverseront le désert jusqu’à ce qu’ils tombent sur un petit écriteau planté sur une piste poussiéreuse et sur lequel on peut lire Elisabeth, puis atteindront le Tipi indien et le drapeau suisse qui flotte très haut au-dessus de ma maison de Scottsdale. Certains me pleureront. D’autres auront compris à quel point je serai enfin soulagée et heureuse. Ils mangeront, échangeront des anecdotes, riront, pleureront et à un moment donné, lâcheront des douzaines de ballons gonflés à l’hélium. Qui donneront au ciel une apparence surnaturelle. Bien entendu ... je serai morte ".
C’est une directive qu’elle est en train de donner à ses successeurs, j’ai l’impression. Au fait, pourquoi pas, organiser une cérémonie d’adieu pour fêter l’événement…
" À 70 ans, moment ou j’écris ces lignes, je peux dire que j’ai vécu pleinement. À ma naissance je ne pesais que deux livres et des poussières et on ne s’attendait pas à ce que je survive. Par la suite, j’ai passé la plus grande partie de ma vie à combattre le Goliath que sont les forces de l’ignorance et de la peur. Tout ceux qui sont des familiers de mon œuvre savent que pour moi la mort peut constituer une des plus grandes expériences de la vie. Tout ceux qui me connaissent personnellement peuvent témoigner de mon impatience de quitter ce monde de souffrances et de luttes pour rejoindre le royaume de l’amour infini. "

Elle parle de sa " dernière leçon, celle de la patience " qui est très difficile à vivre, car il faut se la représenter comme une femme d’action qui a parcouru le monde, qui a soigné, vécu, d’un rendez-vous à l’autre, etc. Une femme très peu conformiste.

Sa dernière leçon, celle de la patience, me fait aussi penser à Alexandra David-Néel qui a traversé l’Himalaya à pied; une autre aventurière étonnante. À la fin de sa vie, elle était condamnée à mettre une heure et quart à descendre l’escalier du premier étage au rez-de-chaussée…
" Ma dernière leçon, celle de la patience n’a pas été de tout repos. Ces deux dernières années, à cause d’une série d’attaques cérébrales, je me suis retrouvée complètement dépendante des autres pour les moindres gestes de la vie quotidienne et pour les soins qui doivent m’être prodigués. Je dois me battre tous les jours pour descendre de mon lit, m’asseoir sur mon fauteuil roulant, aller à la salle de bains et en revenir. Depuis deux ans, je ne souhaite qu’une chose : quitter mon corps à l’image du papillon qui sort de sa chrysalide pour me fondre enfin dans la grande lumière.[...] Le seul intérêt de cette lente approche de la transition finale a été le temps que j’ai pu ainsi consacrer à la contemplation.[...] libérés comme le papillon, nous serons libérés de toute souffrance, de toute peur et de tout souci... nous serons libres comme un magnifique papillon qui retourne chez lui au royaume de Dieu... Un endroit où nous ne sommes jamais seuls, où nous continuons de grandir, de danser, de chanter, où nous retrouvons ceux que nous avons aimés et où nous sommes enveloppés d’un amour infini et inimaginable. "
Vous n’êtes pas obligés de partager sa vision des choses mais c’est intéressant de prendre note de son point de vue.
" Le plus grand cadeau que Dieu nous ait fait est le libre arbitre. "
" Si l’on avait protégé des ouragans les terrains où se sont creusés les canyons, vous ne pourriez pas contempler ces paysages fantastiques que l’érosion a sculptés au fil des siècles. "
" La seule raison d’être de la vie est l’évolution. La leçon suprême de la vie est d’apprendre à aimer et à être aimé de manière inconditionnelle. "

Lien avec le site de la transcription : http://www.radio-canada.ca/url.asp?http://www.radio-canada.ca/Par4/accueil.html

mardi 22 janvier 2008

Comme le fleuve qui coule : Paulo Coelho


Il y a le livre : "Comme le fleuve qui coule" et l'histoire du livre.

Le livre : c'est un recueil de récits écrits de 1998 à 2005.

