L’incorazione di Poppea : Monteverdi
Dutch National Opera Academy
Avec l’ensemble du Conservatoire d’ Amsterdam le 21 janvier 2009.
L’Incoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée) est le dernier opéra de Claudio Monteverdi, il est alors âgé de 75 ans. Le livret est de Giovanni Francesco Busenello.
Poppée veut être couronnée Impératrice de Rome. Pour cela elle doit épouser Néron, despote volage et irritable, marié à Octavie fille d'un ancien empereur. Othon, l’ex-amant de Poppée, oscille entre la haine et l'amour et tente, sur la demande d'Octavie, d'assassiner Poppée.
Prologue
Dans un prologue allégorique, la Fortune et la Vertu se disputent la suprématie sur les hommes. Mais l'Amour intervient et les contraints à admettre sa suprématie.
Acte I
- Scène 1 : A l'aube, Othon, amant de Poppée, découvre la présence de soldats de Néron sur le seuil de sa belle. Il comprend alors son infortune : Néron et Poppée sont dans les bras l'un de l'autre.
- Scène 2 : Les soldats de Néron (qui dormaient!) se réveillent. Ils pestent contre l'irresponsabilité de Poppée et de Néron, le pédantisme et la rapacité de Sénèque.
- Scène 3 : Poppée et Néron apparaissent. Néron s'arrache avec difficulté aux bras de sa maîtresse.
- Scène 4 : Poppée affiche sa confiance en l'avenir, en dépit des mises en garde d'Arnalta, sa vieille nourrice.
- Scène 5 : Au palais impérial, Octavie, l’épouse de Néron, est rongée par l'humiliation et la jalousie. Sa nourrice lui conseille de prendre sa revanche dans les bras d'un amant. Octavie, indignée, repousse cette idée.
- Scène 6 : Sénèque tente de consoler Octavie, en lui faisant valoir que, ce qu'elle perd par son infortune, elle le regagne en vertu. Fureur du Page (Valletto), serviteur d'Octavie, qui met le philosophe en demeure de trouver une consolation plus efficace !
- Scène 7 : Resté seul, Sénèque médite : le pouvoir ne garantit pas le bonheur...
- Scène 8 : La déesse Pallas Athéna prédit à Sénèque sa mort prochaine. En temps voulu, Mercure viendra lui annoncer l'heure.
- Scène 9 : Néron s'ouvre à Sénèque de son projet de répudier Octavie et d'épouser Poppée. Sénèque invoque les exigences de la loi, de la raison, de la vertu. Néron chasse Sénèque.
- Scène 10 : Poppée retrouve Néron. Enflammé d'amour, il lui promet le mariage et le trône. Poppée lui objecte la résistance probable de Sénèque. Ses insinuations ravivent la colère de Néron qui envoie porter à Sénèque l'ordre de mourir.
- Scène 11 : Aux plaintes et aux reproches d'Othon, Poppée oppose la fatalité de l'amour; tant pis pour lui s'il n'a pas su se faire aimer. Poppée partie, Arnalta s'apitoie sur Othon.
- Scène 12 : Othon désespéré envisage de tuer Poppée.
- Scène 13 : La jeune Drusilla, depuis longtemps amoureuse d'Othon, le rejoint et constate que Poppée règne toujours sur son cœur. Othon l’assure qu’elle peut compter sur son amour et sur son dévouement.
Acte II
- Scène 1 : Sénèque médite sur la solitude. Mercure lui apparaît et lui annonce sa mort prochaine.
- Scène 2 : Effectivement, l'envoyé de Néron transmet à Sénèque l'ordre de se donner la mort.
- Scène 3 : Sénèque annonce à ses amis qu'il va se suicider : aux yeux du sage stoïcien, la mort n'est qu'un passage, une délivrance pour l'âme. Mais ses amis lui opposent le bonheur épicurien d'être vivant.
- Scène 4 : le Page (Valletto) et la Demoiselle s'avouent leur amour.
- Scène 5 : Débarrassé de Sénèque, Néron, en compagnie du poète Lucain, s'abandonne à sa joie.
- Scène 6 : Othon se reproche d'avoir songé à tuer Poppée et choisit d'accepter son sort d'amant trahi.
- Scène 7 : Rappelant à Othon ce qu'il lui doit, Octavie lui enjoint de tuer Poppée. Devant sa résistance, elle le menace de le dénoncer à Néron pour avoir tenté de la violer. Il devra approcher Poppée déguisé en femme.
- Scène 8 : Drusilla est heureuse d'avoir reconquis Othon.
- Scène 9 : Othon se confie à Drusilla, qui accepte de lui prêter ses vêtements.
