La journée du Souvenir (4 mai) et la fête de la Libération aux Pays-Bas (5 mai)
La Seconde Guerre mondiale a marqué la mémoire collective des Néerlandais.
J’ai visité le musée juif (JHM) qui est passionnant et retrace de façon vivante cette période, j’ai aussi constaté que différentes commémorations sont organisées à Amsterdam.
Les hollandais ont dissociés le souvenir et la libération, intéressant concept.
La journée du Souvenir est consacrée, comme sont nom l’indique, au souvenir.
Journée de recueillement et de respect envers toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale. A 20 heures, deux minutes de silence symbolisent cette action. Puis ont lieu des célébrations auprès des monuments élevés en souvenir de la Seconde Guerre mondiale, mais pas de défilé militaire !
Les médias (radio et la télévision) participent en organisant leur programmation en fonction de l’évènement. Une cérémonie nationale a lieu à Amsterdam. Elle est retransmise en direct à la télévision.
Comme souvent, les Néerlandais font les choses à leur façon. Ce n’est pas uniquement une commémoration pour toutes les victimes civiles et militaires de la seconde guerre mondiale, mais aussi pour tous les Néerlandais qui sont mort depuis dans une guerre ou en effectuant une mission de Paix.
Le lendemain se déroule la fête de la Libération, c’est une fête nationale.
Le 5 mai 1945 l'occupant allemand signait sa capitulation à Wageningen.
Toute la hollande fête l’évènement, l’objectif étant toujours de porter une réflexion sur la liberté. J’ai appris que chaque année un thème de réflexion actuel est choisit. Cela permet une réflexion collective sur le sens et l'importance de la liberté, de la démocratie et des droits de l’homme.
A Amsterdam un concert en plein air, sur l'Amstel, est retransmis en direct à la télévision. Je n’ai pas osé affronter la foule pour vivre l’évènement en direct.
Alors dimanche j’ai choisit de visionner un film ayant trais à cette époque.
AMEN de Costas-Gavra
« Un officier SS et un jésuite refusent de dire Amen à l’horreur »
Dans les années trente, les premiers improductifs (les handicapés) sont gazés. L’église catholique proteste et l'extermination est annulée. Mais elle se poursuit par celle des juifs. L’organisation de l’extermination se met en route et se poursuivra jusqu'à la fin de la guerre. Un officier SS Gerstein, va essayer de sauver des juifs et suite à sa rencontre avec un jésuite, Ricardo Fontana, tenter d'avertir le Pape Pie XII.
Costa Gavra ne nous montre jamais l’horreur, mais les réactions qu’elle suscite chez les protagonistes. Une scène est hallucinante : Gerstein regarde à travers le trou dans la porte donnant sur une chambre à gaz. Costa-Gavras ne nous montre pas ce qui s’y déroule. Nous voyons Gerstein de dos qui observe par le judas, puis la caméra nous amène de l’autre coté de la porte, face à Gerstein dont nous voyons l’œil. Impressionnant !
Costa Gavra utilise le mouvement des trains, le chassé croisé entre les trains vides et les trains chargées de vies humaines pour nous faire prendre conscience du temps qui passe, du temps perdu. Terrifiant parallèle entre les discutions qui n’aboutissement qu’a un immobilisme incompréhensible et les trains qui avancent inexorablement. Image forte qui rythme le film.
Il y a aussi l’aspect « dossier » qui est répétitif. C’est l’administration qui régie cette vaste organisation qui met en place les engrenages de l’extermination. Des dossiers impersonnels qui circulent de main en main. Voir même, une carte expliquant la localisation et le nombre d’exterminations prévues dans les camps Nazis. Elle est tracée par un Nazi et passera de main en main lors d’un repas réunissant des gens « d’autorité » du monde des alliés et de l’entourage papale.
La vision de Costa Gavra concernant le comportement papale ne laisse place à aucune discussion. L’option du silence est impardonnable. Il met en exergue la lâcheté diplomatique dont a fait preuve le Vatican en refusant de s'engager clairement contre l'Allemagne nazie.
Que va t il me rester du film?
Que chacun avait de bonnes raisons pour justifier son inaction, mais que certains ont trouvé le courage d’agir.
dimanche 6 mai 2007
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