Ce que l’auteur en dit :
"Ces pages contiennent les récits de certains moments que j'ai vécus, des histoires que l'on m'a racontées, des réflexions que je me suis faites pendant que je parcourais une certaine étape du fleuve de ma vie. Ces textes ont été publiés dans divers journaux du monde, et j'ai décidé de les réviser et de les compiler dans ce recueil. Ils font partie de mon existence et je vous les offre, à vous, lecteurs."

Extrait :

Manuel pour gravir les montagnes

A) Choisissez la montagne que vous désirez gravir. Ne vous laissez pas guider par les commentaires des autres, qui vous disent "celle-ci est plus belle" ou "celle-là est plus facile", vous dépenseriez beaucoup d'énergie et beaucoup d'enthousiasme pour atteindre votre objectif. Vous êtes le seul responsable et devez être sur de ce que vous faites.

B) Sachez comment arriver devant elle. Très souvent, on voit la montagne de loin- belle, intéressante, pleine de défis-, mais quand on essaie de s'en approcher, que se passe-t-il? Les routes la contournent, il y a des forets entre vous et votre objectif, ce qui parait clair sur la carte est difficile dans la vie réelle. Par conséquent, essayez tous les chemins, tous les sentiers, et puis un jour vous vous trouverez face au sommet que vous souhaitez atteindre.

C) Apprenez de quelqu'un qui est déjà passé par là. Vous avez beau vous juger unique, il y a toujours quelqu'un qui a fait avant vous le même rêve, et a finalement laissé des marques qui peuvent vous faciliter la marche. C'est votre bout de chemin, votre responsabilité également, mais n'oubliez pas que l'expérience d'autrui est d'un grand secours.

D) Vu de près les dangers sont contrôlables. Quand vous commencez à gravir la montagne, soyez attentif à ce qu'il y a autour. Des précipices, bien sûr. Des crevasses presque imperceptibles. Des pierres tellement polies par les tempêtes qu'elles sont glissantes comme de la glace. Mais si vous savez où vous posez chaque pied, vous remarquerez les pièges et vous saurez les contourner.

E) Le paysage change, donc profitez en. Il est clair qu'il faut avoir un objectif en tête- arriver au sommet. Mais à mesure que l'on monte, on voit d'avantage de choses, et cela ne coûte rien de s'arrêter de temps en temps et de jouir du panorama environnant. A chaque mètre conquis, vous pouvez voir un peu plus loin ; profitez en alors pour découvrir des choses que vous n'avez pas encore distinguées.

F) Respectez votre corps. Seul celui qui accorde à son corps l'attention qu'il mérite réussit à gravir une montagne. Vous avez tout le temps que la vie vous donne, donc marchez sans exiger ce qu'elle ne peut donner. Si vous allez trop vite, vous serez fatigué et renoncerez à mi-chemin. Si vous allez trop lentement, la nuit peut tomber et vous serez perdu. Profitez du paysage, jouissez de l'eau fraîche des sources et des fruits que la nature vous offre généreusement, mais continuez à marcher.

G) Respecter votre âme. Ne répétez pas tout le temps : "je vais réussir." Votre âme le sait déjà, ce dont elle a besoin, c'est de se servir de cette longue route pour grandir, pour s'étendre à l'horizon, atteindre le ciel. Une obsession n'aide en rien à la recherche de votre objectif et fini par vous priver du plaisir de l'escalade. Mais attention : ne répétez pas non plus : "c'est plus difficile que je ne le pensais", car cela vous ferait perdre votre force intérieure.

H) Préparez vous à marcher un kilomètre de plus. Le parcours jusqu'au sommet de la montagne est toujours plus long que vous ne le pensez. Ne vous mentez pas, le moment arrivera où ce qui paraissait près est encore loin. Mais comme vous êtes disposé à aller au-delà, ce n'est pas vraiment un problème.

I) Réjouissez vous quand vous atteignez le sommet. Pleurez, battez des mains, criez aux quatre coins que vous avez réussi, laissez le vent là-haut purifier votre âme, rafraîchissez vos pieds fatigués et en sueur, ouvrez les yeux, ôtez la poussière de votre cœur. C'est merveilleux, ce qui auparavant n'était qu'un rêve, une vision lointaine, fait maintenant partie de votre vie, vous avez réussi.