- Scène 10 : Assistée par sa Nourrice, Poppée s'apprête au sommeil.
- Scène 11 : Apparition de l'Amour, qui veille sur le sommeil de Poppée.
- Scène 12 : Déguisé en femme, Othon s'approche de Poppée pour la tuer. Mais au moment où il va frapper, l'Amour l'en empêche. Othon s'enfuit, mais Poppée et Arnalta ont cru reconnaître Drusilla.
- Scène 13 : L'Amour promet à Poppée de la faire impératrice.
Acte III
- Scène 1 : Drusilla affirme sa confiance: un jour elle sera heureuse avec Othon.
- Scène 2 : Accusée d'avoir voulu tuer Poppée, Drusilla est arrêtée.
- Scène 3 : Néron interroge Drusilla, qui garde le silence pour protéger Othon. Furieux, Néron la condamne à une mort lente sous la torture.
- Scène 4 : Othon survient et s'accuse. Pour le sauver, Drusilla persiste à soutenir que c'est elle la coupable. Touché de tant de grandeur d'âme, Néron lève la sentence de mort. Tous deux partiront pour l'exil. Néron tient enfin un prétexte officiel pour répudier Octavie et la contraindre elle aussi à l'exil.
- Scène 5 : Poppée et Néron s'abandonnent à leur joie.
- Scène 6 : Octavie fait ses adieux à Rome.
- Scène 7 : Arnalta exulte ! Née esclave, elle va devenir une grande dame !
- Scène 8 : Devant les consuls et les tribuns, Néron proclame Poppée son épouse et la couronne impératrice. Dans un extraordinaire duo final, les deux impériaux tourtereaux roucoulent leur tendresse.
La salle du Muziekgebouw aan’t Ij se transforme avec facilité pour accueillir une scène d’opéra. A ma grande surprise, le mur du fond disparait pour permettre au décor de se mettre en place.
Une mise en scène minimaliste laisse la place à l’expression des jeunes chanteurs de l’académie. Le public est directement en contact avec eux. Des rangées de sièges sont disposées de part et d’autre de l’avant scène et, au fur et à mesure du déroulement de l’action, les personnages viennent y prendre place au coté des spectateurs. Une équipe de journalistes, caméra au poing, tournent des images qui sont retransmissent sur un écran géant en temps réel !
Les costumes évoquent à la fois Rome pour la vertu, la fortune, l’amour… et l’Italie mussolinienne pour les autres personnages.
C'était un grand moment de musique, avec certaines voix sublimes. Visiblement les jeunes talents n’attendent pas le nombre des années pour fleurir ! Ainsi qu'ne découverte des débuts de l’opéra Italien à travers une œuvre envoutante !
Que reste-t-il de cette œuvre en 2009 :
Poppée, la courtisane corrompue ; Néron, le représentant cynique du pouvoir ; Sénèque, le philosophe qui va être condamné ; Octavie, l’impératrice répudiée. C’est un monde qui n’appartient pas au passé, un réalisme qui s’applique à notre temps « moderne ».
Les titres ont changés mais les situations perdurent !
C’est un opéra subversif où l'Amour et la Fortune (le pouvoir) piétinent la Vertu.
N’en est il pas de même dans notre société ?
Pas toujours, il y a beaucoup d’êtres humains de bonne volonté !
samedi 31 janvier 2009
La grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite et autres contes : Olivier Clerc
Le roi transformé en grenouille, eh non, la grenouille transformée en prince ? Toujours pas !
C’est l’histoire d’une ...
Le langage symbolique à toujours été un moyen privilégié pour faire réfléchir, pour transmettre des idées. Ici, la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, met en évidence les dangers due à l’inconscience de la dérive progressive de notre société.
Mais il y a aussi six autres fables, venues du monde entier qui réveillent notre conscience. Des petites graines semées qui peuvent nous aider à cultiver notre jardin intérieur. (Un petit clin d’œil à grand-mère).
Extrait du premier chapitre :
Imaginez une marmite remplie d’eau froide, dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau se chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager.
La température commence à grimper. L’eau est chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, mais elle ne s’affole pas pour autant, surtout que la chaleur tend à la fatiguer et à l’engourdir.
L’eau est vraiment chaude, maintenant. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle est aussi affaiblie, alors elle support, elle s’efforce de s’adapter et ne fait rien.
La température de l’eau va ainsi continuer de monter progressivement, sans changement brusque, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir, sans jamais s’être extraite de la marmite.
Plongée d’un coup dans une marmite à 50°, la même grenouille donnerait immédiatement un coup de pattes salutaire et se retrouverait dehors.
