Une digression dans ma vie Amstellodamoise.
Je viens de recevoir le bulletin interne des Amis de Saint Jacques des Landes.
Un texte très beau m’a émue, alors je vous le livre :
La Via de la Plata
De Séville à Caceres -300km-
Jacques et moi, après avoir usés nos semelles du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle, avons choisi de cheminer sur la Via Plata. Nous voici donc partis de Séville sous le soleil brûlant de L’Andalousie (même en octobre), jusqu’à Caceres noyée sous les pluies diluviennes de l’Estrémadure.
Le chemin que l’on suit
Un texte très beau m’a émue, alors je vous le livre :
La Via de la Plata
De Séville à Caceres -300km-
Jacques et moi, après avoir usés nos semelles du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle, avons choisi de cheminer sur la Via Plata. Nous voici donc partis de Séville sous le soleil brûlant de L’Andalousie (même en octobre), jusqu’à Caceres noyée sous les pluies diluviennes de l’Estrémadure.
Le chemin que l’on suit
D’abord il y a le chemin que nous avons suivi. Magnifique, entre vignes et oliviers, orangers et champs de coton, terre nues à l’infini et bois de chênes-lièges où sont élevés les cochons, vaches, moutons…
Un chemin qui suit, jusqu’à Zamora ou Astorga, l’antique voie romaine de Séville, dans le sud de l’Espagne, à Gijón sur l’Atlantique, au nord. Autrefois, de Cadix, port de grand commerce à l’ouest de Gibraltar, des bateaux chargés de marchandises diverses, rejoignaient l’embouchure du Guadalquivir et remontaient le fleuve jusqu’à Séville. De là, les marchandises transitaient par La Via Plata jusqu’au nord de l’Espagne vers le port de Gijón.
Sur cette voie, les vestiges romains abondent (prendre le temps de visiter Mérida). Plus tard, les Maures l’emprunterons et laisserons eux aussi, des merveilles architecturales.
Via de la Plata donc, et vous l’avez compris, pas seulement un chemin d’histoire et de commerce, mais LE CHEMIN.
A chaque croisement, une flèche jaune, une borne parfois un petit tas de pierres, une croix… Impossible de se tromper, nul besoin de boussole. Toutefois, en ville, ce fut parfois plus difficile car rien ne signale la direction du refuge, ni les auberges.
Le chemin que l’on fait
Un chemin qui suit, jusqu’à Zamora ou Astorga, l’antique voie romaine de Séville, dans le sud de l’Espagne, à Gijón sur l’Atlantique, au nord. Autrefois, de Cadix, port de grand commerce à l’ouest de Gibraltar, des bateaux chargés de marchandises diverses, rejoignaient l’embouchure du Guadalquivir et remontaient le fleuve jusqu’à Séville. De là, les marchandises transitaient par La Via Plata jusqu’au nord de l’Espagne vers le port de Gijón.
Sur cette voie, les vestiges romains abondent (prendre le temps de visiter Mérida). Plus tard, les Maures l’emprunterons et laisserons eux aussi, des merveilles architecturales.
Via de la Plata donc, et vous l’avez compris, pas seulement un chemin d’histoire et de commerce, mais LE CHEMIN.
A chaque croisement, une flèche jaune, une borne parfois un petit tas de pierres, une croix… Impossible de se tromper, nul besoin de boussole. Toutefois, en ville, ce fut parfois plus difficile car rien ne signale la direction du refuge, ni les auberges.
Le chemin que l’on fait
Puis il y a le chemin que nous faisons, jour après jour, pas après pas. Souvent seuls dans l’immense nature, sans croiser une seule âme, sans traverser un seul village de la journée.
Nous avons marché avec quelques vivres dans le sac, mais surtout, deux litres d’eau chacun. Nous nous sommes arrêtés dans des refuges-peu nombreux_ dans des hôtels, chez l’habitant ou encore une fois, dans un monastère. Nous avons aussi fait halte dans les « auberges touristiques »-anciens monastères ou autres bâtiments restauré, offrant pour un prix modeste des lits confortables en dortoir, parfois un repas, parfois un petit déjeuner. Partout nous avons été accueillis avec chaleur et sourire : par la Señora Molina à Real de la Jara, Magdalena à Fuente de Cantos, Juan à Merida, Anna à Eljucen…
Des passants nous ont abordés pour parler un moment avec nous. Nous avons rencontré des bergers, des homes te des femmes des villes et des champs curieux de savoir d’où nous venions, où nous allions, et toujours prêts à nous rendre service. Quel accueil !
Nouas avons rencontré quelques autres pèlerins (peu nombreux en cette saison). Il y a eut Francisco de Cuenta, Luis de Grenade, Ernesto de Séville et d’autres d’ailleurs, de plus loin : Québec, Pays-Bas, Allemagne, USA, et avons partagé avec chacun un moment de chemin, une soirée de refuge, un repas, une discussion.
Nous avons gouté aux spécialités locales : épinards et pois chiches au cumin, tortillas, poissons, soupes, liqueur de grand chêne…
Nous avons été en forme, fatigués, joyeux, énervés, tous les sens à fleur de peau, lourds, légers, enthousiastes, découragés, étonnés…toujours émerveillés.
Le chemin que l’on est
Nous avons marché avec quelques vivres dans le sac, mais surtout, deux litres d’eau chacun. Nous nous sommes arrêtés dans des refuges-peu nombreux_ dans des hôtels, chez l’habitant ou encore une fois, dans un monastère. Nous avons aussi fait halte dans les « auberges touristiques »-anciens monastères ou autres bâtiments restauré, offrant pour un prix modeste des lits confortables en dortoir, parfois un repas, parfois un petit déjeuner. Partout nous avons été accueillis avec chaleur et sourire : par la Señora Molina à Real de la Jara, Magdalena à Fuente de Cantos, Juan à Merida, Anna à Eljucen…
Des passants nous ont abordés pour parler un moment avec nous. Nous avons rencontré des bergers, des homes te des femmes des villes et des champs curieux de savoir d’où nous venions, où nous allions, et toujours prêts à nous rendre service. Quel accueil !
Nouas avons rencontré quelques autres pèlerins (peu nombreux en cette saison). Il y a eut Francisco de Cuenta, Luis de Grenade, Ernesto de Séville et d’autres d’ailleurs, de plus loin : Québec, Pays-Bas, Allemagne, USA, et avons partagé avec chacun un moment de chemin, une soirée de refuge, un repas, une discussion.
Nous avons gouté aux spécialités locales : épinards et pois chiches au cumin, tortillas, poissons, soupes, liqueur de grand chêne…
Nous avons été en forme, fatigués, joyeux, énervés, tous les sens à fleur de peau, lourds, légers, enthousiastes, découragés, étonnés…toujours émerveillés.
Le chemin que l’on est
Alors le chemin que nous sommes s’est dessiné lorsque la marche extérieure est devenue marche intérieure, lorsque l’humeur accroché aux vêtements, aux variations du temps s’est apaisée, lorsque les pensées en vadrouille se sont arrêtées et on laissé place à une joie qui ne dépendait plus des conditions extérieure, mais puisait sa source dans l’infini du chemin à la source même de la vie. Et nous avons chanté, l’âme en bandoulière, le cœur ouvert, au rythme de nos pas.
L’an prochain nous repartirons. Et si à Caceres un chemin de pierres nous attend, en nous, celui de Saint Jacques serpente sans fin.
L’an prochain nous repartirons. Et si à Caceres un chemin de pierres nous attend, en nous, celui de Saint Jacques serpente sans fin.
(Jacques et Jacqueline V-D)
1 commentaire:
Très beau texte!
...prévoir microphone pour suivre ce chemin soi-même...
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