J) Faites une promesse. Vous avez découvert une force que vous ne connaissiez même pas, profitez en et dites vous que désormais vous l'utiliserez pour le restant d vos jours. De préférence, promettez aussi de découvrir une autre montagne et de partir vers une nouvelle aventure.

K) Racontez votre histoire. Oui, racontez votre histoire. Donnez-vous en exemple. Dites à tout le monde que c'est possible, et alors d'autres personnes se sentiront le courage d'affronter leurs propres montagnes.


Dans une ville d'Allemagne

"Regarde ce monument intéressant", dit Robert.
Le soleil de fin d'automne commence à se coucher. Nous sommes dans une ville en Allemagne. "Je ne vois rien, je réponds". Seulement une place vide.
-Le monument est sous tes pieds", insiste Robert.
Je regarde par terre: le pavement est fait de dalles égales, sans aucune décoration particulière. Je ne veux pas décevoir mon ami, mais je ne vois rien d'autre sur cette place.
Robert explique: " Il s'appelle le Monument invisible. Le nom d'un lieu où des juifs sont morts est gravé au bas de chacune de ces pierres. Des artistes anonymes ont créé cette place au cours de la Seconde Guerre mondiale, et ils ajoutaient des dalles à mesure que de nouveaux lieux d'extermination étaient dénoncés.
"Même si personne ne le voyait, le témoignage se trouvait là, et plus tard on finirait par découvrir la vérité sur le passé ».


La cérémonie du thé

Au japon, j'ai participé à la célèbre "cérémonie du thé". On entre dans une petite pièce, le thé est servi, et c'est tout. Si ce n'est que tout est fait avec un tel rituel et un tel protocole qu'une pratique quotidienne devient un moment de communion avec l'Univers.
Le maitre du thé, Okakura Kakuzo, explique ce qui se passe :
"La cérémonie du thé, c'est l'adoration du beau et du simple. Tout votre effort se concentre sur la tentative d'atteindre le Parfait à travers des gestes imparfaits de la vie quotidienne. Toute sa beauté consiste dansle respect avec lequel elle est réalisée."
Si une simple rencontre pour boire le thé peut nous transporter jusqu'à Dieu, il est bon dêtre attentif aux dizaines d'autres opportunités que nous offre une seule journée.

Citation : « Seul le courage sur le chemin permet que le chemin se manifeste. «

L'histoire du livre : ma lecture, entamée à Amsterdam, c'est poursuivie en Catalogne Française et Espagnol pour s'achever sur le chemin de Compostelle, plus précisément sur la Via Plata entre Séville et Casar de Caceres.
Mais ce livre à sa propre histoire.
J'ai croisé à plusieurs reprise un couple de Norvégien sur le chemin, nous avons échangés quelques mots ça et là. A Casar de Caceres, nous avons pris le temps d'une plus longue conversation et d'un repas partagé.
Ils avaient, ce jour là, terminé le livre qui leur tenait compagnie depuis le départ. J'avais achevé avec regret le livre de Paolo Coelho.
Naturellement, c'est imposé pour moi le partage de ses lignes, des émotions qu'elles ont suscitées, des réflexions qu'elles m'ont amenées.

Pages prisent au hasard qui éveillent un écho à l'intérieur de soit.
Rayon de soleil qui éclaire une journée difficile.
Pensées confortées par les mots qui sont écrits.
Discipline de vie apprise, mais qu'il est toujours bon de rappeler.
Senteurs Pyrénéennes qui me ramènent là ou mon cœur est toujours plus vivant.
Regard sur la vie amusé, complice, emprunt d'humanité.


Alors ce livre je leur ai confié. Il a continué à marcher, au rythme régulier du pas du pèlerin jusqu'à Compostelle. Puis il a voyagé vers la Norvège pour revenir finalement à Amsterdam...
Un paquet m'attendait, la veille de Noël : le livre, accompagné de la copie d'une page dédicacée par Paolo Coelho. Un cadeau de Noël qui m'a touché profondément.
Ce livre, je vais sûrement le faire voyager à nouveau ! Le confier à un autre lecteur qui aura plaisir à le découvrir. J'aime l'idée des livres que l'on partage !

Qu'elle est l'ambition de Paolo Coelho ?
Peut être : « faire réfléchir sur les choses importantes de l'existence ».
Il ne nous livre pas les clés, mais la base d’une réflexion, à nous d’aller plus loin sur le chemin.

