jeudi 15 mars 2007

Incontournable Rijksmuseum!


Le Rijks museum


Le Rijks est en travaux de restauration mais les pièces les plus belles de sa collection son visibles. C’est un festival d’œuvres majeures du Siècle d'or : des maisons de poupée, des objets en argent fabriqués par des orfèvres de renom, de belles faïences de Delft et des tableaux de Vermeer, Jan Steen, Frans Hals et Rembrandt... Ces chefs-d’œuvre témoignent du miracle politique, économique et artistique du Siècle d'or.
Bon je ne vais pas vous faire faire le tour de tout le musé. J’ai retenu uniquement des œuvres qui m’ont touché.

Dés la première salle le ton est donné. La Hollande est certainement le pays des tulipes, des moulins et des sabots ; mais encore plus surement celui de peintre de génie.





Bartholomeus Van der Helst « Le banquet de la guilde des arbalétriers »


Le gigantisme du tableau (232x547) impressionne. Et plus encore quand on se rapproche. Car de loin l’ensemble est beau, mais de près c’est stupéfiant !
Des détails, encore des détails : le velouté des tissus, la texture des aliments, le reflet des objets en argent, le soin apporté à chaque objet est infini. Le réalisme domine le tableau. Sur la cuirasse du capitaine on voit le reflet de plusieurs gardes. Chaque verre est différent par sa couleur, sa forme, sa taille. La corne à boire argentée est superbe, c’est à elle seule une œuvre d’art. Les convives ont également chacun un couteau qui leur est propre pour manger. Les maisons que l’on aperçoit par la fenêtre existent bel et bien dans Amsterdam. Les visages des personnages sont expressifs et leurs atours sont superbes. Ils partagent un bon gueuleton et sont fières de leur prestance. Nous sommes bien au siècle d’or.

Le voyage dans le temps a commencé. Car il s’agit bien de cela. Toutes les œuvre qui m’entourent sont plus belles les unes que les autres. Elles parlent d’une époque révolue. D’un temps ou les marines s’affrontaient avec des navires en bois. Ou les étoffes, les porcelaines de chine étaient ramenées de lointaines contré au prix de mille périls. Une salle est consacrée à toutes ses péripéties.

La Maison de poupée Oortman.




Réplique fidèle d’un intérieur du XVII ème siècle. Tout a été réalisé par des artisans dans chaque corps de métier avec les matériaux requis. C’est un joyau, une pure merveille. La réalisation de cette folie est, à l’époque, équivalente à l’achat d’un immeuble au bord d’un canal. Tous les détails d’une maison grandeur nature sont là : peinture des murs, des plafonds, tableau accrochés aux murs, faïence dans le vaisselier, paravent, batterie de cuisine, tentures…

Paulus Van Vianen L’adoration des bergers et la Résurrection 1605/1606


Ces deux œuvres sont réalisées sur des plaques d’argent finement ciselées. C’est tellement fin que j’en oublie qu’il s’agit d’un objet ciselé et non tableau. Incroyable. J’ai été profondément touché par la douceur, la tranquillité, la sérénité qui se dégage de ses deux scènes bibliques. Plus que l’exploit technique qui est selon les spécialistes unique, c’est la grâce de l’ensemble que j’ai retenu.





Rembrandt " La Ronde de Nuit " 1642.


Une petite fille se glisse entre les hommes, elle a accroché à sa ceinture une griffe (klauw en néerlandais) qui symbolise les arquebusiers. Les seize arquebusiers auront payé chacun plus ou moins 100 florins pour figurer dans ce portrait en fonction de la place qu'ils occupent. Le capitaine et le lieutenant ont sans doute payé davantage, ils sont au centre de l’œuvre. Le tableau est plein de vie, les personnages ne sont pas statiques, mais représentés dans des attitudes naturelles. Ils ne semblent pas poser. Ce qui m’a fasciné c’est le souci du détail.
La main du capitaine semble sortir du tableau, elle m’invite à y rentrer. Chaque détail est hallucinant, par exemple, l’ombre de la main qui se détache sur le costume jaune apporte de la profondeur. Par contre, dans les zones d’ombre moins importantes, il a seulement ébauché la forme du chien qui est à droite dans l’ombre.
Le réalisme les broderies de la chasuble jaune est incroyable de précision. Rembrandt à peint toutes les phases du maniement d’un mousquet : le chargement de l’arme, le coup de feu (le feu jaillit du canon), les restes de poudre qui sont enlevés en soufflant.
C’est un tableau fantastique.



