Caroline Eliacheff, Nathalie Heinich
Dernière de couverture :
Les hommes ne le savent peut-être pas, mais ce dont la plupart des femmes préfèrent parler entre elles, ce n'est pas d'eux : c'est de leur mère.
En effet, si les femmes ne deviennent pas toutes mères, si les mères n'ont pas toutes des filles, toutes ont une mère. S'interroger sur la relation mère-fille est donc leur lot commun.
C'est aussi celui des hommes, impliqués, qu'ils le veuillent ou non, dans cette relation.
À partir de cas empruntés à la fiction (romans et films), Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich reconstituent l'éventail de toutes les relations possibles, montrant comment s'opèrent la transmission des rôles et la construction des identités, de génération en génération.
Ainsi se dessinent les conditions d'une bonne relation. Car, dans l'expérience délicate qui consiste à être une fille pour sa mère et éventuellement une mère pour sa fille, il est sans doute des voies plus praticables que d'autres.
L’originalité concisite à traiter le sujet à travers la fiction. Le tableau qu'elles peignent de la maternité est sombre. Ceci dit, leur analyse utilise les supports de livres et de films qui s’intéressent non pas à celles qui s'aiment sans vague, mais a celles qui ont des difficultés à vivre leur relation mère/fille.
Les auteurs nous démontrent que la problématique mère/fille ne tourne pas uniquement autour d'un problème de sexualité mais d'un problème d'identité.
Une première phase doit être l’identification pour se construire des repères, puis une différenciation pour devenir elle-même et acquérir sa propre personnalité.
Il ne faut pas sous estimer la dimension masculine qui doit aussi être présente à travers le père pour équilibrer les relations ce qui explique le titre : une relation à trois.
Les mères sont divisées en trois grandes catégories :
Les femmes «plus mères que femmes». C'est la figure type de la mère très maternelle, très présente. La place du père auprès de sa fille, elle est inexistante, tant la mère a accaparé l'enfant. A l'abri des vertus de la maternité et une fois le père évincé, la mère peut utiliser l'enfant pour projeter sur elle ses propres fantasmes de réussite. Elles ne reconnaissent jamais la moindre qualité à leur fille. Aucune rivalité ne pourra existe tant la fille est réduite à néant. Les conséquences : la fille est incapable de devenir une femme et d'avoir sa propre vie. Au regard de la société cette mère trop maternante est plutôt considérée comme une bonne mère. La mère exclut le père de la relation avec sa fille.
Les femmes «plus femmes que mères». C'est l'enfant qui est exclu au profit d'une passion qui passe avant tout (homme, profession, statut social…). Cette mère ne se réalise qu’en société alors que dans sa relation avec son enfant elle ne se développe pas. Elle a deux existences séparées.
Les femmes «ni femmes ni mères» ou « femmes ou mères». Une femme peut n'avoir vraiment accompli ni sa féminité ni sa maternité. Elle ne se réalise ni dans son rôle de femme, ni dans celui de mère ou uniquement dans l’un des rôles au détriment de l’autre.
En fait ce livre est une exploration de la « mauvaise » mère.
En fait c’est une définition de la « bonne » mère à travers les travers des comportements poussés à l’extrême. Il en ressort qu’il est difficile d’être une « bonne » mère.
Et qu’en tout état de cause les rapports doivent évoluer au cours des différentes phases de la vie.
Conclusion pour moi : équilibre et évolution font partie des rapports mère/fille au même titre que dans la vie.
Ceci dit, aucun modèle n’est proposé, ni aucune solution, simplement le constat de différentes réalité à travers des fictions. Donc c’est une approche de la problématique.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire