dimanche 9 mars 2008

Stille omgang 2008, le Micracle d'Amsterdam


Cette année, j'ai choisit de suivre la procession dans son ensemble et de participer à la messe.
Petit rappel : il s'agit de la commémoration du miracle de l'hostie. Pour plus de détails j'avais déjà bloggé sur le sujet le Mardi 27 Mars 2007.

Donc cette année, dans l'église du Begijnhof, j'ai assisté a une cérémonie animée par le chœur grégorien de Monnickendam. Un pur régal en latin. C'est amusant de constater que je comprends bien mieux le latin que le hollandais ! Honte sur moi !
Donc une belle cérémonie dans la chapelle.




Puis un rassemblement devant la porte du Begijnhof.



Des bus de pèlerins n'arretent pas d'arriver. La place du Spui se rempli et se vide au fur et à mesure que des groupes commencent la procession.


Des vagues humaines successives arrivent sur la grève (le spui) et se retirent en empruntant la Kaleverstraat.


Je me glisse dans un groupe. C'est impressionnant de marcher parmi cent personnes silencieuses, totalement silencieuses.
Nous empruntons la rue piétonne Kalverstraat. A cette heure là, les boutiques sont fermées, mais les fêtardes nous croisent. Il est onze heure du soir et ils ont commencés à arroser la soirée. Sur le Dam nous passons inaperçu dans l'immensité de l'espace, mais dès que nous reprenons la Nieuwendijk les promeneurs s'écartent. Certains, par dérision, entament un ave Maria ou quelques notes qui sont de vagues souvenir du catéchisme ou de l'époque où ils allaient à la messe le dimanche. Mais rien de bien méchant. Quelque part le silence nous protège. Il est difficile de rester provocateur face à un masse silencieuse.


Nous sommes bien gardés. A chaque croisement ou obstacle du parcoure des personnes nous orientent avec un sourire.

Concernant les carrefours, le passage des tramways ou des pistes cyclables, tous ce qui est en relation avec la circulation dans la ville, des policiers nous attendent et arrêtent tous les flots. Nous permettant de passer sans interrompre le fil quasi continu de la procession. Même les piétons sont tenus de ne pas traverser la procession, mais d'attendre la fin du groupe pour continuer leurs flaneries.


Nous rejoignons Warmoesstraat ou les magasins qui vendent de la drogue jouxtent les sexe shop. Toujours un contraste étonnant. Je saisi mieux la valeur d'une marche silencieuse.
Tout est dans le silence.
50 ou 100 personnes en groupes relativement compactes marchent sans faire de bruit. Car comme d'un commun accord, non seulement nous ne parlons pas, mais nous nous déplaçons sans bruit. Les uns avec des bâtons pour aider la marche, les autres appuyés sur deux bras aimant qui soutiennent l'effort. D'autre encore tendent une main secourable quand un faux pas déséquilibre. Tout cela en silence. Tout a été dit avant. Maintenant, place au silence.
L'impaste est bien plus grand que si nous scandions des slogans agressifs.
Ici, il s'agit de respect de soit et de ce qui est autour.
Nous saluons d'un signe de tête les policiers qui nous aident, les personnes qui nous signalent un poteau qui pourrait nous faire chuter.
Un hochement de tête, un sourire. Une heure sans une parole.
Des personnes nous emboitent le pas. C'est une famille avec trois jeunes enfants. En quelques murmures le père explique le pourquoi et le silence revient.



Nous sommes passés devant une lanterne qui symbolise l’emplacement de la chapelle qui avait été élevé sur le lieu du miracle de l’hostie. Les appareils photos crépitent, la télévision film, cela tournerait il au show ?
Mais non, chacun reprend son pas et nous finissons la boucle. Sur la place du Spui d’autres prennent le départ.

Il est minuit passé. D’autres célébrations vont avoir lieu. Mes compagnons de routes venaient de Friesland, le nord des Pays Bas. Ils sont heureux d’être là ce soir et fière de perpétuer la tradition.
Je n’ai vu quasiment que des têtes aux cheveux blancs. Du haut de mes deux fois 20 ans, je faisais figure de poussin. Qui perpétuera la tradition demain ?

Aucun commentaire: