mercredi 23 mai 2007

L’exposition photo : Viva Cuba









Le photographe Eric van den Elsen est né en 1961.
Il réalise des publicités pour des magasines tels que Marie Claire, Elegance, Cosmopolitan...

Il est fasciné par Cuba et la musique Cubaine. Il a édité un livre dédié au rythme Cubain.

Une dizaine de photos sont exposées dans la galerie du Melkweg. Elles font apparaitre des scènes qui correspondent bien à la réalité de la vie Cubaine.

Mais je suis restée sur ma faim, le nombre de cliché est insuffisants pour dresser une esquisse du monde cubain et de sa musique.
Un film accompagne l’expo. Il donne l’occasion de jeter un regard sur une réalité qui nous est étrangère et en même temps nous permet d’approcher cette musique du soleil. Je me suis replongée dans ce monde à la fois triste, car privé de la plus élémentaire des liberté, et de ce peuple capable de danser pour exprimer la joie de vivre : un contraste saisissant.

Le rythme de Cuba en photo. C’est le titre de l’exposition, mais faire transparaitre l’émotion que provoque la musique, son rythme, sur une pellicule : le défi est immense.

Je vois Cuba à travers ses photos, mais je suis loin de ressentir l’émotion dégagée par la musique.

Je n'ai rien trouvé d’exceptionnel.

Si quelqu’un pouvait me retranscrire un sentiment différent et m’expliquer en quoi je suis passée à coté de la vision du photographe ce serait super !

dimanche 20 mai 2007

Le chevalier à l’armure rouillée


Le chevalier à l’armure rouillée, Robert Fischer

C’est un livre qui parle au cœur et à l'âme. Encore faut il accorder ce cadeaux à son âme.

L’histoire : Un chevalier tue des dragons, sauve des demoiselles en détresse, bref il fait son boulot de chevalier. L’image que lui renvoi tous ses exploits est satisfaisante : il se croie bon, gentil et plein d’amour. Il est fier de sa magnifique armure qu’il ne quitte jamais. Pour bien montrer à chacun, surtout sa famille ce qu’il représente.

Mais voilà un jour il se rend compte qu’il n’est plus capable d’enlever son armure. Il n’arrive plus à redevenir lui-même.
Il est devenu son personnage et même pour ses proches il est incapable enlever l’armure.
Il commence une quête à la recherche de sa propre identité.
Au gré des rencontres, des épreuves, il retrouve qui il est et qui il n’a jamais cessé d’être.
Il chasse les illusions et la peur pour se retrouver.

J’en connais qui marchent plus de 2000 km pour comprendre la même chose : accepter qui ils sont, trouver dans le regard des autres une réalité qu’ils ne veulent pas voir. C’est un voyage difficile et qui prends du temps.

L’une des idées de base, c’est que nous n’avons pas besoin d’acquérir quoi que se soit de nouveau pour être heureux, il nous suffit de nous débarrasser de ce qui nous encombre…
Le graal se trouve bien là, à l’intérieur de chacun d’entre nous.


J’ai trouvé un commentaire que j’aime beaucoup : "Que de temps passons nous enfermés dans cette armure avant de nous rendre compte qu'elle nous coupe de nos proches, de ceux que nous aimons le plus au monde ... Un temps qui pourrait être infini si la vie ne nous faisait pas signe ! Un jour où l'autre on se cogne, on percute quelqu'un ou quelque chose... Où suis-je ? Qu’ai-je là devant le visage ? Comment retrouver mon apparence humaine ? Désolé je vous ai fait mal ? Oui je comprends cet accoutrement ne rend pas la proximité confortable, je ne me rendais pas compte, excusez moi, je ne voulais pas...Mais comment sortir de là ?Il est long le voyage, il fait très peur, il est parfois douloureux mais il est fantastique. Cheminer vers soi même et se rendre compte que l'on chemine dans la même foulée vers les autres, alors même que l'on croyait les quitter..."


Nous portons tous un masque. Nous avons tous une ou des blessures intimes que nous cachons soigneusement derrière une armure.

J'ai aimé ce livre, c'est comme le petit prince de Saint Ex. A chaque lecture un nouvel aspect se révèle. C'est un livre qui aide à grandir.

Pause


« Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte, et souvenez vous de la paix, qui peut exister dans le silence. Sans aliénation, vivez autant que possible en bons terme avec toutes personnes. Dites doucement et clairement votre vérité et écoutez les autres même le simple d’esprit. Ne vous comparez à personne : vous risqueriez de devenir vaniteux. Il y a toujours plus grand et plus petit que vous… Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements. Soyez toujours intéressé à votre carrière, si modeste soit elle : c’est une véritable possession dans les priorités changeantes du temps. Soyez prudent dans vos affaires, car le monde est plein de fourberies. Mais ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe : plusieurs individus recherchent les grands idéaux et partout la vie est remplie d’héroïsme. Soyez vous-même. Surtout n’affectez pas l’amitié ! Non plus ne soyez cynique en amour, car il est en face de toute stérilité et de tout désenchantement aussi éternel que l’herbe. Prenez avec bonté le conseil des années en renonçant avec grâce a votre jeunesse. Fortifiez une prudence d’esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain. Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères ! De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude… Au delà d’une discipline saine, soyez doux avec vous-même. Vous êtes un enfant d l’univers, pas moins que les arbres et les étoiles : vous avez le droit d’être ici. Et qu’il vous soit clair ou non, l’univers se déroule sans doute comme il devrait. Soyez en paix avec Dieu, quelle que soit votre conception de lui, et quelle que soient vos travaux et vos rêves. Gardez dans le désarroi bruyant de la vie la paix de votre âme. Avec toutes ses perfidies, ses besognes fastidieuses et ses rêves brises, le monde est pourtant beau ! Prenez attention….Tachez d’être heureux. »
Trouvé dans une église de Baltimore en 1692

Le style est tout à fait désuet, mais le contenu est d'actualité et interpelle toujours!