Cette expérience est riche d’enseignements. Elle nous montre qu’une détérioration suffisamment lente échappe à la conscience et ne suscite, la plupart du temps, pas de réaction, pas d’opposition, pas de révolte de notre part. N’est ce pas précisément ce que nous observons aujourd’hui dans de nombreux domaines ?
La santé par exemple, peut se détériorer insensiblement mais surement. La maladie est souvent le résultat d’une alimentation dévitalisée, industrialisée, encrassante –voir toxique-, couplée avec le manque d’exercice, le stress et une gestion maladroite de nos émotions et de notre vie relationnelle. Certaines maladie mettent ainsi dix, vingt ou trente ans à se mettre lentement en place, le temps que notre, corps et notre psyché parviennent à saturation de toxines, de tensions, de blocages, de non-dits, de refoulements. Notre accoutumance à certains désagréments mineurs, ajoutée à la perte de sensibilité et de vitalité, fait que nous ne réagissons pas à cet insensible affaiblissement de notre santé avant que n’apparaissent des pathologies plus profondes, plus graves, plus lourdes à traiter…
… Au plan social, on observe un déclin régulier et constant des valeurs, de la morale et de l’éthique. D’année en année, cette dégradation s’effectue assez lentement pour que peu d’entre nous s’en offusquent. Pourtant, comme la grenouille que l’on plonge brusquement dans de l’eau à 50°, il suffirait de prendre le Français moyen du début des années 80 et, par exemple, de lui faire regarder la TV d’aujourd’hui ou lire les journaux actuels pour observer de sa part une réaction certaine de stupéfaction et d’incrédulité. Il peinerait à croire que l’on puisse un jour écrire des articles aussi médiocres dans le fond et irrespectueux dans la forme que ceux qu’on lit fréquemment aujourd’hui, ou que puissent passer à l’écran le genre d’émissions débiles qu’on nous propose quotidiennement. L’augmentation de la vulgarité et de la grossièreté, l’évanouissement des repères et de la moralité, la relativisation de l’éthique, se sont effectués de telle façon - au ralenti - que bien peu l’ont remarqué ou dénoncé. De même, si nous pouvions être subitement plongés en l’an 2025 et y observer ce que le monde sera devenu d’ici là, s’il continue dans la même direction, sans doute serions nous encore plus interloqués, tant il semble que le phénomène s’accélère (accélération rendue possible par la vitesse à laquelle nous sommes bombardés d’informations nouvelles, nous en perdons tout repère stable). Notons, d’ailleurs, que les films futuristes s’accordent à nous présenter un futur avenir " hyper-technologique " des plus noirs…
….Ce que nous enseigne l’allégorie de la grenouille, c’est que chaque fois qu’une détérioration est lente, faible, presque imperceptible, il nous faut une conscience très aiguisée pour nous n rendre compte, ou encore une bonne mémoire, un étalon fiable d’après lequel évaluer l’état de la situation. . Or il semble que ces facteurs soient tous trois aujourd’hui chose rare.
1. Sans conscience, nous devenons moins qu’humain, mus par les seuls instincts et automatisées. La conscience est donc une condition sine qua non de notre humanité : pas de vraie pensée, pas de réflexion, pas de libre arbitre sans conscience. Inconscient, l’homme est dot, au propre comme au figuré. C’est pourquoi l »éveil » est au cœur de toutes les formes de spiritualité.
2. Privé de mémoire, nous pourrions passer chaque jour de la clarté à la nuit (et inversement) sans nous en apercevoir le moins du monde, car les changements d’intensité lumineuse sont trop lents pour être perçus par la pupille humaine. C’est la mémoire qui nous fait prendre conscience a posteriori de l’alternance du jour et de la nuit, comme c’est elle qui nous permet de mesurer toutes ces évolutions subtiles qui ont lieu en nous et autour de nous, à un rythme très lent. Sans mémoire, pas de comparaison, pas de discernement, donc pas d’évolution possible.
3. Enfin, l’une des raisons pour lesquelles la grenouille finit par cuire, pourrait-on dire, c’est qu’elle na pas de thermomètre autre que sa peau pour apprécier l’élévation progressive de la température : elle n’a pas d’étalon fiable à l’aune duquel apprécier l’évolution de la situation. Et nous, quels sont nos étalons ? Comment évaluons-nous la température ambiante ? D’après quelles références déterminons-nous la qualité de notre vie, celle de notre santé, celle de la société ?...
….Sans horizon vers lequel tendre, à quoi bon nous bouger ? L’idéal est un remède à la fois au statu quo et au déclin.
