jeudi 3 mai 2007

Une journée type à Amsterdam

6h30 mon esprit s’éveille, il fait beau dehors.

Je prends mon café en pianotant sur le clavier de mon ordinateur :
-Réponse à des mails, des lettres, surf sur des sites que j’aime (pour trouver l’inspiration du jour ou les concerts, manifestations à ne pas manquer…), un mail réfléchit pour des amis.
-Traitement des dernières photos.
-Rédaction d’article pour les blogs.
Il est déjà 8h30, je n’ai pas le temps de lire ce matin.

J’ai décidé d’essayer mon vélo. Il est aussi grand que mon vélo de randonnée et je touche par terre uniquement en descendant de la selle !
Mon unique préoccupation réside dans les cals pieds. En fait j’ai retiré les lanières et il ne reste plus que la partie métallique dans laquelle on engage le pied. Mais je ne suis pas experte dans l’art de glisser avec aisance mon pied entre la pédale et le support métallique. J’ai peur de ne pas pouvoir me désengager rapidement quand j’en ai besoin.
J'ai procédé à une autre modification : j’ai tourné le guidon sans dessus dessous, comme à la maison pour être plus confortable !

Et me voilà partie pour une petite ballade jusqu'à Ouderkerk par la rive de l’Amstel que je n’ai pas encore parcouru.
Effectivement, positionner le pied avec le cal pied n’est pas facile, par contre c’est confortable une fois en place.
Le vélo file comme le vent.
Je manipule le changement vitesse avec prudence pour trouver le point de déraillement.
Un plateau, deux plateaux, les 5 vitesses, et je trouve le point de déraillement!

La matinée est splendide.
Les rameurs s’activent, les joggeurs écoutent la musique injectée dans leurs oreilles, les pêcheurs s’installent et sont disponibles pour le bavardage.
Deux types de cyclistes cohabitent : certains sont en tenue de compétition et avalent les km pour améliorer leur performances, d’autres maitrisent des engins quasiment sans volant, trodus, rouillés ou encore accompagnés d’un grincement sonore produit par le frottement d’une pièce trop usée, avec ceux ci un échange de sourire est de bonne aloie.

Quelques arrêts photos et j’arrive étonnamment rapidement à Ouderkerk.
L’église en face du cimetière juif de Beth Haim est ouverte. En fait un corbillard attend devant l’entrée. Je souhaiterais la visiter, mais je ne veux pas déranger la cérémonie.

Sous le pont levant, qui enjambe le canal de l’Holendrecht, j'assiste à un spectacle étonnant. Une grue est installée sur une barge. Le grutier enlève du canal la terre que les travaux ont accumulés dans le passage. Quand il soulève son godet la péniche s'incline à la limite d'embarquer de l'eau, je suis impressionnée!

De l’autre coté du canal de l’Holendrecht, la porte de la chapelle, accessible au public est ouverte. Deux personnes s’activent pour remettre en place les rideaux propres et repassés qui habituellement encadrent la statue de la vierge. Lors de ma dernière visite j’avais souhaité visiter l’église malheureusement elle était fermée.
Dans mon meilleur hollandais je dis bonjour et j’enchaine en anglais pour demander une faveur: je souhaite visiter l’église. Mon interlocutrice, avec un air de conspiratrice, me dit qu’exceptionnellement je peux.
Une prière et un chant du pèlerin plus tard, je m’intéresse au bâtiment.
Je remarque un panneau auquel sont suspendues des coquilles Saint Jacques. Des étiquettes y sont accrochées portant des dates et un nom différent pour chacune d’entre elles. Ont-elles un rapport quelconque avec le pèlerinage de Compostelle ?
En ressortant j’interromps poliment les deux compères pour poser la question.
En fait, lors des Baptêmes, une coquille sert à verser l’eau bénite sur l’enfant. C’est un signe visible qui est conservé, un lien physique de l’acte du Baptême.
Une fois par an la communauté se réunie lors d’une grande fête en septembre et ce symbole affirme un lien avec les Baptisés entrés dans la communauté.
J’apprends aussi que mon interlocutrice à fait un pèlerinage jusqu'à Rome. Cet échange est vivifiant et je suis absolument ravie de ma rencontre.