Albert Jacquard : De l’angoisse à l’espoir, leçons d’écologie humaine

Albert Jacquard : De l’angoisse à l’espoir, leçons d’écologie humaine

I - Aujourd’hui l’angoisse

« Nous sommes entrain se vivre une révolution, et nous ne devons pas oublier que toute révolution se partage en deux camps : ceux qui la subissent et ceux qui la conduisent. Nous devons donc nous rendre compte que nous avons le devoir de participer activement aux changements en cours, pour leur donner la bonne direction. »

Qu’est l’être humain aujourd’hui ?
Les notions d’univers, de temps, d’espace, de matière ont changées, ce qui a entrainé un accroissement de notre aptitude à transformer le monde. Notre capacité de destruction s’est accrue, ainsi que notre pouvoir sur le monde vivant et nous savons transformer la nature même des êtres humains. Nous devons affronter des problèmes auxquels aucun philosophe n’avait pensé.
Nous sommes en route pour un « mutation irréversible »

Les révolutions conceptuelles.
La lucidité apportée par les concepts scientifiques mis au point au cours du XX ème siècle nous aide à passer d’une vision pessimiste du monde à une vision plus optimiste et surtout d’une attitude soumise à une attitude active.
La réalité n’est plus déterminée, mais aléatoire.
La logique n’est plus rigoureuse, mais remplacée par l’indécision.
Donc nous disposons d’un espace de liberté à gérer et nous manquons de points de repères.
Les processus de transformation qui construisent demain à partir d’aujourd’hui sont aléatoires.

La terre comme demeure définitive.
La préoccupation de l’avenir domine la conscience du présent, ce qui provoque l’angoisse permanente du lendemain.
Un, nous sommes prisonniers de la terre donc de son devenir.
Deux, nous ne sommes peut être pas seuls dans le cosmos, mais nous sommes isolés. La communication avec une autre civilisation serait une coïncidence extraordinaire.
Trois la possibilité de transhumance est réduite par la vitesse de la lumière qui reste infranchissable.

Donc la terre restera notre planète définitivement, nous devons chercher à vivre avec elle sereinement, en la respectant, en s’efforçant de ne pas la détruire.

La finitude de notre planète.
Quel est l’avenir de notre civilisation, sachant que nous en sommes à la fois les créateurs et les produits ?
A terme notre civilisation disparaitra, mais pour l’instant consacrons nous à rendre meilleur le sort de nos contemporains et de nos descendants et gérant au mieux les contraintes imposées par notre environnement.
En tenant compte de la finitude des richesses terrestres :
- La surface habitable qui interdit une croissance sans fin du nombre des humains. Et surtout du gaspillage généré par le mode de vie des Occidentaux. La seule issue réside dans le choix d’une diminution de la consommation par les peuples les plus riches.
- La gestion de notre atmosphère qui nous permet de vivre à la surface de la terre : la couche d’ozone .
- Tous les biens non renouvelables à considérer comme « Bien commun de l’humanité »

Nous devons tenir compte de la fragilité de notre planète et de notre capacité à la détruire.
Paul Valéry « Le temps du monde fini commence ».

Les biens renouvelables.
Nous dilapidons le pétrole. Nous appauvrissons l’humanité. Au nom du concept de propriété, un petit nombre de personnes se sont approprié cette richesse commune. De même pour les œuvres d’art, elles doivent rester propriété de l’humanité.
Nous risquons de rendre notre terre inhospitalière. Nous devons respecter les hommes qu’elle abrite, et surtout ceux qu’elle abritera.

Une nouvelle vision de l’homme.
Nous sommes capables d’acquérir de nouveaux pouvoirs et de faire reculer les limites. Nos nouveaux pouvoirs peuvent à présent être source d’angoisse, car à long terme ils peuvent provoquer des catastrophes.
XVIIIème siècle, les idées dominent : l’égalité de toutes les personnes humaines a amené une révolution.
XIVème siècle, la création de la société industrielle : triomphe des « grands patrons ».
XXème siècle, évolution de la technique et passage du pouvoir des mains des politiques et des industriels vers celles des financiers et des économistes.

Le pouvoir aux économistes.
La société occidentale fait confiance à un processus que l’on croit capable de résoudre tous les problèmes : l’augmentation de la consommation pour répondre à la « loi du marché ».
Ce n’est pas rationnel car les limites de nos ressources planétaires ne sont pas infinies.
Dans le système actuel on confie aux égoïsmes individuels le soin de piloter la gestion de la collectivité en fonction de la valeur définie des biens.
La santé, l’éducation, la justice, la culture sont des « biens » dont la valeur ne peut être définie. Ils n’ont pas de valeur, mais ils ont un cout. Le risque est de réduire ces secteurs au profit de secteurs plus « rentables ».
Le progrès technique à entrainé la diminution de la pénibilité du travail. Mais, aussi l’exclusion du système productif d’une tranche de la population. Cette structure sociale est en fait une source de misère et de désespoir qui amène violence, délinquance, drogue…


II – L’univers autocréateur

La durée et le temps.
Notre univers tend vers un accroissement de la complexité qui entraine la mise en place de performances nouvelles. Le temps est donc créateur, même si à notre échelle, il nous amène inéluctablement vers notre mort.

L’évolution de la terre.
Sur terre, cette course vers la complexité a créé la molécule d’ADN qui a la capacité de fabriquer un double, donc d’être indestructible. Elle a emmagasiné des pouvoirs au fur et a mesure de son évolution celui de dissocier le gaz carbonique et rejeter de l’oxygène ce qui à produit la couche d’ozone. Cette protection contre les ultras violets a permis à des êtres vivants de quitter le milieu aquatique. Puis les végétaux, les animaux terrestres se sont développés. Un changement climatique à favorisé le développement des mammifères, notamment des primates. Enfin un groupe de primate c’est séparé pour aboutir à deux espèces, les chimpanzés et Homo.

Le Big Bang.
Une théorie qui camoufle l’incapacité à répondre à l’éternelle question « Comment est né ce cosmos ? »
L’objet de la science est de décrire ce qui s’est passé depuis l’origine et de comprendre les mécanismes du mouvement qui tend vers toujours plus de complexité et de performances.

L’évolution du cosmos.
Le scientifique doit rester modeste et constater son impossibilité à répondre à des interrogations fondamentales. Deux forces sont en opposition : l’élan de l’explosion initiale et l’attraction gravitationnelle, pour savoir laquelle l’emportera il faudrait connaitre la densité de l’univers. Cette question les hommes du passé ne pouvaient se la poser, mais dans notre présent nous n’avons pas la réponse. Les théories nouvelles bouleversent notre conception du cosmos.

L’entropie .
Linné au XVIII nous propose trois ordres : minéral, végétal, animal.
Théorème de Carnot au XIX : l’entropie d’une structure c'est-à-dire son niveau de désorganisation, ne peut que croitre. Donc le cosmos ne peut tendre que vers un état total de désorganisation ! Ceci ne prévaut que pour un système strictement isolé ce qui est rarement le cas. Les êtres vivants sont caractérisés par leur échange avec leur milieu. En fait l’influence des structures voisines amène à une amélioration des performances, à une augmentation de la complexité. Donc l’échange nous fait échapper à l’entropie.
La ville permet des échanges sans que ceux-ci deviennent invasifs. La structure architecturale doit corresponde à ce besoin. L’humanité doit préserver sa capacité d’autocréation due à sa complexité.

L’évolution vers la complexité.
La complexité est fonction du nombre des éléments de la structure considérée, de leur diversité et de la qualité des interactions qui rendent ses éléments solidaires. La complexité entraine l’imprévisibilité. Assembler, c’est produire de l’inattendu.

Les forces à l’œuvre dans l’Univers.
L’attraction gravitationnelle : provoque une attirance mutuelle entre tous les objets dotés d’une masse.
La force électromagnétique : provoque une attirance ou une répulsion entre les objets dotés d’une charge électrique.
Deux forces nucléaires agissant sur les noyaux atomiques.
Leur interaction fait progresser la complexité de l’univers. L’équilibre des forces à permis de ne pas aboutir à un univers homogène.
Qui est le grand ordonnateur de cet équilibre : Dieu? ou une multitude d’univers parallèles qui ont abouti à la sélection du notre ?
La règle de base de la science répond au Comment, pas au Pourquoi.

III - l’aboutissement provisoire : Homo

L’ADN
L’ADN a résisté à la sélection grâce à sa capacité de reproduction, à sa capacité de mutation. L’ADN gère la fabrication de protéines. Les protéines interagissent et mettent en place des processus, les métabolismes qui permettent à cet ensemble de molécules de respirer, digérer, réagir : en un mot vivre. Ces êtres vivants ont modifiés leur milieu. Les algues bleues ont dissociés les molécules de gaz carbonique pour garder le carbone et rejeter l’oxygène. L’oxygène s’est élevé dans l’atmosphère et à créer la couche protectrice d’ozone qui arrête les rayons ultraviolets venus du soleil. Les êtres aquatiques ont pu explorer les terres émergées. L’évolution n’a pas été le résultat de la seule nature, elle a été influencée par les êtres que celle-ci avait créés.

De la reproduction à la procréation.
La reproduction produit des copies.
La procréation produit des nouveautés. Un individu transmet la moitié de ce qu’il avait reçu grâce à une gamète, l’autre moitié venant de l’individu partenaire. La collection de gamète est si fabuleusement riche que toute prévision est illusoire.

L’évolution.
Lamarck : transmission des caractères acquis.
Darwin : la compétition est la loi de la nature, c’est grâce à elle que les espèces s’adaptent et progressent.
Fixiste : monde stable, définitivement identique à l’état voulu par Dieu lors de la création.
Aujourd’hui : transformation et différenciation des espèces à partir d’une origine commune.

L’inné et l’acquis.
Mendel : chaque géniteur nous transmet la moitié de ses caractéristiques.
L’inné est l’ensemble de ce que chacun reçoit lors de sa conception. Reçu au départ.
L’acquis est tout le reste. Apporté par notre aventure.
Cela implique que les « ratés » peuvent apporter des différences bénéfiques pour tous. Ils ne savent pas faire ce que les autres savent faire, mais ils savent parfois faire ce que les autres ne savent pas faire.

La victoire des handicapés.
L’évolution est aussi le résultat de la victoire non pas des « meilleurs », mais des « ratés ».
De mutation en mutation nous sommes arrivés à avoir un cerveau qui peut être considéré comme l’objet le plus complexe réalisé par le cosmos. Le cerveau humain est celui dont les pouvoirs sont les plus fabuleux.

L’intelligence.
Multiples activités qui implique notre cerveau, mais qui dépendent aussi de l’ensemble de l’organisme : l’émotion, l’imagination, la création, l’interrogation sur soi même, le doute.

L’ordre et le désordre.
L’intelligence résulte du besoin permanent de hiérarchie, d’ordre. L’ordre absolu est équivalent à la mort. Paul Valery : « Deux danger nous menacent : le désordre et l’ordre ».
La vie est un juste équilibre entre l’ordre et le désordre.

Les espèces et les races.
Une race est définie en fonction de sa dotation génétique et non pas en fonction de caractéristiques apparentes. C’est une mesure de distance génétique faible qui qualifie une race. Concernant l’être humain les dotations génétiques des différentes populations ne permettent pas de faire des regroupements. Le concept de race est donc non opérationnel pour l’espèce humaine. Donc le racisme ne peut s’expliquer par une réalité biologique.
C’est l’expression d’une peur de « l’autre », considéré comme dangereux en raison de sa « différence » qui se déguise en mépris. La construction de chaque personne nécessite la rencontre des autres. L’autre doit être une source d’enrichissement et non pas un adversaire à piétiner dans une société de compétition.

IV- De l’individu à la personne

La nécessaire conscience.
Jusqu’au XX ème siècle : tout nouveau pouvoir est source de progrès.
XVII, Francis Bacon : le but de la science était de réaliser tout ce qui était rendu possible par notre compréhension.
Einstein affirmait le soir d’Hiroshima : « Il y a des choses qu’il vaudrait mieux ne pas faire »
Comment résoudre les problèmes éthiques posés par la manipulation génétique ?

Le rôle du projet.
Dans l’univers tout est présent ou passé. L’homme seul ayant découvert l’avenir.
Au lieu de subir les forces en action, il oriente, choisit, décide ce qui est bien ou mal et se construit une éthique. La morale est la nécessité par la possibilité du projet.
La véritable mondialisation doit être celle de la culture à condition de réserver la diversité et le respect des différences. Nous sommes passés d’une ère de survie de l’espèce humaine à un excès de naissance qui est une menace. Il faut mettre en place une démocratie planétaire de l’éthique.

Le point d’arrivée, la personne humaine.
Nous devons être conscients de nos pouvoirs et nous interroger sur le droit de les exercer en assumant notre rôle de cocréateurs du cosmos, mais aussi comprendre comment notre hyper complexité cérébrale nous permet d’échapper collectivement au sort commun des objets produits par l’univers.
Il faut mettre en relation les individus et non pas les additionner. La richesse de notre cerveau nous à permis de manifester une merveilleuse intelligence, mais c’est la complexité du réseau que nous établissons avec les autres qui nous a fait accéder à la conscience d’être. Le plus de chacun, ce sont les autres. Les liens que nous tissons constituent la meilleure définition de nous mêmes. Nous avons fait l’humanité, elle nous a transformés. La nature à produit des individus, nous avons créé des personnes. Il nous faut maintenant poursuivre cette construction de l’humanité et adopter un projet digne de ce que nous pouvons réaliser.