Résultat :
- Abrutie par un excès de stimulations sensorielles, la conscience s’endort.
- Gavée par trop d’informations inutiles, la mémoire s’émousse.
- Privé d’étalon, nous n’avons plus de repères stables.
- Asphyxié sous le matérialisme et le consumérisme, notre idéal se ratatine et meurt.
Inconsciente, amnésique et blasée, la grenouille n’a dès lors plus qu’à se laisser cuire…Et c’est ainsi qu’une part de la société s’enfonce ainsi dans l’obscurité morale et spirituelle, avec le délitement social, la dégradation environnementale, la dérive faustienne de la génétique et des biotechnologies, et l’abrutissement de masse - entre autres symptômes - par lesquels cette évolution se traduit.
Le principe de la grenouille dans la marmite d’eau est un piège dont nous ne nous méfierons jamais trop si nous avons pour idéal la recherche de la qualité, de l’évolution, du perfectionnement, si nous refusons la médiocrité, le statu quo, le laisser-faire. En effet, la loi de la matière, livrée à elle-même, est l’entropie. Ce dont on ne prend soin, ce qui est laissé à l’abandon décline, se dégrade, qu’il s’agisse du corps, d’une relation, d’un jardin, de l’organisation sociale d’un pays, etc...Tout demande de l’entretien, de l’énergie, de la vigilance, des efforts...
…De manière plus générale, comment ne pas succomber au piège de la grenouille dans la marmite d’eau, individuellement ou collectivement ?
En ne cessant d‘élargir et d’accroître notre conscience, d’une part, en aiguisant notre mémoire pour conserver des éléments de comparaison entre le passé et le présent, ainsi qu’en ayant recours , d’autre part, à des talons fiables pour évaluer les changements, étalons que l’on prendra soin de choisir parmi les moins sujets aux fluctuations des modes, des époques et des tendances. Enfin, en faisant d’idéaux élevés le carburant d’un constant dépassement de soi. Ce n’est pas un hasard si l’entraînement et le développement de la conscience sont l’un des points communs de toutes les pratiques spirituelles : conscience de soi, conscience du corps, conscience du langage, conscience de ses pensées, conscience de ses émotions, conscience d’autrui, état de conscience supérieur. Au-delà de tout dogme, de toute doctrine, de toute idéologie, nous devrions d‘ailleurs considérer l’élargissement et l’accroissement de notre conscience - bien plus que le développement des seules facultés intellectuelles - comme un comportement fondateur de notre statut d’humains et comme un moteur indispensable à notre évolution...
La cuisson : bleu, saignant, à point, il faut choisir !
Merci, j’ai beaucoup aimé.
Un beau cadeau de Noël pour grandir et aider ceux que l’on aime à grandir.
C’est l’histoire d’une ...
Le langage symbolique à toujours été un moyen privilégié pour faire réfléchir, pour transmettre des idées. Ici, la grenouille qui ne savait pas qu’elle était cuite, met en évidence les dangers due à l’inconscience de la dérive progressive de notre société.
Mais il y a aussi six autres fables, venues du monde entier qui réveillent notre conscience. Des petites graines semées qui peuvent nous aider à cultiver notre jardin intérieur. (Un petit clin d’œil à grand-mère).
Extrait du premier chapitre :
Imaginez une marmite remplie d’eau froide, dans laquelle nage tranquillement une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau se chauffe doucement. Elle est bientôt tiède. La grenouille trouve cela plutôt agréable et continue de nager.
La température commence à grimper. L’eau est chaude. C’est un peu plus que n’apprécie la grenouille, mais elle ne s’affole pas pour autant, surtout que la chaleur tend à la fatiguer et à l’engourdir.
L’eau est vraiment chaude, maintenant. La grenouille commence à trouver cela désagréable, mais elle est aussi affaiblie, alors elle support, elle s’efforce de s’adapter et ne fait rien.
La température de l’eau va ainsi continuer de monter progressivement, sans changement brusque, jusqu’au moment où la grenouille va tout simplement finir par cuire et mourir, sans jamais s’être extraite de la marmite.
Plongée d’un coup dans une marmite à 50°, la même grenouille donnerait immédiatement un coup de pattes salutaire et se retrouverait dehors.
Cette expérience est riche d’enseignements. Elle nous montre qu’une détérioration suffisamment lente échappe à la conscience et ne suscite, la plupart du temps, pas de réaction, pas d’opposition, pas de révolte de notre part. N’est ce pas précisément ce que nous observons aujourd’hui dans de nombreux domaines ?