Je rentre à toute vitesse car je souhaite assister à un lunch concert au Concertgebouw.
Les jeunes solistes de l’académie du nouvel Opéra donnent une représentation. Quatre sopranos, une mezzo soprano et un baryton nous offrent un récital exceptionnel.
La qualité de leurs voix est excellente et au delà de cet aspect, ils sont habités par la création qu’ils chantent. Un pur moment de plaisir.

J’enchaine par la bibliothèque de la maison Descartes, qui hier, était fermé pour cause de premier Mai. Eh oui, le territoire français s’étend bien au delà de ses frontières quand il s’agit de jours de congés.
Aujourd’hui le gague se situe quand je souhaite emprunter un CD sur l’histoire de Jean Moulin. C’est un double album d’histoire racontée et le bibliothécaire, en place depuis quelques mois, m’explique qu’il ne sait pas ouvrir le boitier de protection contre le vol du document. Donc par voie de conséquence, que je ne peux l’emprunter.
Oui, oui, nous sommes bien en France sur notre territoire bien aimé ou rien n’est impossible, puisque tout est possible.

Je suis rentrée à la maison avec un sourire intérieur grâce à la scène que je venais de vivre. Pas besoin d’aller dans un café théâtre, la vie se charge de m’offrir un spectacle renouvelé tous les jours.

En rentrant je me suis attelée, c’est le cas de dire, à chercher comment fixer la remorque que nous avons trouvé avant hier, à mon vélo . Ce matin dans mes pérégrinations je me suis intéressée de prêt à celles que j’ai vu. J’ai même interrogé un pécheur, qui m'a avoué avoir fabriqué lui-même le kit d’accrochage. Il me paraissait de meilleure qualité que tout ce que j’avais vu et pour cause : hand made.
Donc je remonte la remorque et fixe le tout au vélo.
Voilà, cela fonctionne, je suis fin prête pour de nouvelles aventures.
J’en profite pour trafiquer un couvre selle pour mon nouveau vélo. La surface c’est désagrégée sur mon pantalon ce matin. Mes fesses, blanches ce matin, sont devenues noires après trois heures de randonnées ! Pour remédier à ce problème, j’ai dégoté un tee shirt d’enfant noir que je fixe avec un élastique. J’ai une pensée pour mon père, le roi de la réparation avec des élastiques.

17 h, voilà, maintenant il est temps d’aller gagner des sous.
Je fais 20 minutes de vélo. Puis je récupère le super vélo hollandais avec un bac en bois spécialement conçu pour réceptionner le maxi cosi de Lili et assoir confortablement Tobias, les enfants dont je m'occupe.
Je pédale 15 minutes dans le sens contraire pour aller à la crèche, le vent est contre moi ! Aujourd’hui Tobias est chez ses grands parents, je récupère uniquement Lili .
Une Lili qui m’accueille avec des sourires.
Retour en vélo : 10 minutes, le vent est avec moi !
Bain, biberon, chanson, rigolade, câlin et dodo. Deux heures se sont écoulées.

Ce soir je n’ai pas de chorale, dimanche relâche, ce n’est pas notre tour de chanter.

En rentrant vent de face : 25 minutes.
Je fais un détour chez Albert Hein (les superettes du coin, de tous les coins en fait). J'achête deux steaks hachés, je n’ai pas mangé de viande depuis un certain temps et l’hiver m’a appris que de temps en temps, mon organisme en a besoin , j'ajoute un jus de fruit pour faire bonne mesure, les jus « frais » sont divins dans ce pays.

Je rencontre Elisabeth ma logeuse devant la porte. Notre arrivée est synchronisée. Nous prenons un thé ensemble.

Le temps de ranger les documents que j’ai ramené de la bibliothèque, de faire la cuisine et de manger, il est 23 h.

DODO

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