V- Demain : l’espoir

Un projet pour demain.
Mettre en place une organisation qui ne soit plus fondée sur la compétition, mais sur la solidarité ou aucun être humain ne peut être considéré de « trop ».
En prenant comme moteur la compétition, nous considérons tout autre comme un adversaire, tout au moins comme un obstacle. Il nous faut au contraire voir en toute autre une source. Serons-nous capable d’amorcer le changement d’accepter de réduire notre consommation de biens non renouvelables ?

Puissance de l’Homme.
Demain ne peut pas être semblable à hier. Comment affronter les choix décisifs ?
Aujourd’hui notre société occidentale est contre les autres. Le principe : consommons toujours plus et tout ira mieux ! Elle nous conduit à épuiser les biens non renouvelables de notre planète. Elle néglige la fonction première de toute communauté humaine : créer un réseau permettant à tous d’échanger et à chacun de devenir une personne. La nature a produit Homo, mais c’est l’humanité qui créé l’Homme.

Un nouveau système éducatif.
C’est par la mise en commun des systèmes éducatifs que des progrès rapides peuvent être espérés dans la mise en place d’une structure humine planétaire.

Le rôle de l’architecte.
Le « toit » de la maison d l’humanité ce sont les générations à venir.
Les fondations ce sont les décisions prises aujourd’hui.
La bonne question pour l’architecte : ce que j’ai réalisé aujourd’hui aidera-t-il les hommes de demain à vivre plus sereinement ?

La substantifique moelle que je voudrais retenir de ce livre :

« Seul l'être humain comme être vivant se sert du présent pour planifier l'avenir, un avenir incertain et aléatoire d'où l'angoisse. »

« C’est la capacité d'engagement de chacun qui servira à bâtir l'avenir, d'où l'espoir. »

"Tirant la leçon du passé, il apparaît nécessaire de mettre en place une organisation des rapports entre les hommes qui ne soit pas fondée sur la compétition, mais sur la solidarité, où, par conséquent, aucun être humain ne puisse être considéré comme étant de "trop.""

" Il est avant tout fondamental d'approfondir notre condition d'homme et de femme, d'aller au fond de nous-mêmes en nous posant la question de savoir ce qu'est l'être humain. Aujourd'hui, il est peut-être possible de donner une réponse nouvelle à cette question que les hommes se posent depuis toujours. "

Notre cerveau « représente l’objet le plus complexe (produit sur Terre) et jouit de ce fait de performances inouïes, notamment la capacité de comprendre et de transformer le monde. Mais surtout, cette complexité nous a permis de mettre en place un réseau de communications entre les hommes qui fait de leur ensemble, l’humanité, la seule structure qui soit plus complexe que chaque individu, et qui peut, par conséquent, avoir des performances supérieures. Parmi ces performances, la plus décisive est de permettre à chacun non seulement d’être, mais de savoir être, d’être conscient, de parvenir à dire « je »… Pour qu’un individu devienne un homme, pour qu’en lui émerge une personne, il faut qu’il soit immergé dans une communauté humaine. C’est grâce aux regards des autres que chacun de nous devient lui-même et est en droit d’exiger le respect. Nous devons donc mettre en place une société où chacun regardera tout autre non comme un obstacle, mais comme une source. »

« Dans notre univers, seuls interviennent le présent et le passé ; l’avenir n’existe pas… Seuls les hommes font exception ; ils ont découvert que demain sera et prennent des décisions aujourd’hui en fonction de ce qu’ils désirent pour demain… Au lieu de seulement subir les forces en action, ils ont pour rôle de les orienter, de choisir, de décider de ce qui est bien et ce qui est mal, de construire une éthique. La morale est nécessitée par la possibilité du projet… »

« Plus urgent que le bilan du siècle passé est le projet pour le prochain… Selon René Dumont « ce monde est mal parti ». Il n’est peut-être pas trop tard pour changer son orientation. En prenant comme moteur la compétition, nous considérons tout autre comme un adversaire, tout au moins comme un obstacle. Si nous voulons échapper à la barbarie, il nous faut au contraire voir en tout autre une source. Ce changement nécessite une véritable révolution… »

« C’est par la mise en commun du système éducatif que des progrès rapides peuvent être espérés dans la mise en place d’une structure humaine planétaire. C’est en effet là que les individus deviennent des personnes. En bonne logique, la mondialisation devrait être concrétisée, pour commencer, par la fonction qui doit être considérée comme première par toutes les collectivités, l’éducation. »

Un livre profondément humain qui remet l’homme à sa place parmi ces 6 milliard de congénères.
Un livre passionnant à lire absolument, à méditer. Une pensée encore une fois qui va plus loin que les apparences, qui nous emmène avec simplicité dans le monde de la réflexion sur la société dont nous faisons partie. Il est encore temps pour nous de faire des choix qui engageront la qualité des conditions de vie des futures générations.
Aurons-nous la sagesse d’entendre son message et de choisir de l’appliquer ?

On se lache !

Un alpiniste dont la corde vient de céder se rattrape in extremis à une paroi verglacée.

Sentant ses doigts glisser, il appelle :
- Il y a quelqu'un ?

Une voix profonde lui répond :
- C'est moi, Dieu !
Si tu crois en moi, lâche tes deux mains : un ange te rattrapera.

L'alpiniste réfléchit longuement, puis demande :
- Il n'y aurait pas quelqu'un d'autre ?

vendredi 18 mai 2007

Exposition photo : World Press Photo

Saisissant, c’est le mot qui me vient à l’esprit en parcourant l’exposition.
Moments forts de vie qui sont saisis sur l’instant.
Contrastes qui sont capturés par l’objectif.

Spencer Platt
De jeunes Libanais conduisent à travers une rue bombardée de Bierut au Liban le 15 Aout. Pendant presque 5 semaines, Israël à pris pour cible ce quartier du sud Liban. Un cessé le feu établi le 14 Aout permet à des centaines de Libanais de retourner chez eux.
La photo parle d’elle-même. Choc de deux univers qui se côtoient. La réalité des uns, n’est pas celle des autres.