Bonne lecture.

samedi 19 janvier 2008

Contes Francophones

"Racontes moi une histoire!"

Le site www.conte-moi.net propose 70 contes du patrimoine oral francophone.
Des contes du Mali, de Mauritanie, du Sénégal ou d’Haïti, lus en français par un conteur originaire du pays. Chaque histoire est une invitation au dépaysement.


On peut au choix :
Consulter le texte du conte, utiliser la fiche pédagogique, écouter le conte en français ou dans la langue dont il est issu. Il y a même pour certain conte une animation !




La fourmi et le roi Salomon


Ce jour là, une jeune fourmi avait osé, elle avait osé rester là, dans son trou, en train de travailler, pendant que toutes les autres fourmis se bousculaient pour se prosterner sous les pieds de Salomon, Salomon qui se promenait dans le désert, à coté de leur fourmilière. Salomon était un roi doublé d'un prophète. Il avait des dons impressionnants dont celui de dompter les animaux, de comprendre leur langage et de leur parler.
Malgré les ruades et bousculades de la foule, Salomon a remarqué l'absence de la jeune fourmi. Il leva la tête, la découvrit dans son trou et lui dit : - Que fais-tu là, bête menue, et pourquoi ne fais-tu pas comme tes congénères? - Sire, répondit–elle, ce n'est ni par impolitesse, ni par désobéissance que je ne suis pas venue comme les autres, mais tout simplement, je m’occupe à quelque chose qui me tient particulièrement à cœur : je veux déplacer cette dune de sable que vous voyez là ! - Ha ha ha ! Mon pauvre ami, rétorqua le roi Salomon, je doute que tu aies la vertu nécessaire, c'est-à-dire la patience et surtout la chance suffisante, c'est-à-dire la longévité, pour accomplir ce travail immense. - Moi non plus je n'en sais rien, confessa la fourmi, mais ce que je sais c'est que la force qui me pousse est plus puissante que la tempête du désert, je veux parler de la force de l'amour, car de l'autre coté de la dune de sable se trouve ma bien-aimée. Si je mourais avant de l'atteindre, je finirais ma vie dans la folie de cette chose qui meurt en dernier dans le coeur des êtres, c'est à dire l'espérance.
Cet échange a fortement ébranlé le grand roi et prophète Salomon, qui, dans le désert au milieu de nulle part, a compris le vrai sens de l'amour.

Illustration Yacouba Diarra

Voila de quoi réjouir les enfants, petits et grands !

vendredi 18 janvier 2008

Transport fluvial

Depuis que je vie à Amsterdam, je constate chaque jour que les marchandises transitent avec facilité grâce aux canaux.

Quelques chiffres :

Pays Bas : 30,6% part de la navigation fluvial dans le transport
317,6 volume de marchandises transportées en 2005
Belgique : 14,1% et 160,4
Allemagne : 13,6% et 236,8
France : 3,5% et 68,3
Hongrie : 5,8% et 8,4
Luxembourg : 3,6% et 10,4
Autriche : 3% et 9,3
Slovaquie : 0,3% et 2,3
Pologne : 0,2% et 7,2
République Tchèque : 0,1% et 1,6

Équivalence de transport :

1 convoi fluvial de 5000 Tonnes
= 125 Wagons de train
ou 250 Camions

Coût moyen de transport
(y compris le pré et post acheminement) :

Fluvial : 12
Rail : 22
Route : 21

Coût externe
(congestion, bruit, accidents, pollution) :

Fluvial : 3
Rail : 5
Route : 12

Le transport fluvial est 3,7 fois moins consommateur d'énergie que la route ( équivalent pétrole par tonne transportée) et 4 fois moins émetteur de gaz Carbonique !

