lundi 9 juillet 2007

L’avorton de Dieu


"L’avorton de Dieu : Saint Paul" par Alain Decaux

Paul est d'abord le persécuteur impitoyable des chrétiens. Il est Juif, d’obédience pharisienne, il était citoyen romain de naissance. Puis sur le chemin de Dams, Jésus s'adresse à lui. Il devient un mystique , stratège et caractériel. C’est l’architecte du christianisme notamment à travers sa « christianisation » des païens. Il impose sa vision du Christ alors même qu’il ne l’a pas connu. Certains disent que la religion chrétienne a été inventée par Paul. ?????
Les maitres mots que j’extrait de ce livre :contradiction, passion, fougue

Saint Paul
« Né à Tarse, en Anatolie, aux environs de l'année 8 de notre ère, Saul, citoyen romain d'origine juive, parle le grec et l'hébreu. Vers 16 ans, il se rend à Jérusalem pour étudier et approfondir sa religion juive auprès du célèbre rabbin Gamaliel. Il n'a pas connu le Christ, mais assiste au massacre de Saint Etienne mort par lapidation, et prend une part active aux persécutions des chrétiens.
Devenu rabbin, il enseigne dans la ville sainte et obtient du sanhédrin, le tribunal juif, la mission de pourchasser les chrétiens en Syrie. Vers 25 ans, en se rendant à Damas, une lumière violente l'enveloppe, il tombe et devient aveugle. - Saul, Saul, pourquoi me persécutes tu ? - Qui es-tu Seigneur ? - Je suis Jésus, c'est moi que tu persécutes.Jésus lui est apparu. Cette voix est-elle surnaturelle ou simplement est-ce la mise en scène de sa conversion ? A Damas, Il se fait baptiser par Ananie et retrouve la vue, puis commençant à prêcher le Christianisme, il devient l'ennemi des juifs, mais aussi du roi Arétas. Selon la légende, il doit quitter la ville de nuit, dans un panier le long d'un rempart. Après une visite à Jérusalem où il rencontre Pierre (nommé par Jésus représentant de Dieu sur terre) et Jacques (le frère du Jésus), il retourne à Tarse.
En compagnie de Marc et de Barnabé qui est revenu le chercher, il fait un premier voyage apostolique à Chypres où Saul devient Paul après avoir évangélisé des païens et en particulier le gouverneur Sergius Paulus. Tous les trois vont ensuite prêcher en Anatolie et en Galatie pour essayer de convertir des juifs (épîtres aux galates). Il échappe à une lapidation. De retour à Antioche, Paul va s'opposer à Pierre. Selon ce dernier, pour être chrétien, il faut d'abord être juif. Pour Paul, juifs et païens ont le même Seigneur.
En compagnie de Luc qui relatera son périple par écrit, avec Timothée et Silas, il entreprend un deuxième voyage apostolique en Galatie, Macédoine et Grèce. Malgré quelques avatars dont une flagellation et le paiement d'une rançon, il trouve un écho favorable à ses prêches un peu partout et en particulier à Corinthe au terme de son voyage.
Avec Luc, il entreprend un troisième voyage apostolique. A Ephèse, ville de la déesse Artémis, il fait de l'ombre à la fois aux marchants païens et aux juifs. Mis en prison, il écrit des épîtres dont ceux aux Corinthiens qui entre-temps furent plutôt favorables à l'enseignement de Pierre et Jacques (les judaïsant).
Libéré, il retourne à Jérusalem, où il est la cible des juifs qui le font arrêter. Citoyen romain, il demande et obtient d'être envoyé à Rome pour être jugé par l'empereur. Au terme d'un voyage mouvementé de plusieurs mois, il n'est pas inquiété par les romains pour lesquels il ne s'agit que d'une querelle entre juifs. Il s'installe aux alentours de la ville et convertit encore de nombreux païens. En 64, il sera décapité sur ordre de Néron qui accuse les premiers chrétiens d'être à l'origine de l'incendie de Rome. Il est enseveli en un lieu où s'élève la basilique Saint Paul hors des murs.Ce livre permet de situer Saint Paul, architecte fondateur du Christianisme qui fut le premier à comprendre que celui-ci n'avait d'avenir que s'il s'adressait aussi aux païens. »
JP Serres 4/9/2003