Akintunde Akinleye
Un homme rince la suie qui macule son visage après l’explosion d’un Pipeline à Lagos, Nigéria le 26 Décembre. Plus de 250 personnes ont trouvés la mort lorsque le pipeline perforé par des voleurs à pris feu.
Surréaliste ! Mon premier réflexe est de regarder s’il ne s’agit pas d’un photo montage. Cet homme, au milieu de ruines en feu, se lave la figure.

Denis Darzacq
Des « Streets » danseurs exercent leur talent dans les rues de Paris.
Le danseur suspendu semble en lévitation.

Oded Balilty
Un colon Juif résiste à la police Israélienne. La cour suprême à ordonné de démolir neuf maison d’un avant poste.
Cette femme semble résister seule face à la poussée des policiers.

David Butow
Quelques jours avant le cinquième anniversaire du 11 septembre, des piétons traversent un coin de rue de Wall Street couvert d’inscription de construction. .
Chacun va dans une direction qui lui est propre. Les flèches renforcent cette impression de direction opposées.

Damon Winter
Clint Eastwood âgé de 76 ans à Burbank. En 2006 il a reçu la légion d’honneur.
La maturité et la beauté du visage d'un homme qui a vécu pleinement sa vie. Le passage des ans ne lui enlève rien de la force intérieur qui transparait dans ce portrait.


Arturo Rodriguez
Touristes, force de sécurité et bénévoles de la croix rouge viennent en aide à des immigrants clandestins sur une plage des Canaries, à Ténériffe.
Décalage entre ses hommes qui luttent pour leur survie et les vacanciers qui les découvrent sur la plage. Peau blanche et peau noir qui appartiennent à deux mondes ? L’un affamé, l’autre repu.

En fait la réalité est là devant l’appareil photo. Mais c’est l’œil du photographe qui capture l’instant et qui nous délivre le message qu’il souhaite nous transmettre.


J’ai aimé et mes compagnons de visite aussi ! N’hésitez pas à ajouter des commentaires concernant les photos qui vous ont touchées.

mardi 15 mai 2007

Dieu est...

Un prophète quelque part s'est trompé. Il a compris "Dieu est amour" au lieu de "Dieu est humour"
Bernard Werber Les thanatonautes.

lundi 14 mai 2007

Mères-filles, Une relation à trois

Caroline Eliacheff, Nathalie Heinich

Dernière de couverture :

Les hommes ne le savent peut-être pas, mais ce dont la plupart des femmes préfèrent parler entre elles, ce n'est pas d'eux : c'est de leur mère.
En effet, si les femmes ne deviennent pas toutes mères, si les mères n'ont pas toutes des filles, toutes ont une mère. S'interroger sur la relation mère-fille est donc leur lot commun.
C'est aussi celui des hommes, impliqués, qu'ils le veuillent ou non, dans cette relation.
À partir de cas empruntés à la fiction (romans et films), Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich reconstituent l'éventail de toutes les relations possibles, montrant comment s'opèrent la transmission des rôles et la construction des identités, de génération en génération.
Ainsi se dessinent les conditions d'une bonne relation. Car, dans l'expérience délicate qui consiste à être une fille pour sa mère et éventuellement une mère pour sa fille, il est sans doute des voies plus praticables que d'autres.

L’originalité concisite à traiter le sujet à travers la fiction. Le tableau qu'elles peignent de la maternité est sombre. Ceci dit, leur analyse utilise les supports de livres et de films qui s’intéressent non pas à celles qui s'aiment sans vague, mais a celles qui ont des difficultés à vivre leur relation mère/fille.

Les auteurs nous démontrent que la problématique mère/fille ne tourne pas uniquement autour d'un problème de sexualité mais d'un problème d'identité.
Une première phase doit être l’identification pour se construire des repères, puis une différenciation pour devenir elle-même et acquérir sa propre personnalité.
Il ne faut pas sous estimer la dimension masculine qui doit aussi être présente à travers le père pour équilibrer les relations ce qui explique le titre : une relation à trois.

Les mères sont divisées en trois grandes catégories :

Les femmes «plus mères que femmes». C'est la figure type de la mère très maternelle, très présente. La place du père auprès de sa fille, elle est inexistante, tant la mère a accaparé l'enfant. A l'abri des vertus de la maternité et une fois le père évincé, la mère peut utiliser l'enfant pour projeter sur elle ses propres fantasmes de réussite. Elles ne reconnaissent jamais la moindre qualité à leur fille. Aucune rivalité ne pourra existe tant la fille est réduite à néant. Les conséquences : la fille est incapable de devenir une femme et d'avoir sa propre vie. Au regard de la société cette mère trop maternante est plutôt considérée comme une bonne mère. La mère exclut le père de la relation avec sa fille.

Les femmes «plus femmes que mères». C'est l'enfant qui est exclu au profit d'une passion qui passe avant tout (homme, profession, statut social…). Cette mère ne se réalise qu’en société alors que dans sa relation avec son enfant elle ne se développe pas. Elle a deux existences séparées.

Les femmes «ni femmes ni mères» ou « femmes ou mères». Une femme peut n'avoir vraiment accompli ni sa féminité ni sa maternité. Elle ne se réalise ni dans son rôle de femme, ni dans celui de mère ou uniquement dans l’un des rôles au détriment de l’autre.

En fait ce livre est une exploration de la « mauvaise » mère.
En fait c’est une définition de la « bonne » mère à travers les travers des comportements poussés à l’extrême. Il en ressort qu’il est difficile d’être une « bonne » mère.
Et qu’en tout état de cause les rapports doivent évoluer au cours des différentes phases de la vie.
Conclusion pour moi : équilibre et évolution font partie des rapports mère/fille au même titre que dans la vie.
Ceci dit, aucun modèle n’est proposé, ni aucune solution, simplement le constat de différentes réalité à travers des fictions. Donc c’est une approche de la problématique.

Keukenhof, le jardin des couleurs































Keukenhof, le jardin des couleurs

C’est un parc floral situé au nord-ouest de Lisse.

Cette année la période d’ouverture est du 22 mars au 20 mai.
En fait la température exceptionnelle et la pluviométrie nulle du mois qui vient de s’écouler ont avancés la période de floraison des tulipes. C’est ce qui m’a décidé à la visiter ce weekend.

L’accès est facile depuis l’aéroport de Shippol, un bus spécial est affrété toutes les 30 minutes à partir de 9h30.

Le descriptif nous promet : 7 millions de bulbes en pleine floraison sur les 32 hectares du parc, d'arbustes à fleurs, d'arbres centenaires ainsi que de pièces d'eau accompagnées de fontaines.