Vermeer "la laitière" 1658

C’est celle que l’on voit sur les pots de yaourt.
Près d’une fenêtre, une servante verse du lait dans un bol. Le sujet est simple. Le tableau est aussi d’un réalisme stupéfiant. Il a choisie des couleurs vives pour le corsage et la jupe, ce qui attire obligatoirement le regard. Il utilise la lumière pour éclairer son sujet, mais aussi pour peaufiner des détails qui donnent plus de corps au tableau : un clou et son ombre. Il pousse le raffinement jusqu’à peindre un trou dans un carreau, des petits trous dans le mur. Même le pain est croustillant, prêt à être manger. Du lait et du pain, les basics de l’époque pour se nourrir. Simple mais tellement vivant. Pour un peu j’entendrais le lait couler !
Un grand moment !




Verner « L’homme à l’anneau » 1617


Bartholomeus Janzs est un orfèvre de Leyde. Il est représenté avec un anneau et une pierre de touche. Cette pierre sert à tester l’or. On détermine la teneur en or en frottant la pierre dessus.
Le portrait est animé. C’est presqu’une photographie. Tout est fin et élégant dans ce tableau. Une merveille de précision. Chaque détail est finement ciselé. Unique ! Cet homme est là, à sa fenêtre, et nous échangeons un regard à travers les âges.



Frans Hals et Pieter Code 1637 « La Compagnie maigre »

Ce qui est stupéfiant c’est la vie qui est insufflée aux personnages. Les reflets, la lumière, les vêtements, les armes : tout est d’une infinie précision. Frans Hals n’a pas fini le tableau et c’est Pieter Codde qui s’est chargé de l’achever, mais il n’a pu égaler le travail de son prédécesseur. Certain détails ne sont pas aussi travaillés, on peu voir la différence dans les cols des deux personnages qui portent une écharpe rouge. C’est tout de même une merveille.




Jan Steen 1665/1668 « La fête de la Saint Nicolas »


Les peintres de renom se spécialisaient dans un genre spécifique : marine, animaux, architecture, peinture comique… Ce type de tableau raconte une histoire. C’est la Saint Nicolas, le grand frère à trouvé un martinet dans son soulier. Il pleure. Son petit frère et la servante rient de son désarroi. La petite sœur à reçu une poupée et un seau avec des confiseries. Des enfants chantent dans la cheminée attendant d’autres cadeaux. La grand-mère à sans doute caché derrière le rideau un cadeau pour consoler son petit fils, elle lui fait signe de s’approcher. Les visages sont très expressifs. C’est une peinture qui raconte une belle histoire de fête.


Pieter Saenredam « L’ancien hôtel de ville à Amsterdam » 1657


En 1641 le peintre fait des dessins des trois bâtiments qui composent l’hôtel de ville à l’époque. Un incendie le démolie en 1652. Le peintre réalisera ce tableau en 1657. Il écrit sur l’une des plinthes du bâtiment : « in 3uren tyt sonder meer » (en trois heures seulement) le bâtiment à brulé. Une partie de l’histoire d’Amsterdam est inscrite dans cette peinture.




Hendrick Avercamp « Paysage d’hiver avec patineurs » 1609


Ce peintre est sourd et muet ce qui ne l’empêche pas d’être un conteur extraordinaire. Il nous raconte avec son pinceau la vie sur un canal gelé : des patineurs, des enfants qui font de la luge, le chien et le corbeau qui partagent une charogne, des amoureux qui s’ébattent dans une meule de foin, des hommes qui se soulagent, des hommes qui creusent la glace pour puiser de l’eau… Tout un monde qui vie au cœur de l’hiver sur la glace des canaux. J’aurai beaucoup aimé voir de la glace sur les canaux d’Amsterdam.