Source VNF : Voies navigables de France (VNF) est un établissement public français (anciennement Office National de la Navigation dont le siège était à l'époque à Paris) chargé de gérer le réseau des voies navigables de France. Le patrimoine géré par VNF comprend 6700 km de voies navigables (dont 3800 km de canaux et 2900 km de fleuves), 419 barrages, 1602 écluses, ainsi qu'un domaine foncier de 800 km². Son effectif est d'environ 350 personnes auxquelles se rajoutent les 4500 agents du Ministère de l'Écologie, du Développement et de l'Aménagement durables.
Le réseau des voies navigables de France est réparti en plusieurs bassins : Seine, Nord (Escaut), Moselle, Rhin, Rhône, Loire inférieure… reliés entre eux par des canaux à petit gabarit. Le territoire desservi est situé principalement dans le Nord-Est et représente environ un quart de la superficie du pays.
Les voies à grand gabarit (plus de 1000 t) représentent une longueur de 1020 km, mais sont constituées par des tronçons en impasse, non reliés entre eux par des voies à grand gabarit.Wikipédia.

A quand le développement des voies fluviales ?

On parle d'un projet de canal à grand gabarit Seine-Nord Europe.
La liaison Seine-Escaut, connue aussi sous le nom de « canal Seine-Nord-Europe », est un projet de liaison fluviale à grand gabarit entre le bassin fluvial de l'Escaut et celui de la Seine. Il comprend notamment en France un canal d'une longueur de 106 km devant relier le canal Dunkerque-Escaut à l'Oise. C'est l'un des 30 projets prioritaires du futur réseau transeuropéen de transport (RTE-T). Son coût global est estimé à 2,6 milliards d'euros (2004) ou entre 3,1 et 3,5 milliards d'euros (2007).
L'intérêt de ce projet est de mettre en communication l'Île-de-France, première région économique française, dont le port autonome de Paris (premier port fluvial français), ainsi que les ports normands du Havre et de Rouen, avec les ports de Dunkerque, Anvers et Rotterdam, ainsi qu'avec le réseau fluvial du Benelux et le bassin du Rhin. Il désenclaverait deux segments actuellement en impasse du réseau navigable français à grand gabarit. Il vise principalement à alléger l'autoroute du Nord (autoroute A1) de son important trafic de poids lourds. Il risque toutefois de déplacer du trafic ferroviaire, qui est un concurrent plus direct de la voie d'eau que le transport routier. Le trafic fluvial sur cet axe serait, selon les études réalisées par VNF, quadruplé à l'horizon 2015 et porté à 18 millions de tonnes annuellement.
Une enquête publique sur le projet Seine-Nord Europe s'est déroulée du 15 janvier 2007 au 15 mars 2007. La déclaration d'utilité publique a été obtenue en fin 2007. La mise en service est prévue vers 2013 si le financement est fait via un contrat de partenariat public-privé ou en 2015 si le financement est fait en maîtrise d'ouvrage publique.Wikipédia.

Voilà de quoi nourrir une saine réflexion concernant le transport des marchandises !
Un constat : ici, ça marche super bien !

lundi 14 janvier 2008

Les cerfs volants de Kaboul au Théâtre Tuschinski

Les cerfs volants de Kaboul (The Kite Runner) est tiré du premier roman de Khaled Hosseini : "Je suis toujours surpris par la façon dont les gens réagissent à mon roman, mais je pense que c'est le fait du très fort coeur émotionnel du livre. Les thèmes, la culpabilité, l'amitié, l'oubli, la perte, le désir de pardon et l'envie d'être meilleur ne sont pas des thèmes Afghans, mais des expériences simplement humains, en dehors de la couleur, de la culture ou de la religion."

Les images sont magnifiques et les scènes tournées en Afghanistan sont spectaculaires. Les acteurs sont authentiques.
Au début des années 70, au coeur de Kaboul, deux amis, Amir et Hassan, participent à un combat de cerfs-volants. Mais, conduit par la peur, Amir trahi son ami. Il n'arrive pas à admettre sa lâcheté, sa culpabilité donc il écarte son ami de sa vie. Puis il quitte l'Afghanistan avec son père. Vingt ans plus tard, il revient dans son pays, marqué par le passage des Talibans, à la recherche de la paix et du pardon. En fait il s'agit d'une quête qui l'aide à grandir. C'est une histoire profondément humaine.

La course de cerf-volant (Gudiparan Bazi) était un passe-temps favori en Afghanistan durant les 100 dernières années. Mais après dix ans d'affrontement contre l'URSS, suivies d'une profonde guerre civile et ethnique, les habitudes ont été bouleversées. Pire encore, les talibans arrivés au pouvoir ont carrément interdit la pratique du cerf-volant, (le 7ème des 16 commandements taliban) tout comme beaucoup d'autres jeux d'enfants, considérant que c'était néfaste à l'étude du Coran. Selon la règle Taliban, si vous étiez attrapé avec un cerf-volant, vous étiez battu et la bobine était détruite. Cependant, depuis la chute du régime Taliban, le Gudiparan Bazi a de nouveau refait surface.

Le cerf-volant afghan est appelé "Goudi Parân" (littéralement Poupée volante).En Afghanistan, on jouait au cerf-volant les vendredi (jour de congé hebdomadaire) et seulement l'hiver (période des vacances scolaires). Chaque quartier, chaque ruelle avait son champion. Dès le vendredi matin, les Goudi Parân Bâz (pilotes) montaient sur les terrasses des maisons et une multitude de cerfs-volants prenait alors leur envol. Le bleu intense du ciel de Kaboul miroitait de mille couleurs, c'était un spectacle magnifique, inoubliable ! Les "Combats du Vent" s'engageaient alors, impitoyables, et duraient parfois de longues minutes. Le Tcharkha (bobine) se vidait à une allure vertigineuse. Le Goudi Parân Bâz faisait tourner son cerf-volant à droite puis à gauche puis le redressait tout en lâchant du fil. Lorsqu'un Goudi Parân était libéré de son attache, des cris de joie saluaient le vainqueur, mais les Goudi Parân Bâz savent que pour des histoires de vent, la victoire est toujours éphémère. Dans les veillées d'hiver à Kaboul, on racontait souvent les récits de combats mémorables entre grands Goudi Parân Bâz. Tous les Kaboulis ont encore en mémoire l'histoire de Fazlo, célèbre lutteur et Goudi Parân Bâz, qui avait un jour de fête fait voler son plus beau Goudi Parân, chargé de voeux et de messages d'amour au dessus de la maison de sa bien aimée. Ainsi le ciel de Kaboul murmure encore aux oreilles de ceux qui ont le nez en l'air, des histoires merveilleuses de Goudi Parân messager d'amour, objet de rêve. (texte de Tareq S. et Homayun S - nov. 95 – Extrait du Manjha News)

Un article sur le net : Le film américain "Les Cerf-volants de Kaboul" interdit en Afghanistan

Le Théâtre Tuschinski : inauguré en 1921, c'est un mélange de style art déco et de l'école d’Amsterdam.
Les pieds s'enfoncent dans de moelleux tapis! Dans le hall d'entrée, le tapis fabriqué à la main s’étale sur 150 mètres carrés.

Marlene Dietrich, Edith Piaf, Joséphine Baker se sont produites sur la scène de la grande salle.

La grande salle est aujourd'hui un cinéma. De vastes fauteuils permettent de s'installer confortablement avec à la main une coupe de champagne. L'univers des années vingt est là, miraculeusement préservé. Lustres, peintures, objets décoratifs, meubles, cette ambiance d'un autre siècle est bien présente. Quel plaisir de s'installer au balcon pour regarder un bon film.

Attention arrivez en avance pour prendre le temps de détailler la déco de la salle.
Un seul mot : impressionnant !
Bon voyage dans le temps !

vendredi 11 janvier 2008

RembrandtPlein : la ronde de nuit

C'est une place au centre d'Amsterdam. La ronde de nuit, la peinture la plus célèbre du Rembrandt est ici représentée par des statues à taille humaine.

Le tableau : Rembrandt à peint le une compagnie de la garde civique.
La particularité du tableau est dans le mouvement donné à la compagnie : les gardes se déplacent ensemble. Tout en marchant, le capitaine ordonne à son lieutenant, de faire avancer la compagnie au pas.
La ronde de nuit ressemble à l’instantané d’un groupe en mouvement, et non à un portrait apprêté, ce qui est exceptionnel pour l'époque.


Au milieu de la ville, les personnages sont là en chair et en os. Enfin presque, des sculptures de bronze, immobiles, figurent la scène du tableau. Le tableau prend vie, à travers les trois dimensions.



Dans la neige, les statues sont entourées par des écrans géants en couleurs qui diffusent de la publicité, des bars, des pubs, des tramways ; le contraste est saisissant.