Le livre m’a apporté des renseignements sur la vie quotidienne des juifs et des chrétiens du premier siècle. C’est le résultat d’une enquête menée sur le terrain en corrélation avec les écrits qui sont parvenus jusqu’à nous. Il nous raconte les voyages de Paul et son travail apostolique : prédication, mise en place des premières communautés, écriture des lettres.
La personnalité fougueuse de Paul ressort à travers ses prises de position, ses discours enflammés. Son ouverture à la parole du christ, son enseignement tourné vers les païens, ses prises de bec avec les apôtres qui ont marchés avec le christ apportent un éclairage nouveau pour moi. Paul à permis au non juifs d’être chrétiens, son enseignement serait il à la base de la chrétienté telle que nous la connaissons aujourd’hui ? Très différent en fait de ce que les apôtres ayant côtoyé Jésus enseignaient?

Je laisse le dernier mot à Alain Decaux :

« Un jour, un homme que je révère m'a dit : « Sans Saint Paul, il est probable que le christianisme serait resté une simple branche du judaïsme et ne serait jamais sorti de Palestine ». L'hypothèse n'a jamais cessé de m'obséder. Je m'attache à Paul depuis plus d'un demi-siècle. Je l'ai cherché autant dans les livres que dans tous les lieux où il a vécu, écrit ces lettres magnifiques devenues des sources fondamentales. Je l'ai vu en proie au déchaînement des haines, jeté en prison, flagellé, survivre à une lapidation. Je l'ai vu, à Rome, affronter l'autorité impériale et mourir sous la lame du bourreau. L'homme est immense. Fou du Christ. Effrayant par l'absolu de ses exigences. Bouleversant par l'existence d'une foi-brasier. Profondément humain par son orgueil, ses colères, ses complexes ; écorché vif, mystique et stratège. Prophète de lui-même autant que de Jésus, il impose sa vision d'un Christ qu'il n'a pas connu. La chance de l'historien est ici de disposer de sources uniques. L'immense correspondance de Paul a franchi les siècles. Par ailleurs, un chroniqueur de talent s'est attaché à lui et a retracé ses combats, ses voyages dont chacun est un roman d'aventure. Ma dernière biographie était consacrée à Victor Hugo. Celle-ci à Saint Paul. Je ne suis pas mécontent du rapprochement. » A.D.

Quoique, Saint Paul à aussi son mot à dire :

EPITRE DE ST PAUL AUX CORINTHIENS

Quand je parlerai en langues,
celles des hommes et celles des anges,
s'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne,
une cymbale qui retentit.

Quand j'aurai le don de prophétie,
la science de tous les mystères et de toute la connaissance,
quand j'aurai la foi la plus totale,
celle qui transporte les montagnes,
s'il me manque l'amour,je ne suis rien.

Quand je distribuerai tous mes biens aux affamés,
quand je livrerai mon corps aux flammes,
s'il me manque l'amour,je n'y gagne rien.
L'amour prend patience,
l'amour rend service,
il ne jalouse pas,
il ne plastronne pas,
il ne s'enfle pas d'orgueil,
il ne fait rien de laid,
il ne cherche pas son intérêt,
il ne s'irrite pas,
il n'entretient pas de rancune,
il ne se réjouit pas de l'injustice,
mais il trouve sa joie dans la vérité.
Il excuse tout,
il croit tout,
il espère tout,
il endure tout.

L'amour ne passe jamais.
Les prophéties ? elles seront abolies.
Les langues ? Elles prendront fin.
La connaissance ? Elle sera abolie.

Ces trois là demeurent : la foi, l'espérance et l'amour,
mais l'amour est le plus grand.

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