Au XVème siècle, la Comtesse Jacomine de Bavière aimait se promener dans son jardin potager ou l’on cultivait des plantes aromatiques destinées à la cuisine du château.
La vie de la Comtesse fut tumultueuse : elle se maria 4 fois, fit quelques années de prison, séjourna en Angleterre, consacra une grande partie de son temps à faire la guerre, notamment à l’un de ses ex-époux et mourût de la tuberculose à l’âge de 35 ans.
Vers 1850, le paysagiste Zocher, de Haarlem, créateur du Vondelpark d’Amsterdam, dessina le jardin original, à la base du parc actuel.
En 1949, le bourgmestre de Lisse développa l’idée d’une exposition.

Le thème de la saison 2007 de Keukenhof est : "Linnaeus, Roi des Fleurs, a 300 ans ".
Linnaeus est un célèbre botaniste suédois qui a étudié aux Pays-Bas. Il a joué une role fondamental dans la bulbiculture. Détail amusant me concernant c’est également pour moi l’occasion de connaitre l’origine du nom du square au j’habite : Linnaeuskade.

La Suède est donc à l’honneur cette année. C’est donc sans grande surprise que nous sommes tombées sur un pavillon dont la thématique tourne autour d’un magasin d’ameublement célèbre issu de cette contrée.
Vous n’avez pas encore deviné lequel ? Un indice la première lettre est un I !

D’autres surprises sont dispersées dans le parc :

Des sculptures animent les bosquets, les pelouses : 25 artistes se sont regroupés pour participer. Des pièces d’eau, ainsi qu’un canal irriguent le parc.
Le moulin de Groningen domine de l’envergure de ses pales une scène ou un chœur de voix masculine perpétue la tradition millénaire du chant. Les voix graves résonnent et font vibrer les cœurs.
Plusieurs sortes de jardins sont dispersés, chacun ayant sa thématique : à la française, à l’anglaise, jardin naturel, jardin japonais, jardin historique…
Les appareils photo crépitent pour conserver ces souvenirs éphémères ou pour fixer la confirmation que l'on a visité le parc : une photo avec son auto portrait rassure. Amateurs et professionnels se disputent gros plans et photos de famille. Ce qui provoque des bousculades, pour se trouver au premier rang. Mais aussi des commentaires joyeux et parfois le partage de visionnage des photos avec des badaud étonnés par les contorsions d’Aurélie. Pour saisir l’intensité des couleurs et des formes elle n’hésite pas à plonger dans les massifs colorés.
Les enfants gambadent au milieu des allées et montent joyeusement sur les œuvres d’art qui se chiffrent avec au moins trois zéros en Euros.
Les canards et poules d’eau naviguent sur les eaux, des perruches jacassent dans leur volière.
Un carillon égrène les quarts d’heures.
Les femmes affichent des sourires ravis et les hommes ont les yeux émerveillés. Il semble qu’ils retrouvent leur âme d’enfant.
Toutes les générations s’amusent à parcourir des plateformes rondes qui semblent posées sur l’eau. Elles affleurent sur le lac et dessinent un chemin. La tentation est grande de « marcher » sur l’eau. Chacun se pique au jeu : les enfants galopent d’une plate forme à l’autre, des japonaises gloussent en parcourant précautionneusement les dalles, des Djellabas flottent au vent, les talons aiguillent côtoient les chaussures de randonnées et tous les visages affichent un sourire rayonnant.
Ce parc est « une fabrique à souvenirs ». Les fleurs qui nous délivrent leurs plus belles couleurs semblent aussi nous aider à redécouvrir notre capacité d’émerveillement enfantin.

Les fleurs nous offrent des couleurs flamboyantes, vives ou encore pastels. Leurs corolles s’ouvrent simples ou biscornues. La robe de chacune est différentes : l’une est chatoyante l’autre discrète. Un kaléidoscope de couleur s’impose à mon esprit.

C'est une palette de couleur issue de l’arc en ciel.
Les jardiniers ont usés de leur talent pour nous offrir une peinture vivante.
Je suis au pays de la "peinture hollandaise" et je suis sure que les grands maîtres ne renieraient pas cette œuvre d’art éphémère.

Merci pour ce moment de bonheur.

dimanche 6 mai 2007

Un Monde

Voilà j'ai pioché cela sur un blog, cela mérite réflexion!

Si on pouvait réduire la population du monde en un village de 100 personnes tout en maintenant les proportions de tous les peuples existants sur la Terre, ce village serait composé de :

57 asiatiques
21 européens
14 américains (Nord, Centre et Sud)
8 africains

Il y aurait :

52 femmes et 48 hommes
30 blancs et 70 non blancs
30 chrétiens et 70 non chrétiens
89 hétérosexuels et 11 homosexuels

6 personnes posséderaient
59% de la richesse totale et tous les 6 seraient américains

80 vivraient dans des maisons vétustes
70 seraient analphabètes
50 souffriraient de malnutrition
1 serait en train de mourir
1 serait en train de naître
1 posséderait un ordinateur
1 aurait un diplôme universitaire

Si on considère le monde de cette manière, le besoin d'accepter et de comprendre devient évident.Prenez en considération aussi ceci :
Si vous vous êtes levé ce matin avec plus de santé que de maladie, vous êtes plus chanceux que le million de personnes qui ne verra pas la semaine prochaine.
Si vous n'avez jamais été dans le danger d'une bataille, la solitude de l'emprisonnement, l'agonie de la torture, l'étau de la faim, vous êtes mieux que 500 millions de personnes.
Si vous pouvez aller à l'église ou dans un temple sans peur d'être menacé, torturé ou tué, vous avez plus de chance que 3 milliards de personnes.
Si vous avez de la nourriture dans votre réfrigérateur, des habits sur vous, un toit sur votre tête et un endroit pour dormir, vous êtes plus riche que 75% des habitants de la Planète.
Si vous avez de l'argent à la banque, dans votre portefeuille ou de la monnaie dans une petite boite, vous faite partie des 8% les plus privilégiés du monde.
Si vos parents sont encore vivants et toujours mariés, vous êtes des personnes réellement rares.
Si, enfin, vous lisez ce message c'est parce que vous ne faites pas partie des deux milliards de personnes qui ne savent pas lire...

L'anniversaire de la reine : le 30 avril.




























Cette tradition date du couronnement de la reine Juliana en 1948.
Bien que l'anniversaire de l'actuelle reine Béatrix soit en janvier, les Hollandais ont conservé la date d'avril.