La compagnie d'un autre siècle, armée jusqu'aux dents, avance d'un pas assuré au milieu d'une place dédiée aux plaisirs du vingt et unième siècle.














Amsterdam et ces contrastes, ne manquez pas le détour !












jeudi 10 janvier 2008

Noël sur le Dam





Vendredi 21 Décembre, 20 heure sur la place du Dam.

Sous l'oeil attentif des statues et des girouettes, une scène, installée sur le Dam, dans l'axe des deux rues piétonnes marchandes, attire le regard.
Les passants : touristes, badauds, chalands de la dernière heure sont surpris, arrêtés dans leur élan.
Sur la scène quatre chanteurs nous invitent à les écouter.
Quatre voix distinctes qui forment une harmonie.
Quatre énergies qui nous offrent un cocktail de negro spirituals.
Sur les visages des spectateurs se dessinent des sourires, les yeux se mettent à briller et des voix se joignent à celles des chanteurs.
L'ambiance de Noël est bien là.
Malgré le froid qui gèle les pieds, la foule reste attentive, charmée par le spectacle.


Tout à coup, l'harmonie est interrompue.
Le son de slogans, lancés à l'aide d'un porte voix, se rapproche.
Des manifestants armés de banderoles, entourés d'un cordon de police, arrivent sur la place. Incroyable!
Amsterdam est une ville où tous peuvent s'exprimer en même temps.
Negro spirituals, chants religieux au premier plan et slogans contestataires au second plan.
La scène est irréelle.
La manifestation passe, traversant la place.
Et les chants continuent tout cela dans une atmosphère de normalité totale !

Le spectacle se poursuit ! Une chorale de marins entament des chansons qui apparemment sont des grands classique, car la foule reprend les refrains.

Samedi 22 Décembre, 14 heure, sur la place du Dam. La scène qui avait disparue ce matin est à nouveau en place.

Une chorale interprète des chansons Hollandaises ! Enthousiasme et bonne humeur sont encore une fois au rendez vous. Les enfants dansent devant la scène, les adultes regardent avec un oeil attendrie, mais tout en gardant une réserve de bon aloi. Les touristes n'en croient ni leurs yeux, ni leurs oreilles.




Et la vie continue sur Le Dam : les pigeons envahissent l'espace, le temps de picorer la nourriture offerte.



Une nouvelle chorale prend place. Là encore chaque voix résonne de sa propre tonalité pour créer une harmonie. Que d'énergie, de plaisir à chanter. Et toujours des sourires qui se dessinent sur les visages de l'assistance !

Encore des negro spirituals, mais dans un style différent. Chanter pour Dieu en cette période de l'année semble très à propos. Un petit panneau sur le bord de la scène avertis que la chorale est à la recherche de choristes masculins. Effectivement ils sont en sous nombre. Mais cela ne les empêche pas d'être bien présents parmi les voix féminines.


Un nouveau rebondissement sur le Dam ! Free hug ! Gratis Knuffel ! Calin gratuit ! Échange de chaleur humain, bien plus précieux que l'encens, l'or ou la myrrhe.



Dimanche 23 Décembre , 14 heure, sur la place du Dam.

Une chorale d'enfant s'en donne à coeur joie ! Le chef de chorale, pas décontenancé par une corde de sa guitare cassée, répare, tout en enchaînant le spectacle. Les enfants sont vraiment à la fête, visiblement heureux d'être sur scène.

Une nouvelle surprise ! Sous les yeux ébahit des enfants le sapin de noël géant qui se trouve à coté de la scène se transforme. Sont sommet disparaît et à la place, une chanteuse déguisée émerge. Grâce à un micro elle chante et invite la foule à participer. Interpellant les passants, leur demandant de montrer leur emplettes... Intéressant de lire sur les visages la réaction de chacun qu'en un spectateur réalise que ce qu'il entend arrive tout droit du sommet du sapin !

Une dernière chorale de marins entame des chansons qui racontent la vie, les épreuves, les amours des hommes de mer.



Notre Miss sapin clos l'après midi. Regardez dans son casque le Dam se reflète !


Merci à tous les artistes petits et grands, c'était fantastique ! Un beau cadeau de Noël !