Une autre exposition à l’intérieur du Rijks m’a stupéfait : Jan van der Heyden (1637-1712).

Il est connu pour la « souplesse de son style » (il est d'ailleurs appelé le Leonard de Vinci allemand).L'exposition retrace son parcours artistique à travers deux parties : la première propose seize peintures issues des collections publiques et. Je suis restée littéralement scotchée devant ces tableaux de scène du quotidien de son époque. Ils sont tellement vivants. Chaque détail est d’une précision alliciante. C’est une photo peinte, qui ne demande qu’à s’animer.
Des scènes de rues : la ménagère puise de l’eau dans un canal, le cheval tire sa charge, un mendiant s’écarte pour se soulager, des enfants jouent, les boutiques sont prêtes à recevoir le chaland, un mendiant tente sa chance, des chiens sont en quête d’un os, l’étal d’un boucher se devine, les signes nagent sur un canal, les rues d’Amsterdam sont vivantes. Je suis persuadée que l’on pourrait retrouver avec exactitude les rues qui tiennent lieu de décor aux tableaux.
La deuxième partie met en évidence ses scènes de villes incendiées. J’ai survolé cette partie, attirée par une conteuse qui subjuguait des enfants grâce à l’histoire qu’elle racontait. Un groupe d’une dizaine d’enfant chapeauté de casque de pompier participait à une représentation ayant pour thème les pompiers. Extraordinaire. Cette conteuse grâce à la complicité d’un comparse et quelques compléments technique à réussit à, tenir les enfants en halène pendant une demi heure de bonheur. Une nouvelle découverte de l’histoire, de la peinture à travers une histoire. Génial ! Le complice, en costume de pompier, apparaissait régulièrement, il dépliait le grand tuyau d’eau prévu pour l’incendie. Quel est le rapport avec Jan van der Heyden ? Et bien, cet homme était également un inventeur et il a considérablement perfectionné le système de lutte contre les incendies en son temps. Les yeux des enfants s’agrandissaient de bonheur ! Et mon cerveau n’est croyait pas mes oreilles, je comprenais le Hollandais !



Une dernière œuvre qui me tient à cœur :
Adriaen Piertrz Van de Venne « La pêche aux âmes »

Un arcan ciel, figurant un pont au dessus d’une scène dantesque : les Catholiques et les protestants se font concurrence pour repêcher les hommes.
Tableau issue d’un passage de la Bible : « je vous ferais pécheurs d’hommes ».
Les rives sont occupées par les partisans des deux camps. Les protestants austères dans la lecture de la bible, les catholiques gonflés d’or et de parures.
Pour la petite histoire à l’origine le filet des Catholiques était vide !
La thématique de la peinture est un sujet sérieux sur lequel on ne plaisante pas, surtout à l’époque. Le peintre à choisit d’incorporer un peu d’humour. Il a peint une mouche en taille réelle sur sa toile !
Actuellement la peinture prendrait un tout autre aspect. Les pêcheurs d’âme ne sont plus les mêmes. Ou plus précisément leur stratégie d’approche est différente et le fleuve est livré à de nouveaux intervenants. Quels sont les bateaux qui ramèneraient le plus d’âmes ?


Certains artistes atteignent des sommets dans leur art. C’est ce que j’ai ressenti dans ce musé. La beauté, le talent, l’émotion dominent toutes ses œuvres. Le génie humain est ici exprimé.
J’ai aimé, j’ai beaucoup aimé. Mes quatre heures de visite m’ont réjouies le cœur et l’âme mais elles n’ont pas été suffisantes. Je garde un gout de « j’y reviendrais ! ».



L’art est une nourriture pour mon âme. Et pour la votre?

J’ai trouvé sur internet deux clip, donnant bien le ton du musée :

http://www.youtube.com/watch?v=GDr4-y3JZqc
http://www.youtube.com/watch?v=2059uQE1HG4

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