lundi 9 avril 2007

Amsterdam "Che ! Une révolution commerciale"

Tropenmuseum d’Amsterdam : "Che ! Une révolution commerciale"

Histoire d'un mythe.Une photo d'Alberto Korba de 1960 a fait du jeune révolutionnaire Che Guevara un personnage « immortel ».
Aujourd’hui, beaucoup connaissent l’idéologie et l’effigie du combattant latino-américain grâce à la reproduction de cette seule photo sur des T-shirts, des drapeaux et d’innombrables objets. Elle fut également reprise par Andy Warhol pour une œuvre sérigraphique pop-art.
L’évolution du mythe est retracée à travers des objets à son effigie :

Le Cheskimo (sur le bâton est gravé : “We will bite to the end”)



Les Cheguevarashirts. (j’en ai un à la maison !)
Le Chebikini
Le Cheposter



Le Chebriquet
Le Chebillet
La Chepièce
Le Chebracelet
Le Chewear


Le Chepopart
Le Chemugg
Le Cheverre




Presque rien ne manque, j’ai vu à Cuba des jeux de domino à son effigie, des moulins à café….Le Che fait vendre. Le Che à toutes les sauces.
Puissance et « beauté » de l’économie de marché ? Le marchandisage créé autour de son image respecte t’il le Che ?
Déjà le "Soyons réalistes, exigeons l’impossible" est devenu "Soyons réalistes, exagérons l’impossible".

Un autre aspect déroutant, c’est le détournement de son image transformé en Christ. No comment, car cela me laisse sans voix.

Mais là ou je suis restée scotchée, c’est devant le portrait de Madonna imitation de Ché qui illustre sa pochette du Cd « American Life »…. Incroyable !

Rendons au Che ce qui lui appartient :
" Qu'importe où nous surprendra la mort ; qu'elle soit la bienvenue pourvu que notre cri de guerre soit entendu, qu'une autre main se tende pour empoigner nos armes, et que d'autres hommes se lèvent pour entonner les chants funèbres dans le crépitement des mitrailleuses et des nouveaux cris de guerres et de victoire. "

« Surtout, soyez toujours capables de ressentir au plus profond de votre coeur n'importe quelle injustice commise contre n'importe qui, où que ce soit dans le monde. C'est la plus belle qualité d'un révolutionnaire »

« Il faut s'endurcir, sans jamais se départir de sa tendresse »

« Soyez réalistes : demandez l'impossible »

« Dans une révolution, on doit triompher ou mourir »

« La vérité d'un jour n'est pas celle de toujours ! »

« A ceux qui me qualifient d'aventurier, ils ont raison mais je suis un aventurier à part. Je suis un aventurier qui risque sa peau pour faire triompher ses idées. »

« La guérilla est la guerre du peuple entier contre l'oppresseur. »

« Seul celui qui est près à quitter son confort pour aller lutter dans un autre pays, mérite le nom de révolutionnaire. »

Sa plus connue "Hasta la victoria siempre" (toujours jusqu'à la victoire)
Je me réserve le mot de la fin : Hasta siempre la victoria… del liberalismo !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Quand marketing et nostalgie fon bon ménage.
[...] Aujourd'hui les scrupules de Castro sont dépassés et l'estampille Che n'a jamais fait autant vendre. [...] Les skis Fisher ont vu leurs ventes quadrupler en deux ans, parce qu'ils sont à l'effigie du Che. Succès identiques pour les montres Swatch et les vêtements de la marque Label New York. Même le guide du routard a eu la "bonne" idée de lancer avec sa nouvelle édition sur Cuba, un CD "El Che vive, 67-97". Véritable anthologie des hommages musicaux au Che, le disque contient un de ses discours et trois versions différentes de"Hasta siempre", dont une version house. C'est d'ailleurs dans la boîte branchée le Basch, que la maison de disques qui a produit le CD a choisi de fêter l'anniversaire de la mort du Che le 8 octobre.
Sur le site internet de la Lenin Shop, le café Guevara parfumé au rhum est devenu le hit de ce marketing rouge complètement vidé de sa substance révolutionnaire. Car c'est un Che édulcoré, politiquement correct, consensuel et inoffensif, qui triomphe aujourd'hui. Sa figure à la fois magnifiée et truquée est célébrée autant par de jeunes banquiers que par des groupes de rock, comme Rage Against the Machine "A Cuba comme en Occident, la figure du Che est devenu light. On écarte de la légende tout ce qui dérange", explique le scénariste argentin JOsé Pablo Feinmann, qui vient d'être exclu d'un projet de film sur le Che parce que son scénario comportait des exécutions."

Extrait d'un article du Nouvel Observateur datant du 2 au 8 octobre 1997.