La santé par exemple, peut se détériorer insensiblement mais surement. La maladie est souvent le résultat d’une alimentation dévitalisée, industrialisée, encrassante –voir toxique-, couplée avec le manque d’exercice, le stress et une gestion maladroite de nos émotions et de notre vie relationnelle. Certaines maladie mettent ainsi dix, vingt ou trente ans à se mettre lentement en place, le temps que notre, corps et notre psyché parviennent à saturation de toxines, de tensions, de blocages, de non-dits, de refoulements. Notre accoutumance à certains désagréments mineurs, ajoutée à la perte de sensibilité et de vitalité, fait que nous ne réagissons pas à cet insensible affaiblissement de notre santé avant que n’apparaissent des pathologies plus profondes, plus graves, plus lourdes à traiter…
… Au plan social, on observe un déclin régulier et constant des valeurs, de la morale et de l’éthique. D’année en année, cette dégradation s’effectue assez lentement pour que peu d’entre nous s’en offusquent. Pourtant, comme la grenouille que l’on plonge brusquement dans de l’eau à 50°, il suffirait de prendre le Français moyen du début des années 80 et, par exemple, de lui faire regarder la TV d’aujourd’hui ou lire les journaux actuels pour observer de sa part une réaction certaine de stupéfaction et d’incrédulité. Il peinerait à croire que l’on puisse un jour écrire des articles aussi médiocres dans le fond et irrespectueux dans la forme que ceux qu’on lit fréquemment aujourd’hui, ou que puissent passer à l’écran le genre d’émissions débiles qu’on nous propose quotidiennement. L’augmentation de la vulgarité et de la grossièreté, l’évanouissement des repères et de la moralité, la relativisation de l’éthique, se sont effectués de telle façon - au ralenti - que bien peu l’ont remarqué ou dénoncé. De même, si nous pouvions être subitement plongés en l’an 2025 et y observer ce que le monde sera devenu d’ici là, s’il continue dans la même direction, sans doute serions nous encore plus interloqués, tant il semble que le phénomène s’accélère (accélération rendue possible par la vitesse à laquelle nous sommes bombardés d’informations nouvelles, nous en perdons tout repère stable). Notons, d’ailleurs, que les films futuristes s’accordent à nous présenter un futur avenir " hyper-technologique " des plus noirs…
….Ce que nous enseigne l’allégorie de la grenouille, c’est que chaque fois qu’une détérioration est lente, faible, presque imperceptible, il nous faut une conscience très aiguisée pour nous n rendre compte, ou encore une bonne mémoire, un étalon fiable d’après lequel évaluer l’état de la situation. . Or il semble que ces facteurs soient tous trois aujourd’hui chose rare.
1. Sans conscience, nous devenons moins qu’humain, mus par les seuls instincts et automatisées. La conscience est donc une condition sine qua non de notre humanité : pas de vraie pensée, pas de réflexion, pas de libre arbitre sans conscience. Inconscient, l’homme est dot, au propre comme au figuré. C’est pourquoi l »éveil » est au cœur de toutes les formes de spiritualité.
2. Privé de mémoire, nous pourrions passer chaque jour de la clarté à la nuit (et inversement) sans nous en apercevoir le moins du monde, car les changements d’intensité lumineuse sont trop lents pour être perçus par la pupille humaine. C’est la mémoire qui nous fait prendre conscience a posteriori de l’alternance du jour et de la nuit, comme c’est elle qui nous permet de mesurer toutes ces évolutions subtiles qui ont lieu en nous et autour de nous, à un rythme très lent. Sans mémoire, pas de comparaison, pas de discernement, donc pas d’évolution possible.
3. Enfin, l’une des raisons pour lesquelles la grenouille finit par cuire, pourrait-on dire, c’est qu’elle na pas de thermomètre autre que sa peau pour apprécier l’élévation progressive de la température : elle n’a pas d’étalon fiable à l’aune duquel apprécier l’évolution de la situation. Et nous, quels sont nos étalons ? Comment évaluons-nous la température ambiante ? D’après quelles références déterminons-nous la qualité de notre vie, celle de notre santé, celle de la société ?...
….Sans horizon vers lequel tendre, à quoi bon nous bouger ? L’idéal est un remède à la fois au statu quo et au déclin.
Résultat :
- Abrutie par un excès de stimulations sensorielles, la conscience s’endort.
- Gavée par trop d’informations inutiles, la mémoire s’émousse.
- Privé d’étalon, nous n’avons plus de repères stables.
- Asphyxié sous le matérialisme et le consumérisme, notre idéal se ratatine et meurt.