Il est dit que c'est la fête la plus populaire, la plus joyeuse et la plus surprenante de l'année. Toute la Hollande descend dans la rue. Tout le monde est en congé. Les magasins sont fermés, ainsi que certains musées.
Il est permis de vendre n'importe quoi dans les rues. C'est à-dire « le marché libre » Vrijmarkt.

Bon ca c’est la théorie. Dans la pratique j’ai posé quelques questions avant le jour fatidique.
Les réponses sont très différentes en fonction de l’interlocuteur. Globalement il ressort que l’abus de bière transforme le centre d’Amsterdam en grande « Pissotière », que le centre de la ville est envahi par des hordes sauvages. Qu’il est donc préférable de rester en périphérie pour survivre à cette journée.

Autre recommandation : laisser le vélo à la maison.
Et pour la petite histoire, il est de bon ton de se faire inviter sur un bateau, mais encore une fois attention, car ce jour là toute la flottille est de sortie : bonjour les dégâts sur l’eau !
Bon un dernier détail tous les participants se déguisent avec une seule règle : du orange, rien que du orange, toujours du orange.

Dans la semaine ui précède, je cherche sur le marché du tissu orange avec dans l’idée de confectionner moi-même, de mes blanches mains, un déguisement.
Mais rien, pas l’ombre d’un carré de tissu orange. Des perruques, les foulards, des lunettes…mais pas un simple coupon de tissu.
Je pousse mes recherches jusqu’à Waterlooplein le marché de la brocante. Dans un tas, pas super propre de vêtement, la couleur orange attire mon regard. Je déniche un kimono orange agrémenté sur le devant d’une ceinture de sécurité avec son système de clipage.
Temps de réflexion 5 minutes.
Le kimono est grand : fait pour quelqu’un qui mesure au moins un mètre quatre vingt, mon petit mètre soixante ne fait pas le poids !
La ceinture de sécurité : l’idée me plait, mais encore une fois je vais me singulariser !
Lavage, couture, des travaux ménagers en perspective, ce n’est pas ma tasse de thé !
Bon et le prix alors ? La somme est modique, mais je ne résiste pas à marchander.
Me voilà donc pourvue d’une ébauche de déguisement.
Je vous passe les détails techniques mais après quelques heures de travail j’ai un déguisement propre, qui me sied, pourvue d’une poche pour ranger mes papiers et mon argent !

Samedi soir, vers 20 h, à coté de mon home, l’un des bars en bordure du canal est transformé en guinguette. Une scène couverte abrite une équipe de joyeux lurons qui chantent des chansons traditionnelles hollandaises.
Les spectateurs sont nombreux. L’œil luisant de plaisir, ils reprennent en chœur les chansons en buvant un verre de bière. La bonne humeur est papable.

Un peu plus loin, sur la place centrale centrale, l’animation est différente. Des tables ont été disposées et chacun s’installe pour manger. Les discutions vont bon train, les enfants galopent en se pourchassant et un orchestre se met en place.
Je croise dans la rue des couples qui se sont mit sur leur trente et un. Ils esquissent quelques pas de danses pour s’assurer qu’ils ne sont pas rouillés et éclatent de rire.

Dans les rues environnantes des tables couvertes attendent les convives. Les habitants descendent les victuailles et s’installent. Ils font marcher le barbecue.

Les rues ne sont pas accessibles aux voitures, les enfants s’en donnent à cœur joie. A la nuit tombée, des feux s’allumes dans de grandes marmites, des chaises sont disposées autour. Je ne comprends pas les conversations. Mais toutes les générations sont attentives à ce qui se raconte. Les enfants callés sur les genoux profitent de la chaleur et de l’affection qui montent des bras qui les entourent. Les parents complices échangent des regards attendris. Parfois un éclat de rire secoue l’assistance ou bien c’est un geste d’approbation qui souligne ce qui vient d’être dit.
Est-ce un conte, une histoire d’un autre temps qui fait rêver petits et grands ?

Plus loin un autre concert à lieu. J’ai l’impression que cela s’apparente plus à du café théâtre. Une scène est dressée en plein air dans une rue. Quelques chaises ont permis aux plus anciens de s’assoir. Les applaudissements crépitent. Les musiciens et chanteurs semblent heureux d’être là !

Dans la rue principale, les forains s’affèrent. Ils montent leurs manèges. Ici des balancelles, là un mini train. Dans cette rue brillamment éclairés, les tables, qui tout à leur servaient de support au repas prix en commun, se transforment. Elles se couvrent d’objets hétéroclites. Certains habitants se préparent déjà pour demain matin !

Dimanche matin, à 6h 30, des rires d’enfant me réveillent.
La curiosité me pousse à me pencher à ma fenêtre. Les familles déballent leurs « marchandises » : crayons, livres, jouets, vélos, vêtement, vaisselle, électroménager, bibelots…Facile de monter son ménage aujourd’hui.
Il est intéressant de voir ce qui se trouve habituellement dans l’intérieur d’une maison Hollandaise. Absolument toutes sortes d’objets sont à vendre aujourd’hui. Une exception toute fois, pas un seul meuble à l’horizon !

Je m’équipe de pieds en cape, tenue orange de rigueur et sac à dos !
L’objectif pour moi est d’acheter des CD et DVD, un vélo de course et une sacoche pour l’avant du vélo afin de positionner les cartes et j'ai besoin de vêtements d’été, mon vestiaire hivernal n’est plus adapté ! J’ai trop chaud.

Dans un rectangle, de 1 kilomètre sur 500 mètres autour de la maison, chaque centimètre de trottoir, de macadam, de pelouse est occupé par une famille. La récolte de CD et DVD pour un ou deux euros est bonne. Un texto m’averti qu’Aurélie m’attends devant la porte de chez moi. Je trouve au coin de ma rue ma voisine qui vend un vélo de course ancien, mais en bonne état.
Le temps de le gonfler, de graisser la tige de selle pour l’abaisser, de graisser le système de frein et des vitesses et me voilà en possession d’un nouveau vélo.