Inconsciente, amnésique et blasée, la grenouille n’a dès lors plus qu’à se laisser cuire…Et c’est ainsi qu’une part de la société s’enfonce ainsi dans l’obscurité morale et spirituelle, avec le délitement social, la dégradation environnementale, la dérive faustienne de la génétique et des biotechnologies, et l’abrutissement de masse - entre autres symptômes - par lesquels cette évolution se traduit.
Le principe de la grenouille dans la marmite d’eau est un piège dont nous ne nous méfierons jamais trop si nous avons pour idéal la recherche de la qualité, de l’évolution, du perfectionnement, si nous refusons la médiocrité, le statu quo, le laisser-faire. En effet, la loi de la matière, livrée à elle-même, est l’entropie. Ce dont on ne prend soin, ce qui est laissé à l’abandon décline, se dégrade, qu’il s’agisse du corps, d’une relation, d’un jardin, de l’organisation sociale d’un pays, etc...Tout demande de l’entretien, de l’énergie, de la vigilance, des efforts...
…De manière plus générale, comment ne pas succomber au piège de la grenouille dans la marmite d’eau, individuellement ou collectivement ?
En ne cessant d‘élargir et d’accroître notre conscience, d’une part, en aiguisant notre mémoire pour conserver des éléments de comparaison entre le passé et le présent, ainsi qu’en ayant recours , d’autre part, à des talons fiables pour évaluer les changements, étalons que l’on prendra soin de choisir parmi les moins sujets aux fluctuations des modes, des époques et des tendances. Enfin, en faisant d’idéaux élevés le carburant d’un constant dépassement de soi. Ce n’est pas un hasard si l’entraînement et le développement de la conscience sont l’un des points communs de toutes les pratiques spirituelles : conscience de soi, conscience du corps, conscience du langage, conscience de ses pensées, conscience de ses émotions, conscience d’autrui, état de conscience supérieur. Au-delà de tout dogme, de toute doctrine, de toute idéologie, nous devrions d‘ailleurs considérer l’élargissement et l’accroissement de notre conscience - bien plus que le développement des seules facultés intellectuelles - comme un comportement fondateur de notre statut d’humains et comme un moteur indispensable à notre évolution...
La cuisson : bleu, saignant, à point, il faut choisir !
Merci, j’ai beaucoup aimé.
Un beau cadeau de Noël pour grandir et aider ceux que l’on aime à grandir.
vendredi 30 janvier 2009
Ercole Amante à l'Opéra d'Amsterdam
26 Janvier 2009 représentation d'Ercole Amante, opéra composé par Francesco Cavalli avec des ballets de Lully.
Ivor Bolton dirigeait le Concerto Köln
Ivor Bolton dirigeait le Concerto Köln
Ercole : Luca Pisaroni
Iole : Veronica Cangemi
Giunone : Anna Bonitatibus
Illo : Jeremy Ovenden
Deianira : Anna Maria Panzarella
Licco : Marlin Miller
Nettuno : Umberto Chiummo
La Bellezza : Wilke te Brummelstroete
Cinzia : Johannette Zomer
Mercurio : Mark TuckerPaggio : Tim Mead
Le génie de Monteverdi a permis à l’opéra vénitien d’atteindre des sommets, notamment avec « Lincoronazione di Poppea ». Francesco Cavalli sera son élève à partir de 1616 comme choriste à Saint-Marc avant de devenir un compositeur prolixe. Cet opéra lui est commandé par Mazarin, en 1659, à l’occasion du mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse. Il est composé d’après un livret de l'abbé Francesco Buti. Sa particularité est d’être agrémentée de ballets de Jean Baptiste Lully.
L’opéra d’Amsterdam nous présente une version épurée dans ses décors, mais riche en effets comiques.
Mazarin marche le long d'un mur peint d’une fresque antique représentant un héro nu. S’en apercevant, il fait un signe de croix.
Ercole, habillé en Louis XIV, se transforme à l’aide de prothèses « musclées » afin de ressembler à Hulk (mais pas vert). Des chaussures de Drake Queens et une massue complètent l’ensemble. Puis, pour bien cadrer le personnage, il porte avec décontraction plusieurs tonneaux de Heineken (coup de pub pour la firme bien représentée sur Amsterdam).
La substitution d’Iole par le page amène Illo, qui déclarait son amour à Iole, à commence à caresser le page en croyant qu'il s'agit de sa bien-aimée.La scène de la tempête est aussi excellente. Le bateau tangue, les éclairent zèbrent le ciel et le page s’accroche ferment pour rester dans sa coque de noix !
Le génie de Monteverdi a permis à l’opéra vénitien d’atteindre des sommets, notamment avec « Lincoronazione di Poppea ». Francesco Cavalli sera son élève à partir de 1616 comme choriste à Saint-Marc avant de devenir un compositeur prolixe. Cet opéra lui est commandé par Mazarin, en 1659, à l’occasion du mariage de Louis XIV et de l'infante Marie-Thérèse. Il est composé d’après un livret de l'abbé Francesco Buti. Sa particularité est d’être agrémentée de ballets de Jean Baptiste Lully.
L’opéra d’Amsterdam nous présente une version épurée dans ses décors, mais riche en effets comiques.
Mazarin marche le long d'un mur peint d’une fresque antique représentant un héro nu. S’en apercevant, il fait un signe de croix.
Ercole, habillé en Louis XIV, se transforme à l’aide de prothèses « musclées » afin de ressembler à Hulk (mais pas vert). Des chaussures de Drake Queens et une massue complètent l’ensemble. Puis, pour bien cadrer le personnage, il porte avec décontraction plusieurs tonneaux de Heineken (coup de pub pour la firme bien représentée sur Amsterdam).
La substitution d’Iole par le page amène Illo, qui déclarait son amour à Iole, à commence à caresser le page en croyant qu'il s'agit de sa bien-aimée.La scène de la tempête est aussi excellente. Le bateau tangue, les éclairent zèbrent le ciel et le page s’accroche ferment pour rester dans sa coque de noix !
Amateur d’Opéra n’oubliez pas de vous munir d’un livret pour suivre l’action. Car, à moins de maitriser l’italien il difficile de suivre le déroulement. Certes il s’agit comme dans tout opéra qui se respecte : d’amour, de jalousie, de vengeance…. Mais c’est quand même.
Soyez attentif à la dernière scène le texte est en français !
Synopsis détaillé :
Synopsis détaillé :
Prologue
Des montagnes et des rochers sur lesquels quatorze fleuves qui ont été sous la domination des Français. Au fond, la mer, dans l'air, la Lune.
Le prologue est chanté par un chœur de fleuves, parmi lesquels se distingue le Tibre (hommage discret à Mazarin). Ils échangent avec la belle Cynthia des propos résumant les gloires du règne naissant de Louis XIV et exaltent la façon dont un heureux mariage permet à la paix de succéder à la guerre.
Entrées 1 et 2
Acte I
Des deux côtés, un bocage, dans le fond un vaste paysage : les environs de la capitale de l'Eochalie
(1) Hercule (basse), bien que marié à Déjanire (mezzo-soprano), se désole de l'accueil que réserve à ses propos la jeune Iole (soprano) qu'il a enlevée par amour, en tuant à l'occasion son père Eurytos, et invoque Cupidon. (2) Vénus (soprano), émue de sa tristesse, descend du Ciel, accompagnée des Grâces, et lui promet son aide dans ses entreprises amoureuses. (3) Après le départ de Vénus, Junon apparaît progressivement, assise sur un paon. Elle qui a toujours eu à se plaindre d'Hercule (n'est-il pas le résultat d'une des nombreuses aventures galantes de Jupiter?) et à qui incombe la protection des foyers, chante sa colère et décide de contrarier les amours du héros. Vents, éclairs et tempête terminent l'acte.
Entrée 3
Acte II
La cour d'honneur dans le palais du roi
(1) Iole et Hyllus (ténor), fils d'Hercule, se déclarent un amour réciproque. (2) Un page vient de la part d'Hercule demander à Iole de le retrouver dans le jardin des Fleurs. Hyllus est jaloux, mais Iole ne peut refuser et le rassure. (3) Le page se pose la question de savoir ce que c'est que l'amour, ce sentiment dont tout le monde parle. (4) Il rencontre Lychas (ténor), serviteur de Déjanire, et laisse échapper maladroitement le secret du rendez-vous. (5) Lychas va aussitôt en informer sa maîtresse qui se désole malgré les conseils de solide bon sens que lui donne son valet. La Grotte du Sommeil, avec Pasithée, le Sommeil, le Chœur des Zéphires et des Ruisseaux
(6) (7) Junon se prépare à faire échouer les projets d'Hercule ; elle va emprunter le Sommeil aux déesses qui en ont la garde.