Nous entamons une visite systématique de chaque rue. Des artistes en herbe nous proposent d’écouter un morceau de violon, guitare, flute, batterie… Des gâteaux fait maison sont vendus. Des jeux de toutes sortes sont proposés aux enfants : course de poisson, extraction d’Excalibure de son rocher, maquillage… Des artistes parcours les rues. Chaque équipe rivalisant de créativité.
L’ambiance est « bonne enfant ». Je fini par comprendre que les gens me sourient et s’adressent à moi en hollandais à cause de mon déguisement. Les acquisition d'Aurélie sont dans le domaine de la décoration : éléphant, rhinocéros en bois viendrons décorer ses appuis de fenêtre.
Je trouve une veste en soie chinoise qui a servie à une artiste de ballet pour danser lors d’un spectacle. Les objets qui ont une histoire m’attirent.
Aurélie trouve un moulin à café ancien pour un prix défiant toute concurrence, nous ne négocions même pas un Euro tellement nous sommes estomaquées.
Je fini par trouver mon bonheur en vêtements. Un coup de lavage et je serais à même de circuler avec des pantalons plus adaptés à la température.
Aurélie cherche des disques vinyle pour faire une déco. La vendeuse, comprenant que nous cherchons des disques ayant une étiquette centrale originale, se prête au jeu et nous aide à sélectionner nos quatre CD.
Nous remarquons que la plupart des objets et des vêtements vendus sont de bone qualité. Le quartier est riche.
Les magasins spécialisés en nourriture sont ouverts, l’un d’eux utilise sa fontaine pour mettre au frais fromage et oranges ! Nous apprécions pleinement de naviguer dans cette foule joyeuse. Les regards, les sourires, les paroles, échangées sont un régale.
En fait, je pense qu’il n’y a que les habitants du quartier qui sont là. Pas de bousculade, une bonne humeur globale qui détend. Des rires qui fusent. Des contacts qui se nouent.
J’achète des CD et un livre sur le chemin de Compostelle. La vendeuse m’explique dans un français impeccable qu’elle à vécue dans mon pays et que son amie à parcourue à pieds un bout du chemin de Compostelle. Echange sympathique, j’ai regret de ne pas avoir saisie l’occasion de prendre leurs coordonnées. Mais nous habitons le même quartier il y a de fortes chances pour que je les croise à nouveau.
Aurélie ne sait plus comment porter tous ses achats. Une dame lui à gracieusement fournie un sac pour qu’elle puisse loger ses trouvailles ! Mais ses mains sont tout de même très encombrées.
Parmi les animations que nous avons vues, nos esprits français ont remarqués deux manques : la traditionnelle pèche à la ligne qui n’était pas présente. Peut être une nouveauté à introduire dans les jeux des enfants Hollandais ? Et notre si franchouillard stand de crêpes !
Nous nous accordons une pause dans mon home.
Après la pose nous avons élargie notre cercle de « chine » mais en fait, il est visible que le cœur riche du quartier se situe exactement au coin de ma rue. De l’autre coté de l’eau les habitants ne sont pas aussi aisés et la qualité des objets mis en vente n’a rien à voir. Je soupçonne même que se ne sont peut être pas des habitant du quartier. Je tente d’acheter une chaine et un cadenas pour mon nouveau vélo. La chaine est rouillée à souhait, le cadenas est grippé et le prix est équivalent à celui d’un neuf ! Les vendeurs ne sont pas ici pour se débarrasser des objets dont ils ne veulent plus, mais pour faire de l’argent. Ce sont des marchands qui cherchent le pigeon qui passe. Je suis un pigeon, mais un pigeon voyageur et je passe ma route.
Nous prenons la décision d’aller voir en ville ce qui s’y passe. L’après midi est bien avancée et je souhaite voir l’animation sur les canaux. Waterlooplein est encore sous influence de la méga scène qui n’a certainement pas arrêté de diffuser de la musique depuis hier soir.
Les quais, les ponts sont noirs de monde aux abords des carrefours principaux.
Les bateaux, dans les canaux, se croisent et se décroisent à un rythme effréné.

Là encore, la créativité s’exprime par la décoration des certains bateau mais aussi par l’animation sur les quais. Un sabot a été suspendu à une canne à pêche improvisée pour qu’au passage dans l’écluse les occupants des bateaux tentent de l’attraper. Version maritime d’attraper la queue de Mickey dans les manèges !

Plus loin la foule devient encore plus dense. Poursuivre à vélo notre périple est difficile. Nous les attachons solidement à coté de New Market.
Je repère une « hug » (calin) partie et j’en profite pour partager une super hug. Cet échange est vraiment réconfortant.

Notre idée de base était de monter dans un bateau de touriste pour faire une ballade sur l’eau. Mais l’heure tardive ne nous permet pas de mettre notre projet à exécution. Nous constatons rapidement que les rares bateaux touristiques qui circulent encore ont un mal fou à naviguer entre toutes les « coques de noix » qui flottent aujourd’hui. Non en fait j’exagère en les qualifiant de « coque de noix ».
On peut séparer en différents types les objets naviguant :
Le « yacht » de Monsieur, avec madame et l’héritier ou monsieur et son chien ou lui et que lui. Le bateau « bon chic bon genre » avec les amis on prend l’apéro ou on se fait un bon repas.
Les "fêtards" qui ont la sonno à fond, qui boivent et qui dansent au risque de passer par dessus bord.
Le bateau « je fais payer la ballade » sur l’eau donc chaque centimètre carré de mon bateau est rentabilisé au risque d’avoir du mal à manœuvrer.
Le bateau « je navigue encore », mais je risque de couler.

Le spectacle est haut en couleur. Les rires, la musique, la bonne humeur dominent le brouhaha. Nous tentons de regagner l’hôtel d’Aurélie distant de quelques rues. En fait nous sommes obligées de fendre la foule de la marée humaine qui nous entoure. Le sol est jonché de détritus. Je souhaite sortir de là le plus vite possible, mais c’est plus facile à dire qu’à faire !

Nous étudions un itinéraire de contournement des foules pour revenir dans mon quartier. Effectivement, les rues sont quasiment désertes. Nous trouvons dans l’uns d’elle une remorque pour vélo qui est abandonnées. Quels sont les signes d’abandon me direz vous ? Elle est pleine de vêtements épars, à coté d’un conteneur, pas de première jeunesse et sale.
Temps de réflexion des deux filles : 5 minutes :
1 : Observer l’objet sous toutes ses coutures pour savoir s’il est complet.
2 : Trouver un système d’accrochage : un lacet d’une chaussure.
3 : Vider l’objet et faire un tas »propre» de ce qui se trouvait dedans et autour.
4 : Enfin s’élancer sur la voie cyclable pour revenir à la maison.

Nous voilà pourvues d’une remorque.





Que de projets en perspective !
La fête de la Reine c’est super !





Je recommence l’année prochaine !