Entrée 4
Acte III
Un jardin en Eochalie
(1) Vénus descend du ciel dans un nuage, et assure une fois encore Hercule de sa protection. Elle fait apparaître un siège enchanté fait d'herbe et de fleurs, et conseille à Hercule de prendre ce qu'il désire "par fraude ou par consentement". (2) Resté seul, le héros avoue qu'il perd tout son courage devant les mystères de l'Amour ; il est tout tremblant à l'idée de voir arriver Iole. Survient le page qui lui annonce la prochaine arrivée de la jeune fille mais lui apprend involontairement qu'elle est amoureuse d'Hyllus. Hercule est très surpris à la pensée d'avoir son fils pour rival. (3) Iole entre, accompagnée de Hyllus. Elle commence par répondre en termes très hostiles au discours amoureux d'Hercule, puis, de façon inexplicable, (c'est un effet de l'intervention de Vénus) elle semble lui faire une déclaration d'amour, ce qui provoque chez Hyllus une telle surprise qu'il révèle ses sentiments devant son père. Celui-ci le chasse. (4) Iole, toujours sous le charme de Vénus, tient à Hercule des propos enflammés qui le remplissent de joie. (5) Junon paraît, le Sommeil est avec elle, dans son char. Le Sommeil endort Hercule et Iole revient à la raison en quittant le siège enchanté. Junon lui remet une épée pour qu'elle puisse, profitant du sommeil du héros, venger la mort de son père. (6) Hyllus rentrant en scène, empêche le meurtre et désarme Iole. (7) Hercule est réveillé par Mercure ; il voit l'épée aux mains d'HylIus et croit que son fils veut le tuer. Iole s'accuse. (8) Déjanire arrive sur ces entrefaites accompagnée de Lychas. Hercule veut condamner son fils à mort malgré toutes les supplications. Seule Iole parvient à changer sa décision en lui laissant entendre qu'il pourra lui inspirer des sentiments plus tendres s'il épargne son fils. Déjanire doit s'exiler, et Hyllus être emprisonné. (9) Ils se lamentent de la cruauté d'Hercule. (10) Propos désabusés de Lychas et du page sur les folies que peut inspirer l'Amour.
Entrée 5
Acte IV
Dans un château au bord de la mer
(1) Hyllus emprisonné est tourmenté par la jalousie. (2) Le Page paraît sur la mer, dans une petite barque, et lui que Iole a été contrainte d'épouser Hercule dans l'espoir de sauver la vie de celui qu'elle aime. (3) Une tempête se lève, et Hyllus, désespéré se jette à l'eau. (4) Junon paraît dans les airs sur un grand trône, qui demande à Neptune de sauver Hyllus. Neptune surgit de la mer dans une grande conque tirée par des chevaux marins, et recueille Hyllus. (5) Junon se réjouit d'avoir contrarié Vénus.
Entrée 6
Un jardin de cyprès où sont érigées des tombes royales
(6) Déjanire songe au suicide et veut confier ses trésors à Lychas qui refuse. (7) Iole vient se recueillir sur le tombeau de son père, avec le chœur des sacrificateurs. Le tombeau s'écroule et l'Ombre d'Eurytus apparaît qui crie sa colère de la décision d'Iole d'épouser Hercule pour sauver Hyllus. Déjanire intervient pour dire qu'elle a vu Hyllus se jeter à la mer. Lychas conseille à Déjanire de remettre à Hercule la tunique du centaure Nessus, ce fera de lui un mari fidèle. Il laisse aussi espérer à Iole que Hyllus a pu se sauver.
Entrée 7
Acte V
Aux Enfers
(1) Les rois que fit périr Hercule complotent pour tirer de lui une vengeance longtemps attendue : Eurytus, Clérique, reine de Cos, Laomédon, roi de Troie, Busiris, roi d'Egypte.
Entrée 8
Le portique d'un temple consacré à Junon Pronube
(2) Hercule, ignorant de tout, se prépare à épouser Iole. Lychas donne à Iole une tunique pour remplacer celle qu'Iole doit donner à Hercule. Hercule revêt la tunique, et meurt dans des souffrances atroces, à la grande satisfaction de Lychas. (3) Déjanire comprend enfin l'ironie cruelle du centaure lui offrant la tunique fatale, et ne souhaite plus vivre. Arrive Hyllus qui tombe dans les bras de Iole et de Déjanire, et raconte comment il a été sauvé. (4) Junon descend accompagnée de l'harmonie des cieux, pour contempler son œuvre d'un regard satisfait. Elle annonce qu’Hercule rit dans le ciel, car il a été uni par Jupiter à la Beauté. Iole, Déjanire et Hyllus se réjouissent et remercient Junon. (5) Hercule apparaît dans le ciel, marié avec la Beauté pour des noces éternelles. Chœur des Planètes qui chantent la récompense offerte à la vertu. Hercule et la Beauté annoncent qu'un Hercule français (Louis XIV) épousera bientôt une beauté ibérique (Marie-Thérèse d'Espagne).
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